Encore un excellent mois musical, 2017 aura vraiment été une belle année. Albums et clips en pagaille, news, anniversaires, voici votre désormais rendez-vous obligatoire de fin de mois, avec le meilleur de ce que l’on n’a pas ou peu traité dans nos colonnes.

LES NEWS

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Lil Peep, « when I die, you’ll love me ». Le 15 novembre, l’overdose du très jeune rappeur de 21 ans est tombée comme une piqure de rappel, de celles qui marquent et qui font un bleu ; oui, le Xanax est bien une drogue pourrie, et non, la dépression n’a rien de cool, même quand l’artiste en question est émo et tatoué. L’ironie du sort habituelle s’ensuit, et sa mort lui donnera la visibilité méritée par sa musique. Écouter.

Les visages du rap, racontés en images. C’est le bouquin que tu montrera aux enfants du futur, qui demanderont ce qu’était notre rap francais ; Le visage du rap, un travail de longue haleine du photographe David Delaplace, réunissant plus de 400 artistes sur plusieurs décennies, et rendu possible grâce à un financement participatif. Après une exposition éponyme en 2016, le livre est dispo pour qui cherche encyclopédie moderne. Acheter le livre.

PNL s’offre une superbe tournée Annoncée il y a maintenant plus d’un an, puis repoussé faute de mise en scène suffisamment convaincante, le duo des tarterets s’est offert une tournée des zéniths de France à la rencontre de leur bouillant public. Si l’on pouvait logiquement douter de la capacité de PNL à reproduire sur scène leur univers si particulier, force est de constater que les frangins ont fait le taff grâce à une scénographie magistrale. Voir un extrait.

Le feuilleton de novembre staring Xxxtentacion Si il est difficile de trouver à redire à son superbe album « 17 », il faut avouer que le personnage public d’Xxxtentacion à de quoi rebuter. A peine avait on oublier ses récentes (et honteuses) dérives judiciaires, que le rappeur-grunger, nous offrait un feuilleton de l’été en plein mois de novembre. Agressé selon lui par les Migos, une enquête a depuis contredit cette information. Un clash pour rien. Voir l’extrait.

LES PROJETS

LUCIO BUKOWSKI & OSTER LAPWASS – Requiem / Nativité Vestiges d’un homme ayant croisé le regarde de pierre de la Méduse ou éclosion d’une humanité ? L’automne est cette saison où la vie se meurt, s’éteint dans un dernier chatoiement de couleurs or, tombe inexorablement comme la feuille d’un arbre. Lucio Bukowski chante une ode à ce qui sera demain, n’est plus aujourd’hui. Il cristallise l’instant dans un Requiem à la gloire de la Nativité. Oster Lapwass se pose en alchimiste de cette résurrection, orchestre la fin comme à leurs débuts animaliers. Au carrefour des caravanes Ludo retrouve (enfin) Fayçal et ARM pour une remarquable traversée du désert vers un oasis de mirages. Une quatrième et ultime fois, le disque noir est tourné. Pour clore l’album, 13 minutes et 12 secondes laissant au Stalker le luxe d’une dernière face avant de la perdre. Théo


LOUD – Une Année Record Un très bon EP sorti cet été annonçait l’arrivée de son premier album solo : le québécois Loud nous a raconté son Année Record. Celles et ceux qui suivent ont du le remarquer depuis quelques années avec son groupe Loud Lary Ajust, et ont également noté le doux virage enclenché par le mélancolique Loud dans la façon de traiter ses chansons. Des refrains chantés, un peu d’autotune, toujours un pétillant franglais au charme certain, un flow précis, des mots débités lentement ou très rapidement et même une petite zumba des familles, le truc a fuckin level up, diraient nos potos d’outre-Atlantique, et ça rappe toujours très fort. On espère qu’Une Année Record fera un peu de bruit en France, Loud ayant récemment contracté quelques deals avec Universal et une célèbre agence de booking… la francophonie s’étend au delà de la Belgique et de la Suisse, en voici encore un excellent exemple. Québec sur vous. Julien


KAARIS – Dozo Entre rap et chant, entre le Kaaris de « Zoo » et celui de « Boyz In the Hood », le Dozo est « vrai nigga in Paris » et revient machinalement, un an après Okou Gnakouri. Dans ce projet assez sobrement teasé, l’écriture est simple et assumée, les gimmicks brutaux, les refrains entêtants et les prods entraînantes. C’est la recette Kaaris, en somme, et assez peu revisitée. Les flows sont ceux qu’on lui connait, le feat avec Sofiane et Kalash Criminel se joue dans l’empire 93, mais toujours sur son propre terrain ; Kaaris aime son hood, les gamos et la monnaie qui l’appelle, quitte à se laisse aveugler, et sans trop questionner. Tout compte fait, le Jeune Riche a vieilli, sa musique s’est démocratisée, avec les compromis qui vont avec. Maëlle


KEKRA Vréel3 Encore une année sans faute pour Kekra, qui nous a enfin sorti le troisième volet de ses Vréelles aventures. Toujours impressionnant dans la maîtrise de ses dizaines de flows, toujours dans les références pointues qui font sourire quand on les décode, le rappeur de Courbevoie fait danser son quotidien de charbonneur en saupoudrant ses mélodies de grime ou de UK garage, en allongeant instinctivement les syllabes et en déformant la langue. Avec cet opus plus varié dans les sonorités, les refrains et les flows par rapport aux précédents volumes, tout en étant dans une continuité remarquable, on a vraiment l’impression que Kekra a trouvé la formule qui est la sienne, et qu’il attendait juste qu’on soit prêts pour nous la balancer en pleine tronche. La majorité ne l’est toujours pas, mais ceux qui captent le truc savent qu’il est très difficile de faire mieux en ce moment. Julien


NOMA RTTCLAN – Binks 2 « Le bras long comme Alec Baldwin, dans sa shnek j’suis à l’aise », une des innombrables phases fracassantes de Mano, dont l’influence et le confort dans ce jeu croissent. Après Binks en février dernier, le lyonnais ne perd pas de temps et envoie cette deuxième dose fatale. Le rouleur tout terrain découpe les prods de l’excellent Rolla, de Gouap ou encore de Congo Bill. La trap est lourde, les basses saturent, les opiacés consommés. Une nouvelle mixtape blindée de bangers pour ensanglanter tes moshpits (bonne chance pour le choix des tracks dans vos prochaines setlists les gars). Mention spéciale au feat avec Slim Carbo « Il Etait Temps », et au track « Alec Balduin » avec Mazoo San. Arthur


OVERDOZ – 2008 Dans la catégorie des rappeurs qui aiment se faire attendre, Overdoz se place assez haut. C’est quatre ans après sa dernière mixtape que le quatuor choisit de revenir avec son premier album ! Pari risqué, mais pari réussi. 2008 séduit par la richesse de sa production digne des meilleurs disques du nouveau LA, et par sa construction faussement bordélique. Tantôt drôle, tantôt touchant, toujours honnête, ce 2008 respire le lifestyle californien par tous les pores, et a en plus, l’avantage d’être un album qui s’écoute de bout en bout. Nadsat


21 SAVAGE, METRO BOOMIN, OFFSET – Without Warning Extension de l’excellent Savage Mode, paru l’année dernière, ce Without Warning fonctionne cette fois sur un trio. Les prestations de Offset – qui enchaîne les homes-runs en cette année 2017 – retiennent certes plus l’attention, mais 21 Savage contribue indéniablement à la création d’une ambiance funeste qui fait le sel de ses collaborations avec Metro Boomin. Projet compact, ce Without Warning est l’un des essentiels de ce mois de novembre, et restera sans doute important pour ceux qui désirent savoir ce qui se trame dans le rap de 2017. Nadsat


SOPICO – Ëpisode 1 Sopico, qui s’exprimait par singles interposés depuis Mojo, s’expose au grand public avec « Le Hasard ou la Chance« , en freestyle pour Colors, et prépare le terrain pour ce mini EP. L’Ëpisode 1 renferme trois titres précieux, comme autant de facettes de son personnage, celui d’un Enfant Etrange dans le monde extérieur, d’un éternel élève de la vie « toujours sur la photo près du bord du cadre ». La force de ce projet se gémit sur le son d’une douce guitare, électrique comme l’ambiance, en accompagnement de sa tristesse apaisée. Apaisés aussi, on s’accorde comme lui sur la seule certitude qu’on se déteste, dans la fournaise, là où ça caille. Sopico propose un court extrait de rap, une entrevue de son talent errant dans un brouillard sonore, à la recherche des évidences. Maëlle 


ICHON – Il Suffit de le Faire Il avait prévenu… « 2017 c’est pour de vrai », Ichon tire dans le mile et nous explique qu’Il suffit de le faire en 18 titres. Dans cet album, Ventchi ouvre le bal et par surprise, le Jeune LC ressort enfin de son silence cruel, Loveni explique par A + B comment être à la fois Bon Gamin et bad boy ; les feats sont tous réussis. #FDP et amant de putes, Ichon aime sa mère à la folie et les femmes à en sourire, pourvu qu’elles sentent la vanille et qu’elles ignorent son âme de poète. Le rappeur de Montreuil est un Champion comme Mike Powell, s’exprime en hurlements de « Je t’aime » , en chute libre dans sa propre Série b, il est cet inspecteur étrange en trench, qui s’en tire toujours Allah Fin du film ; « Il suffit de le faire ».  Maëlle


LACRIM – R.I.P.R.O 3 Avant même la première écoute, c’est la tracklist de RIPRO3 qui étonne, et le feat avec Paigey Cakey, cette rappeuse britannique mêlée à Hamza et SCH pour une sombre affaire d’entre-plagiat pour prod de Ça Va, qui réunissait le marseillais et Lacrim sur Deo Favente. Mais visiblement, la londonienne n’est pas rancunière et cette affaire n’est en aucun cas la plus sale de l’histoire de Lacrim ; il le fait donc savoir, encore une fois, dans chacun des 18 titres de cet album des plus gangs. Prods puissantes et agressives, voix éraillée comme marque de fabrique pour cracher les relents de la prison, les relents amers de ceux Partis de rien, Lacrim se rêve désormais intocable mais la réalité du projet n’est pas si simple. Entre punchlines douteuses et flows à froncer les sourcils, certains morceaux se suivent et se ressemblent… Les mouvements de têtes s’épuisent puis sursautent lorsqu’arrivent les feats et les quelques autres morceaux marquants ; Lacrim est résolument meilleur accompagné, sauf quand il martèle la sincérité de bourru, et la dureté du vécu. Maëlle


FOCUS SUR : 

 DOUMS – Pilote Doums est en direct du Népal, parmi les siens, et lorsque qu’il sort de sa tanière, l’événement est assez rare pour le souligner. C’est désormais chose faite, sa non-productivité rompue, le rappeur sort Pilote, sorte de longue introduction ou d’épisode-test avant de tourner la suite.

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 FREEZ – Les Minutes Vides Si les Minutes sont Vides, c’est que la feuille est pleine. L’endurance venait à manquer à Stamina. Freez a alors décidé de se saisir du temps, pas celui qui passe mais celui qui dépasse. Une demi-heure pour compter la plénitude d’un vécu. Neuf titres pour redonner leur temporalité aux instants perdus.

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 CAM’RON – The Program 15 ans après The Diplomats Volume 1, Cam’ron, l’un des pionniers de la mixtape telle qu’on la connaît aujourd’hui, continue d’opérer sur ce même format. 15 années durant lesquelles il a eu le temps de grimper au sommet de New York, avant de retomber dans un relatif anonymat.

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BIG K.R.I.T – 4eva Is a Mighty Long Time Big K.R.I.T profite du format double-album pour jongler entre les deux imageries qui l’ont toujours caractérisé. Celle de la ride, du clinquant et de la rue, très country rap tunes, et celle de la vie, de son amour, au sens universel du terme, plus intimiste, plus personnelle. Un tiraillement qui était déjà bien représenté par la pochette de 4EvaNaDay. Chaque face du disque possède ainsi ses sonorités propres, d’un côté un patchwork entre la musique de Houston et celle d’Atlanta, de l’autre, quelque chose de plus r’n’b et gospel. La dichotomie est un peu trop marquée et on aimerait parfois que K.R.I.T accepte d’aller plus loin dans ses contradictions en mêlant l’ensemble, mais ce double-album reste tout de même diablement solide et appliqué. Nadsat


WAMO Ciné Dimanche Après un premier coup d’essai sorti en 2015 sous forme d’EP éponyme, Wamo, le duo composé du compositeur Remo et du rappeur Wapi Wap, remet le couvert cette année avec une nouvelle fournée de 8 titres en guise de plat de résistance. Toujours à la croisée des genres et des générations, entre cloud et grosses basses qui tapent, Wamo s’offre avec Ciné Dimanche un projet hommage à la chanson française et aux classiques cinématographiques des années 70. Accompagné dans sa tâche par quelques copains à la verve tranchante (Samm, Gérard Baste, James Delleck, Madame Bert et K-Meleon) le duo continue de dessiner son univers, agrémentant quelques jolies lignes de basse de sa violente poésie. Florian


PEJMAXXX – Pejmaxx Troisième album solo en dix ans d’activisme pour le MC de Créteil. Pejmaxx n’est pas un hyper-prolifique MC mais plutôt l’artisan voguant à contre-courant de la concurrence préférant sortir 4 EP’s par an. Sobrement intitulé Pejmaxx, le rappeur nous livre cette année un projet dépouillé, à l’instar de la cover. Toujours tranchant de vérité, sombre et à fleur de peau, le rappeur maintient le cap, et tient la barre d’un rap droit et sincère. Si l’album semble dans la même veine que ses précédentes réalisations, le MC alliant toujours ses textes aux productions de Soulchildren, la nouveauté se situe dans la présence des très nombreux featurings de qualité. Furax, Flynt, Scylla, Jeff Le Nerf, viennent entre autres, croiser le micro avec le cristolien et permettre à l’album de s’aérer, sans jamais manquer de cohérence. Florian.


L’ORDRE DU PERIPH – Vogue Merry Un peu plus attendu que Beta Test, Vogue Merry de L’Ordre du Périph’ n’a pas vraiment fait grand bruit. Pourtant, ce 8 titres – aujourd’hui illustré par 3 clips qui tapent tous dans les 100K vues – a le mérite d’être instructif. Alors que seul Assy et Youv Dee avaient posé sur la totalité de Beta Test, on retrouve sur le dernier projet la présence de L’Ordre au complet. Et ça se ressent, que ce soit dans la diversité des flows mais aussi dans la musicalité. Le groupe fait la force. Le véritable « premier » EP du groupe montre que Youv Dee et ses compères savent cultiver une identité qui leur est propre. Malgré les nombreuses influences américaines, notamment sur « Qualidad » qui reprend l’usage de la flûte que Future avait déjà démocratisé, Vogue Merry sonne ODP, et peu de rappeurs en France sonnent comme tel. C’est peut être la première qualité du groupe. Une chose est sûre, on peut leur reprocher de ne pas être des kickers ou de n’être que des artistes de studio, mais Ars’n, Assy, Swan et Youv Dee font, à leur manière, avancer le truc avec cette vibe « technologique » et « futuriste » que la nouvelle génération d’auditeurs affectionne particulièrement. Antoine


KODAK BLACK & PLIES – F.E.M.A Les projets collaboratifs se font nombreux cette année ! La réunion de Kodak Black, nouvelle vedette sudiste (malgré lui) et du gorille Plies fleure bon la Floride. Et l’alliance se trouve être plus constructive : le spleen des deux hommes se marie bien sur des productions aux teintes majoritairement mélancoliques. Quelques escapades plus sucrées et plus motivées viennent apporter un peu de lumière. On sent parfois les deux rappeurs proches du pilotage automatique, mais l’équilibre fonctionne bien, et le projet comprend deux ou trois morceaux de gloire. Nadsat


MC SOLAAR – Géopoétique Claude avait besoin d’argent, Claude était nostalgique ; c’est la raison d’être de Géopoétique. Si tu aimes Claude, que tu as plus de quarante ans, et que tu n’as pas écouté de rap depuis « Caroline », va acheter le projet. Nous on se passera de commentaires, laissant aux médias généralistes et à TF1 la lourde tache de défendre ce projet. Maëlle


SLIM LESSIO – Fruit de Paix « Ils veulent tous être belges depuis Bruxelles, Bruxellesvie », clamait le Gordo Guapo… Mais que faire d’autre quand ne passe pas un jour sans entendre les voix wallones ? Avec Fruit de Paix, Slim Lessio remet une couche pour rappeler toute la puissance du rap d’outre-Quiévrain ; de la trap-à-skurt, du chant autotuné, des vibes soleil&palmiers, ce projet de collaboration entre Slim Lessio et Ponko a sa signature apposée sur ce mois de novembre prolifique. Coloré comme la cover, le plus mauvais des gentils garçons vise juste pour ce premier projet. Envolées leanées, à bout de souffle, voix cassée pour cracher des remords embouteillés, Slim Lessio livre un peu de sa Mierda quotidienne. « Au clair de la lean, mon ami Ponko »… le meilleur producteur de 2017 a encore frappé.  Maëlle


BOOBA – Trône Album leaké, sortie avancée. Le DUC est roi mais internet fait sa loi. Offrant un support à DKR, l’un de ses meilleurs tubes, Booba assure et rassure sur 12 titres inédits mais sans grande surprise. Niska et Sidiki Diabaté viennent l’épauler, lui rappeler qu’il a la couronne alors Ça Va Aller… « La justice a deux vitesses, le Lamborghini en a six » au volant d’un bolide dont Damso semble parfois prendre les commandes, le 92i s’offre un Ridin’ dans les rues du 113. Mention spéciale aux millions qui tombent lorsqu’il brade le game le temps d’un black Friday où s’écoulent les bouteilles de D.U.C. Il était l’enfant du rap français, mais en est devenu le père, Elie chante pour sa Petite Fille. Les innombrables références aux anciens morceaux, un album écrit presque au passé et ce premier morceau annonçant la couleur « Revanche, colère, échec scolaire, dis leur y’a R à Baudelaire, à Molière, y’a euro, patate, tout c’qu’est khabat, j’vais arrêter l’rap, gros ça pue d’la chatte ». Une question s’est posée, et si c’était le dernier ? Booba s’assoit sur son Trône et plus que jamais résonnent ses prophétiques paroles « sur le plus haut trône du monde on n’est jamais assis que sur son boule ». La piraterie n’est jamais censée se finir, espérons que le cygne continue de chanter longtemps. Théo


YUNG LEAN – Stranger Fin 2002, une petite équipe de jeunes suédois surfe sur la vague trap codéine et en reprend tous les clichés. Young Lean est né. Enfant triste et désabusé, geignant sa dépression, mêlant sa sincère mélancolie et sa réelle tristesse aux poncifs d’un rap violacé très américanisé, durant longtemps, la tentation de se moquer de gentiment de ce « petit blanc », outsider venu concurrencer les « grands » fut grande. Sauf qu’avec le suédois, tout n’est pas toujours aussi simple qu’il n’y parait, à l’instar de son blaze dérivé de son prénom Jonatan Leandoer et non de la célèbre boisson. Avec Stranger, son troisième album et incontestablement son meilleur, Yung Lean prouve tout son potentiel et joue la carte de la différenciation. Ouvrant son univers, se détachant parfois du rap, Leandoer réussit à se détacher de son statut d’outsider pour venir égaler les productions les plus originales du marché.  Florian.


LES CLIPS DU MOIS

LES ANNIVERSAIRES

Il y a 20 ans

KHEOPS – Sad Hill (14 novembre 1997) Un album entier de rap français articulé autour d’un film ? En 1997, le concept est inédit. Grand fan de Sergio Leone et de sa trilogie du Dollar, Kheops se mue en grand orchestrateur de ce projet et réunit la fine fleur rapologique de l’époque. Deux volumes homogènes de 45 minutes sur lesquels cohabitent tubes radio et morceaux plus incisifs dont la plupart sont véritablement devenus mythiques. Facile d’accès, tout aussi léger que profond, Sad Hill fait partie des grandes compilations rap que seules les années 90 ont su nous offrir. Florian

Il y a 15 ans

DON CHOA – Vapeurs Toxiques (25 novembre 2002) Après le Rat et Sat, c’est en 2002 au tour de Don Choa de partir à la conquête des charts avec un premier album solo. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le Don ne s’est pas pris au sérieux à l’écriture de ce projet. Flows, textes, thèmes, ça part dans tous les sens, flow vif et titres tripants, c’est drôle, violent, et très bien orchestré par Pone qui signe la quasi intégralité des productions. Le petit gars sans gène réussit avec Vapeurs Toxiques à emmener les plus coincés amateurs de rap dans ses délires, et nous livre un album à ranger très près de nos classiques d’ado.  Florian

Il y a 10 ans

LES ZAKARIENS – Avenir en Suspens (5 novembre 2007) Qu’il fait bon, dix ans plus tard, au gré d’une playlist aléatoire, retomber sur « Avenir en Suspens ». Après une série de quatre maxis sortis en 2005, Saké et Wira sortent enfin leur premier album. Le groupe n’y survivra pas, puisqu’il se séparera durant la même année. Pourtant, cet album est une véritable réussite. La puissance du duo, couplée à de très bons thèmes et la fine plume qu’on leur connait, fait mouche et marque une génération entière d’auditeurs. Florian

Il y a 5 ans

HUGO TSR – Fenêtre sur Rue (5 novembre 2011) Il y a cinq ans, après le plus que classique Flaque de Samples, le MC le plus scred du XVIIIème sortait son deuxième solo. Toujours sans strass ni paillettes, Hugo reste lui même et maintient le cap. Toujours avec la même recette, Hugo joue les guides touristiques et nous emmène sur les trottoirs crades de Max Dormoy. Comportant quelques prises de risques pas toujours maîtrisées, la plume d’Hugo s’affine sur des instrumentales d’une qualité rare.  Florian

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