Vic Spencer & Big Ghost, le hold-up de Noël

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« Victor a toujours été un enfant modèle, sans problème à l’école et reconnu pour bien se comporter dans le quartier. Je ne comprends pas ce qui est arrivé à mon fils, comment il s’est fait retourner le cerveau et embrigader chez ces fous », témoigne sa mère effondrée.

Cette incompréhension, tout son entourage la partage, mélangée à l’effroi des actes de Victor Spencer. Âme perdue manipulée ou fanatique conscient, le cas de ce jeune natif de Chicago ne laisse personne sans réaction. A cette question s’ajoute bien d’autres, dont celle-ci : comment un jeune talent promis à une belle carrière mainstream a-t-il pu plastifier le classement rap 2016 sans que personne ne s’y attende à la dernière minute ? Famille, spécialistes et concurrence, tout le monde avait la certitude de son classement annuel sans avoir vu arriver la menace The Ghost Living.

« Victor a toujours eu le don du mic, mais à Chicago, tu peux très vite partir en couille et sortir une belle bouse digne de la scène locale » nous explique son ami Big Fat Mo. « On aurait du le voir arriver, il a commencé à parler de plus en plus de Griselda, que c’était l’avenir du rap. On pensait à une espèce de crise existentielle, puis du jour au lendemain, il ne voulait plus se faire appeler Victor mais Vic, c’est à ce moment qu’il s’est radicalisé. Par la suite, il a commencé à mettre des « dope » sur Facebook à chaque son de Westside Gunn ou de Conway, on avait l’espoir que ce soit passager puis sur Twitter, il a fini par prêter allégeance à ces tarés « I run wiz Griselda, real shit ».

John Wayke, spécialiste radicalisation, secte et badminton sur CNN, nous éclaire : « Vic Spencer a suivi le parcours habituel de l’embrigadement radical en allant écouter des sons de Griselda via le deep web (Bandcamp, Soundcloud, Spotify), puis s’est entraîné sur des instrus de mentors fanatiques comme Big Ghost Ltd. et Daringer. Une fois la proie prête, ils lui ont fait faire quelques aller-retours sur Buffalo afin de vérifier son niveau de radicalisation ».

Comment les autorités, et plus particulièrement la sécurité intérieure, n’ont-ils pas réussi à l’identifier ? « On a fait développer une application nous permettant d’utiliser la big data pour identifier les éléments à risques pour $5 milllion, mais l’application marche uniquement sur Windows 10 et on est toujours sur XP » nous révèle une source anonyme. Sean Dick, inspecteur au Chicago PD, en charge de l’enquête, est moins tendre avec la famille et l’entourage : « à leur niveau c’est du déni, comment ne pas voir votre proche se radicaliser quand celui-ci préfère s’acheter des albums produits par The Alchemist plutôt que la dernière tape de Chief Keef ? On a retrouvé des billets de train A/R Buffalo, des SMS, Whatsapp et Messenger entre lui et Big Ghost Ltd. un des bras droit des frères Griselda et artificier en chef avec Daringer. Quand on arrive à ce niveau, on est plus proche de la radicalisation que du cloud rap. »

L’attentat musical s’enclenche sur Bandcamp le 23 décembre 2016, alors que les bilans 2016 sur l’ensemble des sites « spécialisés » rap sont déjà publié la semaine précédant les vacances de Noël, permettant ainsi aux Schoolboy Q, Chance The Rapper et autres Kendrick Lamar de se tailler la part belle du classement. « On publie toujours avant les vacances de Noël, premièrement parce que notre lectorat hype part durant cette période dans leur famille de beaufs au fin du trou du cul de la Corrèze et autres départements de bouzeux où la 1G vient juste d’être déployé, donc perte de revenu publicitaire. Enfin, l’ensemble des rédacteurs sont des putains de trotskystes accrochés à leur 35h, leurs congés payés et leurs RTT, donc soit on solde leurs acquis de fonctionnaires, soit on paie en heures supplémentaires, donc perte de bénéfices. Mais en 2017 ça devrait changer avec Fillon, fini les 35h de syndicalistes et bonjour l’ultra-débit 25go/s dans tous les foyers français » nous révèle une source anonyme du milieu, la faute donc (comme d’habitude) à François Hollande.

La bombe est donc lancée un jour avant que l’on décapite et enfourne cette bonne vieille dinde des familles, une période stratégiquement choisie pour le peu de vigilances des autorités. L’attentat sonore n’est pas revendiqué par Griselda Records, mais Vic Spencer en prend la responsabilité, ainsi que Big Ghost Ltd. ne laissant donc aucun doute sur la nature de cet acte radical. 11 titres faisant l’apologie d’un rap à base d’homicides, de N world, de drogues et de péripatéticiennes. Ce genre de brûlot passé sous silence par l’administration d’Obama, histoire d’obliger Trump à se démerder avec ce dossier à sa prise de fonction. Du côté des webzines, c’est la gueule de bois, doit-on en parler ou passer sous silence ? « On était dans la merde jusqu’au cou… Si on révélait cet album, on faussait notre classement ainsi que le peu de crédibilité que l’on avait. Et on ne pouvait pas non plus cracher sur l’album, personne n’est formé dans le milieu à dire du mal d’un album, même quand c’est une merde, alors imaginez quand c’est une bombe comme The Ghost Living, on est des professionnels condescendants et naturellement vaselinés. Donc on a rien dit et on a parlé du J. Cole et du Ab-Soul… ».

Malgré ce manque de relai médiatique, le nombre de victime de Vic Spencer et Big Ghost Ltd. ne cesse de s’accroître sur les réseaux sociaux, l’album préféré de ton album préféré, et à Chicago, le nom de Vic Spencer est rentré dans la liste déjà très fournie des personnes dangereuses à abattre dans cette ville qui enregistre des records d’homicides en 2016. Fait marquant, Vic Spencer est donc le premier rappeur à rentrer dans cette liste depuis 15 ans. « Habituellement, quand un mec de Chicago sort un album, on le met directement dans la liste des victimes, vu le niveau » conclut l’inspecteur Sean Dick…

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