Hedi Yusef, été indien sur le rap français

C’est du côté de Montpellier que nos oreilles vont se balader à l’approche des beaux jours. Plus le soleil revient, plus on voit réapparaître les envies de sud, de ride, de rosé et de barbecue. Aujourd’hui, c’est Hedi Yusef qui nous emmène en balade. Des freestyles Youtube sur face B au crew Arkanson, de Youssef à Hedi Yusef, le changement s’est opéré, l’évolution façon Darwin a du bon. Et comme en cinq misérables années, toute la musique rap a changé, Yusef a fait le choix judicieux de la suivre au jour le jour, d’assimiler ses tendances et sa musicalité naissante, de se servir d’instruments vocaux, de ralentir le rythme, d’évoluer en même temps qu’elle, en somme.

Et tout ça sans se travestir : si ce rap nouveau est plus enclin à prôner l’illégal ou la simplicité, le montpelliérain garde en mémoire ses aînés, continue d’écrire et de bien le faire, tout en conservant du thème et une certaine conscience religieuse, ainsi qu’une sincérité qui transpire à l’écoute. Beaucoup de voyage, un peu de ride, toujours la valise en attente.

Sur PLMP, pour Pas Les Mêmes Projets, Hedi Yusef s’éclate dans une grande cohérence, alterne entre flows précis et chants soyeux, toujours percutant et aérien. Avec une mosaïque d’influences, américaines bien sûr, mais aussi francophones (PNL ou Makala pour certains côtés), le rappeur-producteur réussit à faire écho à nos questionnements, nos illusions, nos croyances, tout en flirtant avec un égotrip positif, le tout sur des battements épurés et souvent très hauts dans le ciel bleu. Mais laissons vos oreilles décider, le 13 titres est disponible à l’écoute, est en vente sur Bandcamp, mais aussi en téléchargement libre sur Haute Culture. Un des projets les plus intéressants de l’année, c’est dit.

Vidéo : « Futurs«