Un changement de blaze n’est jamais sans raison. Abandonner Spooky Black et revenir au civil pour Corbin Smidzik implique également un basculement dans la musique du jeune homme, et certainement dans sa vie compliquée. Le rap cru et triste laisse place à sa voix puissante et organique aux accents métalliques, mais les thèmes prospèrent dans le suprapersonnel, le toujours difficile romantisme et l’austérité.
Loin des gratte-ciels de New York, le Minnesota et ses vertes étendues apparaît comme une terre parfaite pour le développement du ressenti. La nature possède ce pouvoir fascinant de décupler les sentiments, quels qu’ils soient, et Corbin subit cette explosion mentale à chaque lever de soleil, la solitude et l’amour compliqué étant ses principaux sujets d’écriture.
Cabane en bois, lecteur VHS et télé en quatre sur trois, la vie rapide s’arrête et laisse passer les animaux sauvages, sans un bruit. La précocité de l’automne en forêt ajoute cette densité dans le romantisme composant en partie la voix de Corbin, volcan qui peine à érupter, et réclame un amour qui n’a pas l’air bien réciproque, vieux problème de notre monde moderne. Un autre monologue spirituel qui répand la mauvaise nouvelle, le love est contagieux, personne n’a envie de se faire piquer par cette charmante bestiole quand on connaît la fin. Plutôt s’enfermer dans un bunker et attendre l’apocalypse, à la sauce Smidzik.
L’album Mourn est disponible à l’écoute ci-dessous, ralentissement de pulsations et r&b gothique, bande originale parfaite d’un sombre film de Lars Von Trier avec Matthew McConaughey.
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