Jorrdee est une énigme, le plus joli des points d’interrogation de cette rap musique française. La drogue doit beaucoup compter dans sa vie et influe donc très certainement ses comportements, mais ne ménage finalement en rien sa productivité. Des projets qui sortent par surprise, sans aucune promo, Dyjor distribue avec perte et fracas les morceaux de son esprit embrumé et nous emmène dans son atmosphère intérieure, comme pour se sentir un peu moins seul.
Il nous avait quitté en mai avec Belle de Jour, un projet de 15 titres bien barrés dans l’ensemble sorti quelques semaines seulement après Avant, son premier véritable album qui aurait pu l’ouvrir à un public plus large ; mais d’énigmatiques publications sur Facebook laissaient entendre que ce projet serait peut-être le dernier… habile technique de vente dirait-on pour le reste du monde, mais tout va très vite dans sa tête, les humeurs changent plus rapidement que les mauvais amis.
Surprise donc, avec D€€-A-VELLI (version rouge) sorti ce dimanche sans avertir personne ; le silence des esprits attentifs s’est brisé pour sa voix emplie de fragilité et de remords, tantôt douce, spirituelle et légère sur certains morceaux, tantôt agressive et percussive sur d’autres, comme dans le clip de « Snoopy » sorti pour l’occasion, banger fiévreux tout en cocaïne, nous rappelant le Jorrdee des débuts. Profitons de sa lumière avant qu’elle ne s’éteigne, un coup de vent, ça peut aller vite.
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