Lorsque la chaîne Viceland pose ses valises en France pour prendre la température de ce qui se fait outre-Atlantique, elle choisit d’angler son reportage sur les attentats qui ont touché le pays. Pourtant, les américains ont oublié celui qui a tout fait péter, du moins dans sa dimension retro-gaming : Kekra. Alors pour se rattraper, Noisey ressort son journaliste phare et envoie en appui son producteur. Rien que ça. L’interview commence et notre Jim Carrey national remet les pendules à l’heure, se dit entouré de culture vultures qui se questionnent sur le moteur. Kekra fait les questions et les réponses, règle ses comptes et n’accepte pas les fausses excuses, préférant rétablir la vérité. Sans rancune. 5 minutes chrono, un tour de piste et le young Lewis Hamilton quitte cette motherfucker . Des salons privés aux Halles il n’y a qu’un pas, le crack est sur la gazinière et lui n’attend pas. Trop loin, tellement loin, ils n’ont vu que la fumée…
De Courbevoie à Tokyo, Lomé, Miami, jusqu’aux Bahamas. Des plages paradisiaques de Negril aux quartiers chauds de Vineyard Town, Kingston, en Jamaïque. Du blunt des Migos au check de l’épaule d’A$AP Rocky. Future ou Amber Rose en guise de figurants. Des milliers d’euros de sappes sur le dos. Seul rappeur invité de la très pointue Peacock Society. Le rap ressemble de plus en plus à un game que Kekra aurait cheaté. Il ne lui manque qu’une seule ligne, celle du code crédit illimité « comme dans GTA ». C’est pour prendre l’argent qu’il est encore là. Les interrogations vont bon train sur ces connexions internationales, sur les vies qu’il aurait pu avoir par le passé, sur le visage qui se cacherait derrière le masque… Laissons tout au conditionnel, la curiosité aux pucelles. Tout ce qu’il y a derrière le masque doit être vrai, c’est peut être justement pour ça qu’il faut en porter un. On ne sait pas bien si il est une erreur de la matrice ou si il a véritablement commencé une carrière dans le rap mais une chose est certaine, il en a déjà arrêté.
La pierre du briquet s’étincelle, la flamme s’approche et illumine la pipe en verre, la galette chauffe, fond, le bruit sourd de l’inhalation, et enfin, tête renversée, l’expiration, la libération. Free-base. Dépendants depuis la première prise, les adeptes du Kekra ont foncé tête baissé vers leur nouvelle dimension parallèle, un monde Vréel. Les versions 2 et 3 de ce composé chimique sont sorties du labo en 2017, ont plongé les consommateurs dans une léthargie active. Les masques sont distribués, les individus anonymisés, les crackeux déjà en manque ont pris la route, traversent la nuit tout phares éteints, une ligne droite parsemée de néon, au loin le Tron. Et si Kekra était irréel IRL ?
- LIBRARY01 : Beatbliotek souffle sa première bougie - 8 mars 2018
- Les 17 albums r&b/soul de 2017 - 19 janvier 2018
- ‘Gary Jules’, la ballade de Retro X - 3 novembre 2017