‘Des Heures’, le grand retour de Nemir

Il aura fallu quelques dizaines de milliers d’heures d’attente, 42 281 exactement, pour enfin apprécier le retour d’une des têtes les plus talentueuses de cette scène française, le perpignanais Nemir. Après Ailleurs, mini-album quasi-parfait sorti en 2012, on ne devrait plus attendre longtemps pour une suite qui s’annonce au moins d’aussi bonne qualité, au vu de ce premier extrait.

Le binôme indéfectible amour et tristesse est un thème récurrent dans les chansons car on parle de ce que l’on connait, comme disait l’autre. Amis et amants, ennemis nouveaux sans l’être vraiment, la rancune est un plat qui ne se mange pas quand l’important prend le dessus. Des pensées rédemptrices qui peuvent avoir d’infinies résonances et résoudre toutes ces embrouilles incandescentes et inutiles, ce bouillonnement d’émotions malsaines qui bloque le réel pendant des heures.

Un morceau d’amour en deux parties aux subtiles différences de rythmes avec ce cher En’Zoo qui déploie son génie entre flamenco et Caraïbes, les esprits austères ne peuvent rester insensibles au charme de la voix mystique et éraillée d’un Nemir toujours dans l’expérimentation. Des mots simples qui prennent une signification tendue selon le contexte personnel, qui peuvent également être facilement oubliés au gré de l’entêtante mélodie, on appelle ça un tube. La suite arrive, Nemir ne court pas, il part à point.