Il y avait déjà Dieu Bénisse SuperSound, le premier EP gratuit et surprise de Sneazzy, sorti à la suite du franc succès de clips tels qu’ « Amaru« , « Ouais mec » et « Skurt Cobain« . Le projet avait créé l’événement, et avait plu. Cette publication aurait pu paraitre spontanée et précipitée, il n’en est rien. Comme l’annonçait l’inscription « saison 1 » sur la pochette du premier opus, le rappeur de l’entourage avait déjà de quoi sortir un second EP. Chose faite, depuis le 10 mars DBSS2 coule dans toute bonne plateforme de streaming.
Que ce soit dans l’apparence de l’artiste, coupe rétro et moustache, dans sa gestuelle ou dans son flow, on retrouve l’énorme influence de Drake, le featuring avec le rappeur canadien Derek Wise cristallisant le rapprochement Paris-Toronto. Aubrey Graham l’avait fait avec l’excellent if you’re reading this it’s too late, Cyborg, le dernier bijou de Nekfeu est né du même procédé. Sortir un album surprise n’aurait donc plus rien d’exceptionnel ? Avec son nouvel EP 8 titres, gratuit et sans aucune promotion, Sneazzy pousse la tendance encore plus loin.
« J’ai des mesures en stock
donc j’arrive avec des jets-pro tis-gra »
Soudainement productif, le rappeur occupe sans relâche la scène hiphop et fait parler de lui dès la sortie clippée de « N17 » . On vous avait déjà parlé de ce titre transpirant la haine. L’artiste libère sèchement sa rime, sans superflu. En colère le « jeune rebeu » ? Même si le projet porte une couleur musicale très sombre, il reste éclectique et varié avec des sons comme « Wooh ! » , « Zannen » et « 3afia » plus subtils dans la manière de lâcher le verbe et de le faire prendre vie. Presque dansant.
On retrouvait déjà cette disposition musicale dans le premier projet du même nom, Sneazzy l’intensifie et y ajoute un peu plus de rancœur, de violence et de prise de risque. Un peu plus de Sneazzy en fin de compte, qui cède parfois à ces vieux démons autotunés sans jamais déroger au flow désormais caractéristique qu’il a développé. Coté featuring, on retrouve des habitués comme S.Pri Noir ou Veerus mais aussi des talents plus confidentiels comme Laylow ou Hancock. Hugz signe l’instrumental de 3 des 8 sons, et Hologram lo’ le beatmaker d’1995 donne le la sur l’excellent « Zannen » .
Un opus d’un ton plus sombre que le précédent, plus sec, mais toujours aussi percutant. Dieu Bénisse SuperSound 2 permet à Sneazzy de conserver sa place fraichement retrouvée dans le cercle des rappeurs parisiens les plus chauds du moment.
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