Quand la Mustang est en panne, il est bon de s’arrêter au bord de l’eau, armé d’alcool et de drogues sous la pleine lune afin de continuer dans ses propres abysses la fuite que l’on espère géographique. Barabara le conteur chevauche ses démons en les tirant bien fort par les cornes, ne les maîtrisant que trop peu pour trouver un sommeil souvent remis au lendemain.
Du cinéma lent et puissant à la Terrence Malick, du Bashung, du Gainsbourg ou du Lavilliers dans les thèmes, les intonations et l’écriture aussi brute que belle, Le Barbouze lutte en permanence contre lui-même et les fantômes d’un passé mouvementé entre plusieurs continents, nous arrache les sanglots comme les ongles dans un supplice chinois. « Séduites par le salopard, amoureuses du gentleman », le love se perd aussi vite qu’il commence, les colombes liquides s’envolent et se perdent à jamais dans un ennui difficilement quantifiable.
Les points sensibles sont tous en alerte au-delà du goudron, misère mutuelle que l’on se garde bien de partager. Avant que la nostalgie nous extermine, il serait temps de remonter quelques paliers de nos psychiques précipices avant l’auto-enfermement. Reprendre la route en Ford Mustang, ou ridant l’abdomen d’un papillon. De nuit, évidemment.
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