Dimanche 5 janvier, sur le fameux réseau de Zuckerberg s’affiche ce statut de Kohndo, « A priori j’ai envie d’écrire un truc du genre « t’es trop intelligent pour ça / Ode à la matière grise ». Allez je file au stud.. », suivi de près par une photo de lui dans les transports, comme pour attester de la véracité de ses propos. En fouinant un peu, les morceaux se recollent : Kohndo a décidé de nous commenter en direct l’enregistrement d’un titre inédit.
On savait son désir de reprendre l’écriture, c’est chose faite, et avec deux morceaux au lieu d’un ! Reprenons chronologiquement le parcours de ces deux titres. A l’origine, voici le deal : Kohndo enregistre un titre, et propose aux graphistes motivés de participer au projet en proposant un visuel du morceau. Transports en commun, premières ébauches du texte, arrivée en studio, les choses se lancent petit à petit.
D’abord parti pour composer l’instru, le beatmaker Clem Beat’z lui enverra la sienne, créant ainsi deux versions du morceau. Illustré par le visuel d’Opposition Lyricale, Kohndo nous livre ainsi « Le Savoir 2.0 » et « Trop intelligent », un texte pour deux déclinaisons musicales.
« A priori j’ai envie d’écrire un truc du genre « t’es trop intelligent pour ça / Ode à la matière grise » ». Les choses sont posées, un big up à ceux qui se creusent la tête pour avancer, le thème n’est pas des plus originaux mais ne fait jamais de mal, et scandé par Kohndo, ça fait même franchement du bien.
Une ode à la matière grise, oui, mais pas que, Kohndo décide d’aller bien plus en profondeur en ne parlant pas que de l’intelligence en elle-même, mais aussi de sa place dans la société.
« Faut pas être intelligent, ou t’en excuser, et pour t’élever mieux vaut lever le pied ». Dans un monde où la médiocrité et la futilité font office de standard, savoir regarder loin devant soi pour avancer, écrire son avenir avec talent, voilà le message du texte dépeint par Kohndo, qu’il soit coloré par son instrumentale ou celle de Clem Beat’z.
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Pour le premier, c’est une instru jazzy qui est exposée, un sample léger avec une basse posée, complétés par une rythmique simple au même niveau que la boucle principale, mettant le rappeur plus en valeur. Cette version respire la spontanéité, l’avoir fait sur l’instant donne ce côté un peu brut, juxtaposée à « Savoir 2.0 ». Comme d’habitude, Kohndo tisse un flow plein de groove particulièrement bien adapté à l’instru et à l’ambiance du morceau. Quant au refrain, il reprend la phrase du premier couplet qui prend le texte à contrepied, faisant l’éloge ironique de la médiocrité intellectuelle dans notre environnement.
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L’instrumentale de Clem Beat’z semble quant à elle plus travaillée, et possède un charme indéniable. La basse et la guitare donnent une teinte funk faisant immanquablement bouger la tête, avec en fond des accords de piano donnant un style posé et serein à l’ensemble. Le tout est complété d’arrangements donnant un côté aérien au titre, et pour finir d’être convaincu par le groove de l’instru, il suffit d’écouter la fin du titre, où Kohndo laisse la place au beatmaker, laissant l’auditeur savourer le morceau pour finir en douceur. Le refrain de « Savoir 2.0 » semble moins intéressant mais apporte son lot de références sympathiques et surtout, colle mieux à l’ambiance du titre.
Un texte, deux déclinaisons musicales avec chacune leurs atouts, leur identité, Kohndo sait comment faire plaisir un dimanche. Outre le fait que ces deux morceaux soient excellents et fassent du bien en plein hiver, ils mettent encore une fois en lumière l’expérience et le professionnalisme du MC. Lui, se contente juste de nous donner une petite tape dans le dos, en disant : « si tu le désires, bouge-toi, car on écrit l’avenir avec du talent ».
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