Le politicien et le banquier s’arrangent avec l’arbitre, sous les yeux complices de la Justice et de la République. Le combat peut commencer. White et Melan sont pris dans l’engrenage, la suite est inéluctable, ils crient la fatalité d’une injustice hurlante. Sur le ring et seuls face au monde, ils se relaient face aux coups accablants du bourreau. La solidarité est là, mais ne suffit pas, tant les forces qui s’opposent à eux sont sans pitié, et le combat perdu d’avance.
Pour leur premier duo, les deux rappeurs du Sud Ouest nous délivrent leur rage, crue et sans artifices. Les vapeurs de Jim Beam atténuent la désillusion mais ne parviennent pas à éteindre cette rancœur lancinante. La vie les abîme mais elle (leur) met la haine, elle leur livre cette rage de vivre et d’écrire. Laisse-moi m’relever seul, la rage est plus forte que tout, il n’est pas question de laisser les faiblesses dominer, on se sauvera grâce à la dream team ou pas du tout. Mais l’hypocrisie finit par gagner, le pari pascalien n’est même plus pertinent, on ne croit plus en rien sauf en l’enfer qui attend patiemment. La République et la Justice s’en vont, et laissent derrière elles le chaos qu’elles ont provoqué.
Dans cet avant-gout du projet LETTRE CAPITALES de White (dispo le 28 octobre), le ressentiment explose et la rage est magnifique de sincérité. Un uppercut et nous voilà KO. Reste à savoir si, après s’être échappé du labyrinthe, celui qui vole là où (ses) plumes l’amènent résistera à la tentation d’approcher de trop près le soleil.
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