Après un excellent cru 2017, il est temps de tourner la page et découvrir toutes les belles surprises que 2018 va nous proposer. Comme l’année dernière, nous vous proposons notre désormais classique coup d’œil mensuel. Albums et clips en pagaille, news, anniversaires, le meilleur de ce que l’on n’a pas ou peu traité dans nos colonnes.

LES NEWS

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Vald nous prend pour des cons Quelques jours avant la sortie officielle de Xeu, l’attente augmente parmi les fans du rappeur trublion. Profitant de l’occasion, Vald a monté un coup de com grossier mais efficace : faire croire qu’une nana le menaçait sur twitter de leaker son album. Résultat : une viralité record, et une sortie de NQNT3 suivit par tous les internets. Si les ficelles sont grossière, le projet est efficace et fait monter la pression comme il se doit
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Kendrick enflamme (encore) les Grammys. Une fois n’est pas coutume, en ce début d’année, Kendrick est venu enflammer la scène des Grammy Awards d’un show dont seul le rappeur de Compton semble avoir le secret. Interprétant « XXX », l’un des titres les plus engagés de « Damn », en compagnie de Bono du groupe U2, Kendrick a permis la mise en lumière à l’international d’un problème qui gangrène les Etats Unis : le racisme et la violence que subissent les jeunes noirs américains. Voir le live.

Le C-Sen de retour en 2018 Rappeur discret par excellence, plume fine et timbre de voix singulier, le C-sen nous avait manqué. Il faut dire que depuis 2013, si l’on omet un crowdfunding un peu hype pour un vinyle trop cher, le rappeur était au abonné absent. L’erreur est réparée, et le voilà de retour avec le premier extrait très « Classe » de son nouvel album « Vertiges » prévu pour le printemps. Un rap calme au flow tranchant qui inaugure la suite sous les meilleurs hospices. Ecouter l’extrait.

ReapHit fait le Bilan Nous nous sommes accordé sur le mois de Janvier, un dernier coup d’œil sur les albums et les artistes ayant marqué 2017. De notre Bilan global regroupant presque tout ce que nous avons écouté durant l’année, à notre top soul/rnb rempli de douceurs et de rythmes langoureux, jusqu’à nos 5 tubes de l’année, l’équipe vous a proposé un condensé de ses goûts et coup de cœur que vous pouvez voir et revoir à discrétion.
Voir notre Bilan.

LES PROJETS

REJJIE SNOW – Dear Annie, Pt.1
Un ciel dégagé de tout nuage, d’un bleu clair illuminé par un soleil d’été. Rejjie Snow réchauffe ce mois de janvier avec les deux premiers volets de son album Dear Annie qui sortira le 26 février prochain. Le dublinois, devenu maître dans l’art du teasing (Dear Annie avait déjà été annoncé en 2015) offre un magnifique aperçu de son projet : huit tracks (sur les vingt prévues) alléchants qui alimentent notre impatience de découvrir le reste. La mise en bouche avait commencé avec la douceur funky « Egyptian Luvr » produite par le grandiose Kaytranada. Aux côtés d’Aminé et de Dana Williams, Rejjie parle des « derniers moments d’une relation », d’un voyage qui touche à sa fin, et dit à son amie combien il l’aime. La dégustation continue avec les onctueux « Désolé » et « Mon Amour », dans lequel sa voix smoothie murmure quelques mots de français, ce qui parachève le charme séducteur de Lecs. Suivent ensuite les mets délicats de la Part. 2 : « Rainbows », « Room 27 », « The Ends » et « Annie ». Un second service de spécialités suaves de Rejjie, en attendant de se délecter de la totalité de Dear Annie. Arthur.


SOFIANE – Affranchis
Au vu du travail acharné produit sur 2017, il était évidemment que le rappeur de Blanc-Mesnil n’allait pas s’arrêter en si bon chemin. « Il faut battre le fer quand il est chaud, battre le frère quand il est faux », comme disait l’autre. Ayant atteint récemment le statut de rappeur le plus bankable et l’une des personnalités les plus influentes de France, Sofiane avait la lourde tâche après Jesuispasséchezso et Bandit Saleté de continuer de nous surprendre tout en gardant sa productivité record. C’est donc dès le début d’année que So’ nous livre son nouvel opus : Affranchis. Et bien sûr, Sofiane fait du Fianso. Toujours dans son style unique et très énergique, Fianso enchaîne les titres à toute vitesse. 15 morceaux, classiques et quelques belles tentatives, permettent au rappeur d’occuper le devant de la scène médiatique sans trop sortir de sa zone de confort. Des bangers à la chaîne, des punchlines toujours plus nombreuses, une variété d’ambiances, une routine finalement bien rodée qui a trouvé son public. Quant à nous, oui on l’aime bien Sofiane, sa personnalité et sa capacité irréfragable à plier un freestyle … mais sortir trois fois le même album ça commence à faire beaucoup. Florian.


BOUDJ – War for Peace 
Niveau mixtape, Boudj n’en est pas à son coup d’essai. DJ star de la décennie 2000, ancien membre à part entière de Sniper, on lui doit l’oubliée On revient choquer la France qui a marqué les esprits des aficionados du rap indé parisien, en réunissant la crème de la crème de l’époque, de la Mafia K’1 Fry à IAM en passant par Tandem et Kennedy. Pourtant annoncé il y a plus d’un an avec les inédits d’Hugo TSR et de Swift Guad, son nouvel opus War for Peace n’a fait une entrée que peu remarquée dans l’année 2018. Et c’est bien regrettable. Voulu comme un trait d’union générationnel, invitant jeunes et carrément vieux à venir postillonner au micro, Boudj n’y cherche pas la singularité, mais fait l’effort de coller à l’univers de chacun des MC’s invités. Permettant à Lacraps, Joe Lucazz, Hugo TSR, Swift Guad, Pand’Or, Driver ou l’Affreux Jojo nous livrer quelques inédits de haut vol. Le projet devrait se décliner en plusieurs volumes. Florian.


KILLASON STW2 
Chouchou de la hype et des journalistes spé, KillASon débarque dès 2016 dans le microcosme du rap français qui ne s’assume pas, avec la forte volonté et l’ambition démesurée de faire oublier ses origines franchouillardes. Son objectif : viser haut et tirer loin. Le Monde où Rien, aurait résumé un certain duo des Tarterêts. Le rappeur / beatmaker / danseur / dessinateur / …, fils de chorégraphe et beau-fils d’un ingé son, sort en ce début d’année STW2, un projet taillé pour partir à la conquête du marché anglophone. Des instrus électroniques et agressives sur lesquelles le jeune français vient poser ses textes en anglais de son flow décalé, les références ne sont pas à chercher ici dans les artistes du vieux continent, mais bien chez de plus illustres aînés. Car même si cela a été dit et répété il est évident que, toutes proportions gardées, le personnage de KillASon emprunte tant à l’éclectisme d’un André 3000, à la fougue d’un Rome Fortune, à l’impétuosité d’un Tyler the Creator ou la folie d’un Danny Brown. Des références que KillASon ne renie pas, mais auquel il ne souhaite pas se voir affilier. Car KillASon en un album a prouvé son caractère unique. STW2 est un projet intense et ambitieux, mais surtout parfaitement maîtrisé, chaudron bouillant de références et d’idées. Nul doute sur le potentiel du frenchie à faire bouger les plus assidu chineurs de son, de la Grosse Pomme à L.A. Florian.


SIR – November 
Tout juste un an après sa signature chez Top Dawg Entertainement et la sortie de Her Too, le chanteur californien sort November, son deuxième album solo. SiR est accompagné pour ce disque par Schoolboy Q, Etta Bond, mais aussi cette voix synthétique qui revient tout au long de l’album en lui indiquant chemins et sentiments à suivre, comme un GPS de vie. Avec toute la sensibilité qu’on lui connaît, SiR se balade dans une nu-soul aux contours roots pendant dix titres contant transgressions et bonnes actions, amours perdus et espérés, se laissant guider par K, running voice qui vient certainement de l’intérieur. Take me back to November, disait un célèbre Créateur, et bien nous y sommes, et il fait plutôt bon. Julien


LONEPSI – Sans Dire Adieu
Parfois, il arrive qu’un album de rap, alors que le genre reste persona non grata, perce la bulle hip-hop pour faire parler de lui dans la sphère généraliste. Parce qu’il est populaire, qu’il vend ou qu’il est particulier en terme d’écriture, d’inspiration ou de thème. Est-ce à ce point rare dans le rap français au point de le notifier, voire de le glorifier ? La réponse, les auditeurs la connaissent, mais la question importe peu. Les faits sont là, le nouvel album de Lonepsi est une perle dans l’océan et cela s’écoute, tout comme on pourrait le lire dans le prologue d’un livre, dès les premières lignes du projet de cet Ovni. Sans dire Adieu est un mélange ambitieux de slam, de poésie, et d’expérimentation ou le sens et la réflexion priment sur la mélodie et l’accessibilité. L’auditeur se promène sans les clefs d’un monde qu’il découvre à peine, et qu’il doit arpenter longuement pour en comprendre la beauté. Un voyage qui pourrait rappeler le très poétique jeu vidéo Journey, visuellement proche de la pochette du projet. Ecrire, se dégager des codes musicaux pour s’élever vers un voyage introspectif, très littéraire, un monde singulier à explorer par soi-même, sans jamais y rester mais sans jamais vraiment lui dire adieu. Antoine.


MICPRO – La Cour des Miracles
MICPRO, si le nom vous est inconnu, ses membres eux, ont déjà tout prouvé. Sorte de super-groupe, composé de Mr JL, Ruddy Lapoz, Vulkain & DJ Sek, le groupuscule informel avait déjà en 2013 régalé les plus attentives oreilles de leur projet Les Modes Passent et nous livre aujourd’hui en toute discrétion La Cour des Miracles. Formé autour de trois rappeurs et le mythique producteur de Time Bomb, Mic Pro délivre un rap simple et sincère, ou chaque style – intemporel plus qu’anachronique – chaque personnalité, chaque phrasé, à la place pour s’exprimer. Nul doute que nous reviendront plus en détail sur cet album que nous avons failli éclipser, noyé dans la masse de sorties du mois de janvier. Florian.


SWING – Marabout
 Et c’est encore une fois la Belgique qui est à l’honneur lorsqu’il s’agit d’évoquer découvertes et nouveaux talents. Issu du collectif l’Or du Commun, on l’a régulièrement vu dans des clips auprès du Motel, ou de Roméo Elvis dont il est le backeur. Pour ce premier projet solo, Swing nous entraîne dans un voyage onirique et coloré à l’instar de la pochette de l’album et s’installe doucement mais surement parmi les rappeurs francophones à suivre en 2018. Le rappeur à la voix chaude et sucrée développe un rap mélodieux et chantant, aborde des thèmes durs et parfois crus, sur des productions du Motel, de Mataya, Mowley, Smooth G, Morgan ou ShunGu toute plus douces les unes que les autres. Un rap musical, ou flow et lignes chantées viennent se mêler au beat à la manière des Fugees, que le rappeur cite d’ailleurs en principale influence. Un premier solo réussi et envoûtant. Florian.


FOCUS SUR : 

 SOPICO –
Frais et jeune dans les flow et l’attitude, sombre et mature dans les textes et la musicalité, Sopico impressionne, et dessine la suite de sa carrière d’un coup de crayon sans bavure. Un univers qui se définit de plus en plus et frappe par sa singularité, son authenticité et son réalisme. De quoi coller avec l’attente de son public grandissant.

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 JOE LUCAZZ – No Name 2.0
Si Despo Rutti « représente la banlieue jusqu’à sa connerie », Joe lui, incarne Paris jusqu’à sa nonchalance. Le MC intra-muros, vient de sortir il y a quelques semaines No Name 2.0, voyage en noir et blanc dans les ruelles crades du tout Paris, récit des pérégrinations nocturnes et souvent alcoolisées d’un monstre à consonance italienne : Lucazzi.

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 EVIDENCE – Weather or Not 

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 GREMS – Sans Titre 7 

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MAXO KREAM – Punken
Maxo Kream n’est pas le rappeur texan qui incarne le mieux le son de sa région. Mais il déroule doucement une discographie qui prend de plus en plus d’ampleur. Punkn lui offre l’occasion de se livrer un peu plus sur son passé, des conneries d’enfance aux problèmes de drogue, avec un sens du storytelling qui n’est pas sans rappeler – toute proportions gardées – celui du Ice Cube du début des années 90. L’album ne se contente cependant pas de virées introspectives, puisque Maxo délivre aussi quelques morceaux plus festifs, pour mieux rééquilibrer la balance, mais aussi pour mieux représenter son style de vie. Punkn est l’un des essentiels de ce début d’année. Nadsat.


ST BEAUTY – Running to the Sun
Ce duo proche de Janelle Monae vient de sortir l’un des EP’s les plus frais de ce début d’année. Alex Belle et Isis Valentine se baladent entre r&b, synth-pop, hip-hop et indie-rock pour nous proposer 10 titres courts et puissants, à l’esthétique vintage et aux sonorités modernes, et des thèmes communs à tous dans cette musique douce, mais surtout dans cette vie : amour de l’autre et de soi, difficultés qui en ressortent, peur de l’inadéquation et de l’avenir… Positivité est malgré tout le maître-mot. Une petite lumière dans cet hiver froid, et elle vient d’Atlanta. Julien.


MIGOS – Culture II 
Un an après Culture, le fameux trio d’Atlanta nous revient avec le numéro 2. Les adeptes des albums courts passeront leur chemin ou l’écouteront en 8 fois, car pas moins de 24 titres apparaissent sur une tracklist très fournie en invités prestigieux (Drake, 21 Savage, Travis Scott, Post Malone, Big Sean, Gucci Mane, Nicki Minaj…). Streaming strategy. Et comme les disques comportant 24 titres ont toujours leur lot de déchet, celui-ci ne déroge pas à la règle, mais comporte d’excellents bangers comme le groupe au triplet flow sait si bien le faire. Mention spéciale à Takeoff qui survole le projet, et nous rappelle que la discrétion n’est pas un vilain défaut. Pas de révolution ici, mais une grosse playlist trap qui se révélera davantage à chaque écoute.  Julien


ADRIANO BICO – 0411 
Alors que les puristes y dénoncent une mode de passage, la trap débarque en Amérique Latine, doucement mais sûrement. On vous en parlait dans l’Anti-tubomètre 2017, Adriano Bico, c’est ce franco-brésilien qui s’illustrait en 2017 aux cotés de Slim C et de Norsacce Berlusconi de la secte 667, et qui commence l’année sans blaguer avec 0411. Le projet, annoncé par le très efficace clip de « Camisa No Rostro », met Rio sur la carte, et pas pour ses plages dénudées. Adriano Bico s’entoure de Prost et des puissantes instrus de Goth, pour laisser sa voix s’élever depuis les abîmes du passés, de la favela et de sa violence. Ad-libs pour l’ambiance, les voix se superposent, enveloppées de lean et enrouées des fumées du sheitan. « Tee-shirt sur le visage pour faire ça bien », Adriano Bico prévient : y croire, c’est maintenant ou jamais. Maëlle


VALD – NQNT 3
VALD arrive décidément toujours en balle : c’est son mode de fonctionnement et il ne sait pas faire autrement. Première rafale avant la sortie de XEU le 2 février prochain : le projet leaké sur internet le 17 Janvier dernier que la toile s’est empressée de baptiser NQNT 3. A travers ces 14 nouveaux morceaux – pour aucune douille –, l’ovni d’Aulnay continue de distiller ces vibrations vaporeuses et lancinantes qui capturent nos cerveaux reptiliens. Aux textures trap trempées de lenteur se mêlent ingénieusement sur certains titres des accents de musique électronique (« Pentacle et Bougie »), outre une incursion très réussie sur les terres du boom-bap mélancolique avec « Symphony ». Ce nouvel opus s’inscrit dans la droite ligne d’Agartha : ego-trip multidirectionnel qui tire à bout portant sur des thèmes comme le sexe, la drogue, la fête, le vice sous toutes ses formes, l’argent, les inégalités sociales, la santé mentale. Son rap reste perclus de névroses et d’angoisses. Les démons tournoient dans sa tête tels des vautours au-dessus d’une charogne, attendant patiemment d’en déguster les chairs putrescentes. Sa plume conserve toute sa dimension surréaliste, égrenant les images incongrues, les références insolites, les situations pour le moins étranges et les gimmicks venus d’ailleurs. Le tout servi sur son imbroglio d’assonances et d’allitérations et kické par un VALD en grande forme. Autant dire qu’on est tenus en haleine du début à la fin du projet. Et qu’on attend XEU avec impatience, bien évidemment. Hugo « LE SCRIBE ».


SFERA EBBASTA RockStar
Le mois de janvier est une horreur à vivre. Les journées sont froides et grises, et surtout chiantes à en mourir. L’humeur et la motivation sont au plus bas. Pendant ce temps, le spectre de la dépression se gausse en trinquant avec l’industrie pharmaceutique, qui peut écouler tranquilos l’alprozolam, le seresta et autres merdes du genre. Heureusement pour nous petits cobayes, nombreux sont les beaux albums qui redonnent des couleurs à ces premiers jours de 2018. Parmi les plus belles sorties, le disque Rockstar de Sfera Ebbasta. Intégralement produit par le très bon Charlie Charles, les onze tracks efficaces sont une ode au lifestyle du MVP qu’est devenu le milanais : sexe, drogues et rap (et beaucoup de soldi). Rockstar auto proclamée (dans la lignée des récents Post Malone et Rae Sremmurd), cet amoureux des Beatles, des Stones ou encore de Kurt Cobain donne le ton avec la cover du projet. Sfera apparaît avec une fourrure rose à la Cam’ron, un pantalon à carreaux à la Johnny Rotten et une gratte décorative à la Yung Jxmmi dans le clip de « Black Beatles ». Côté musique, le disque est surement le meilleur de Sfera avec une tracklist impressionnante. Les invités sont de qualité : Tinie Tempah, Rich The Kid ou encore Miami Yacine font le taff aux côtés du latin. Mais le hit est bien « Cupido », musique entêtante avec comme guest l’un des rois d’ATL, Quavo. Mention spéciale également au banger « XNX », dans lequel Charlie Charles reprend le sample angoissant d' »Exercise Run » de Coleridge-Taylor Perkinson (déjà utilisé dans « Bath Salts » d’A$AP Rocky ou dans « Sonny’s Missing » de Raekwon). Après avoir introduit la trap en Italie, après s’être fait un nom en France en collaborant avec SCH, Sfera entend bien s’exporter worldwide. Arthur.


DARK POLO GANG Sick Side
« La mia ragazza segue la moda / Io seguo i soldi e la droga / DarkSide baby Diego Armando Maradona », résumé du style-vie d’Arturo Bruni, qui, avec ces quelques mots, fait chanter toute l’Italie sur une instru ragga. « Diego Armando Maradona » est effectivement le gros hit du nouvel album du romain, qui a le potentiel d’avoir le même succès que le banger « Sportswear ». Comme toujours, le projet est intégralement produit par l’homme providentiel du DPG Sick Luke et sorti sous le nom du collectif tout entier. DarkSide a invité ses « cani » Pyrex, Dark Wayne et Tony Effe, pour parler respectivement amour, argent et sapes. Malgré le fait que Sick Side soit un peu répétitif, deux autres tracks sortent du lot pour donner plus de consistance à la tracklist, le planant « Fiori D’Erba » et le violent « In Giro Con I Mei Cani ». Arthur.


NELICK KiwiBunnyTape
Après un intéressant projet commun avec Lord Esperanza, Acide Rose Garden, et trois projets 3 titres annonciateurs d’un véritable premier disque, le très jeune rappeur a su créer l’attente avec quelques clips bien planants et entêtants comme « Océan 2077 ». Cette hype, il fallait la transformer, la concrétiser, d’où la nécessite de sortir un projet carte de visite et de frapper fort. Nelick sort en janvier la kiwibunnytape, fruit d’une expérimentation un peu homemade. 10 titres, avec comme ambiance générale une longue balade, une réflexion décousue et une impression brouillonne, floue, que l’artiste cultive autant dans le choix des productions que dans les textes. Léger, court et aérien, ce projet laisse entrevoir le potentiel de Nelick, mais se ferme sans vraiment nous rassasier. La fraîcheur presque adolescente de Nelick masque par moment son expérience et son amour de l’open mic, comme si le micro qu’il saisit dans sa chambre était contraint d’y rester. Peut-être un peu trop précoce, un peu trop tôt, au lieu d’asseoir la naissance d’un nouveau joueur du game, ce projet laisse un sentiment de doute, d’inachevé qui au vu de l’attente qu’il avait créé peine à passer. Nelick a le temps de cuisiner le truc, on espère juste que la prochaine fois, les prods, et le mix seront un peu plus aux petits oignons, afin de rendre vraiment compte de l’ambiance particulière qu’il sait imposer. Antoine


JUICY J Shutdafukup
Après la sortie de Highly Intoxicated, mixtape produite par ses fils spirituels des Suicideboy$, Juicy J décide de reconduire le bail pour un second projet : Shutdafuckup. Une mixtape qui porte la marque d’un de ses célèbres gimmicks. Des producteurs qui empilent les hommages tout en réadaptant le son Three 6 Mafia, et un Juicy J toujours autant en forme, qui déroule son flow rouleau compresseur sur des productions millimétrées. Vous l’aurez compris, aucune surprise au programme, mais la musique de l’ancien touche toujours autant sa cible. Voila un rappeur qui aura su s’adapter au temps sans jamais se corrompre. Jeremy.


LES CLIPS DU MOIS

LES ANNIVERSAIRES

Il y a 20 ans

FONKY FAMILY – Si Dieu Veut (12 Janvier 1998) L’histoire de cet album est connue de tous. Après avoir été repéré par Akhenaton lors d’une prestation au Bar Julien, la Fonky Family passe un cap de notoriété dès 1995 avec les mythiques « Bad Boys de Maseille » Part 1 & 2. « Aidé » par le label Coté Obscur qui n’en est qu’à ses balbutiements, le groupe composé de Don Choa, Le Rat Luciano, Sat l’Artificier, DJ Djel, Menzo et Pone sort son premier album, le mythique Si Dieu Veut. Loin du coté grand guignol que l’on découvrira ensuite chez Don Choa, l’album se veut mature et engagé, taillé pour parler aux jeunes phocéens. Le succès est immédiat et 20 ans plus tard cet unique coup d’éclat, reste classé parmi les plus belles réalisations que le rap français nous a proposées. Un classique, un vrai. Florian.

Il y a 15 ans

STUPEFLIP – Stupeflip (08 Janvier 2003) Emmené par le délirant King Ju, et porté par un titre adolescent dégoulinant de bons sentiments (Je fume pu d’shit), le C.R.O.U sort en 2003 son premier album. Un ovni inclassable, un album écartelé entre hip-hop, rock et variété, entre le garage band et les singles radiophoniques, l’expérimental et la blague potache. Un album en réalité terriblement irrégulier. Au point de le rendre unique. Un album fourre-tout, où le C.R.O.U tente de se placer comme un groupe de rock politiquement engagé, (L .E.C.R.O.U) et dérangé (Les Monstres) tout en acceptant les compromis disco de leur major(« Passe Mon Truc »). A l’écoute de l’album encore aujourd’hui, une seule question reste et demeure : mais qu’est ce que c’est que ce truc ? Florian

Il y a 10 ans

SETH GUEKO – Drive by en Caravane (22 Janvier 2008) Sur Drive By en Caravane, Seth Gueko est libre. Libre de tout tenter, tout dire et distille humour potache et rimes glaçantes avec une aisance folle. Car Seth Guexxx est avant tout un kiffeur de rap, en témoignent les compilations Néochrome, Barillet Plein ou Patate de forain et leurs déluges d’invités. En 2008, sur Drive by en caravane plus que jamais, Seth joue avec les onomatopées, invente des sons, et apporte au rap français un lexique et un univers jusque-là réservé aux films de Guy Ritchie et Benoit Poelvoorde. Dans ses hymnes aux terrains vagues, ce titi parisien aux origines manouche, un peu mafieux mais pas vraiment méchant, marque les esprits et impressionne, nous gratifiant de certaines de ses plus belles punchlines. Florian

Il y a 5 ans

C-SEN – Le Tunnel (21 Janvier 2013) Issu du collectif 75018 BeatStreet, après une multitude d’apparitions, de session freestyles, de trains tagués et de micros pliés, Le C-Sen lance en 2010 sa carrière solo avec l’album Correspondance. S’en suivront le maxi Heures de Pointe en 2012 et le très bon Le Tunnel en 2013. Un rap de darons, jamais moralisateur, dans lequel C-sen distille les tracas du quotidien et réussit avec brio, à faire sortir le beau et la poésie de notre morosité quotidienne. Toujours en transit entre Paname et Rio, le rappeur du 18ème se joue de ses nombreuses influences, et nous emmène rider sur les trottoirs d’un Paris vrai et populaire, venant nourrir un style singulier. S’il est parfois complexe à appréhender pour une oreille peu habituée à son phrasé, le C-Sen reste l’une des plumes les plus secrètes de la Capitale. Florian

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