« Dis-moi la vérité rien que la vérité ». Le flow léger comme les balles, le verbe lourd comme le revolver, Damso fait encore une fois feu sur le rap français et met à nu le monde qui l’entoure. Rien que la vérité s’échappe de la bouche du rappeur labellisé 92i, et comme la fumée d’un pilon trop chargé, d’un shit noir, elle irrite, elle dérange et finit par intoxiquer. La parole du bruxellois se suffit à elle-même. Pas de titre, pas de clip, pas de promo, elle surgit de nulle part et finit par gagner les foules. Comme une mobilisation anti violences policières sur les réseaux sociaux.
Publié par Damso sur dimanche 19 février 2017
« Matraque dans l’anus on se demande si bavures policières sont réglementaires ». Le flow martèle inlassablement des phrases choc. Le rappeur n’est pas bresom, il est pire. Serpentard ? Gandalf le gris ? Dark Vador ? Le mage noir du game joue avec les sonorités autant qu’avec les mots. Chaque phrase est une punchline, chaque punchline est une image qui s’infiltre dans l’esprit de l’auditeur. Le tour de force réside dans le petit rictus qu’il nous laisse. Un gout de sang dans la bouche, mais le sourire aux lèvres, partagé entre l’horreur et le rire nerveux.
« L’amour d’une mère peut faire plus de mal que de bien, le sida se transmet aussi par le sein ». L’album risque (encore) de faire mal, à l’image de cet extrait. A suivre.
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