Bon, résumer un festival qui dure 5 jours, et qui rassemble plus de 200 artistes en seulement cinq shows, autant vous dire que le choix n’est pas aisé. On s’est quand même facilité la tâche en loupant le dimanche, disponibilités oblige, et en ne quittant que très rarement la Boombox, l’une des 8 scènes du festival, dédiée en grande partie au rap et ses dérivés. Dour en 2016, c’était aussi puissant que les autres années. Un des meilleurs festoches en Europe, assurément. Courbatures, malbouffe pas si mauvaise, festivaliers toujours aussi dingues et accueillants, espace presse et canapés salvateurs, costumes, maquillage et drogues de toutes sortes, tentes à perte de vue : pas de doute, on y était, tout comme les 235 000 personnes ayant fait le déplacement.
On a loupé des trucs qu’on voulait voir, comme Vald, Sango, Oxmo Puccino ou Abra, on était en avance pour certains et en retard pour d’autres, mais dans tous les cas, on n’a pas chômé. Retour sur les cinq concerts de cette édition qu’on aura le plus apprécié.
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DENZEL CURRY
Le rappeur originaire de Floride a fait forte impression sous la Boombox. Au-delà de faire bouger les foules comme jamais, Denzel Curry a répandu son flow coupe-souffle dans un chapiteau bien rempli, le tout sur fond d’images sombres et psychédéliques, à l’image du personnage. Des derniers hits de son album Imperial aux morceaux plus anciens de Nostagic64, les pogos se sont très facilement formés, les épaules doivent encore s’en souvenir. Grosses basses et diction ravageuse, voici ce que le peuple de Dour demande.
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GALLANT
Programmé en même temps qu’Odezenne, notre choix a été rapidement effectué : on connait les deux bordelais par coeur, on allait déjà les voir quand ils faisaient des premières parties, donc découvrons ce jeune chanteur du Maryland sur scène. Son très cool disque Ology tournait dans nos oreilles depuis quelques temps et présageait un talent certain, c’est donc avec impatience que l’on attendait ce concert. Et belle claque r&b en pleine tête, le crooner balançant sa voix aigüe et remplie d’émotions entre deux pas de danse vénères, superbement aidé par son guitariste, son excellent batteur et sa choriste-claviériste. On veut plus de soul à Dour, car Dour, c’est l’amour !
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SKEPTA
« Shutdown, Shutdown…! » A une demie-heure du début de show, les fanatiques sont déjà bien en place au premier rang, et la Boombox se remplit à vue d’oeil. Fer de lance d’une scène HH anglaise très bien représentée cette année (Lady Leshurr, Novelist, Stormzy, CASisDEAD, Jay Prince…), le londonien suscitait beaucoup d’attente. Vers 23h, les états sont variables, mais tout le monde est chaud. Un peu en retard, Skepta arrive finalement sous les « Doureeeeuuuh » du public, et commence à balancer sa grime puissante et tous ses hits. Ca vole de partout, les bières s’éliminent à grands coups d’épaules, qualité et efficacité. Cimer les british, vous êtes nuls au foot, mais vous avez cassé des nuques à Dour.
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LUNICE
Chauffés par le set hors-pair de Ta-Ku, on reste sous la Boombox pour découvrir Lunice, beatmaker et DJ originaire de Montréal. Moitié de TNGHT (avec Hudson Mohawke), membre du label Lucky Me, producteur pour Kanye West et Azealia Banks, la curiosité et l’envie de continuer à remuer ont eu raison de nous. Et c’est à un vrai show de producteur auquel on a pu assister, pas à un simple DJ qui passe ses disques sans broncher. L’énergie dégagée par Lunice aux machines, les morceaux choisis, entrecoupés de ses productions, ont fait bouger le chapiteau comme jamais. Que du lourd pendant une heure, et belle découverte.
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CABALLERO & JEANJASS
Les deux belges sont à Dour comme chez eux. Avec un chapiteau rempli dès le début d’après-midi, ce qui est plutôt rare, Caba et JJ ont foutu le feu comme ils savent si bien le faire. Les deux rappeurs ont joué la quasi-totalité de leur album commun Double-Hélice, ainsi que certains de leurs hits en solo. Un public acquis à leur cause, c’est vrai, mais un show bien travaillé, sans fausse note. Avec en bonus, les apparitions de La Smala, programmés sur la grande scène le jeudi, et même Kéroué et Lomepal, toujours dans les bons coups. L’un des très bons shows de rap francophones du festoche, avec Makala ou Jazzy Bazz.
ON A VU AUSSI
Le bruxellois Hamza, qui a fait mélanger la sauce entre deux concerts métal, Kevin Gates en claquettes-chaussettes et combinaison camouflage, MHD qui a fait danser la Last Arena, A$AP Ferg et ses hits, Wiz Khalifa pas dans son meilleur jour, Mobb Deep toujours en revival tour, Father et ses lumières sombres, Kirk Knight digne représentant du Pro Era, le duo PRhyme (Royce Da 5’9 & DJ Premier) en bonne forme… Et on a hâte de revenir l’année prochaine.
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