Triplego H2Zoo Max G.H Mumm

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Putain… J’me suis pas réveillé… J’ai raté le Triplego… C’est pas faute d’avoir été mis au jus.. On prend de sales habitudes avec ses vieux amours. La fidélité ne doit pas exempter la ponctualité. C’est la routine qui s’installe qui tue le couple. Les yeux encore tout collés par la glu du sommeil et la bouche pâteuse du charas de la veille… Décollage imminent. Pas le temps de glander.

La portière claque, les grains de sable du Sahara s’en échappent, aériens. Et les invocations posent le décor. Sanguee tourne les clés, le moteur de la Honda tremble. MoMo Spazz s’enfonce dans le siège passager, le bolide quitte Montreuil roulant Eau Max sur le périph, l’air de rien. Bienvenue sur rabat road. Ça prostitue des culs dans le coffre, ça fait les gamins sur la banquette arrière, sirop codéïné dans le fond de la bouteille plastique. Le produit est lourd et insoluble. Terminé l’Eau Calme, direction Putana. Coffrer le bif et taper bronzette. S’agirait de pas manquer la sortie. Les téléphones vibrent. C’est l’appel de la chatte. Celles qui en redemandent. La bête est libérée et les jugements seront sans appels. Saturne dévore son fils une fois de plus, Triplego avale le game sans prendre la peine de le mâcher.

Un lopin de sable aux innombrables hectares, c’est là que tout commence vraiment. Devoir de mémoire sur la terre nourricière. Implorer l’autre de ne pas trop s’éloigner. Dieu fera le reste. Ravalez vos larmes, et détournez les yeux. Mar’a Arabia donnera de la voix avant de la montrer. Télescopage instantané sur Montreuil Zoo quand les paupières se soulèvent. Le mauve des biftons éclabousse les murs, à moins que ça ne soit le cristallin qui fut opacifié par filtre purple. Effritage de l’éducation secondaire, toujours en marge, sur une autre planète, un autre fuseau horaire. Les excuses dans la fusée rateront la cible. Les coordonnées étaient faussées. Ça ferait un joli boucan tout arc-en-ciel, mais les anges ne voleront plus.

Une odeur de pisse étincelante à vous faire brûler la rétine instantanément, voilà ou on en est. Chacun ses petits travers, d’un côté, de l’autre de la barrière. C’est que du par cœur, pour se convaincre. Le guerre envers son (Triple?) ego est déclarée. Réunion au sommet autour de la gamelle, entre marmitons sévèrement burnés. Les gros chiffres qui tiennent éveillé savamment rangés, n’auront jamais raison.

Se succèdent alors de jolies allégories mêlant sexualité féminine débridée et transport sub-urbain. Mise au garde à vous, la langue fourchue de la femme perfide s’éteindra, la bouche pleine d’une épaisse fumée jaunâtre, l’alourdissant de la plus délicate manière de matières anesthésiques. Il est temps de se perdre , tournant en rond dans une pièce carrée, cherchant à se réfugier dans les coins d’une planète bulle de fumée.

La Sainte Trinité du 93, suprême étalage d’enchantement moderne cramera ça jusqu’au filtre, avec un parfum de verdure branchue. « HERE’S JOHNNY » à travers la porte. Celle de l’enfer au paradis. Rien n’est plus proche que deux extrémités sur Terre à pis, au sein de laquelle les miroirs reflètent de fausses images. Ce moment d’incertitude en observant son allure, ou l’on ne sait plus si l’on doit rire ou pleurer, danser ou se tuer.

Juste une gorgée de plus, pour faire passer, la digestion n’en sera que meilleure. D’une taffe de plus à fumer le paquet ; le temps passe trop vite. EP cancer du poumon, goudron coulant sur macadam, chairs arrachées à même le bitume granuleux. Le seul mélange acceptable ici, se fait dans une feuille slim, marocco d’un côté, feu de poche de l’autre.

L’amour en gelée comme sérum, au bonheur de ses dames. Des petites morts pour les beaux jours. Le souffle dans la anche en guise de carburant. Jamais à sec de substances inhalées. Les inhibitions s’envolent sur des riffs magnétiques. A deux reprises, Spazz laissera la place et c’est Juxebox qui mènera la danse, quand la cérémonie sera encore et toujours, rondement menée par tonton Sanguee. Manteaux longs, c’est Rick Deckard défoncé à l’opium.

S’il est un groupe qui a surpris son petit monde, c’est bien Triplego et c’est très loin d’être terminé. Prêt à secouer le prunier (oui oui, un prunier !) du rap en français pour en faire tomber ce qu’il y’a de plus sucré et d’amer à la fois. Synthétisant la vie de quartier et un quotidien désœuvré à l’espoir, même sans trop y croire, d’un avenir meilleur fait de voyages, de soleil, de drogues et de sexualité hyperactive, on retrouve chez les deux montreuillois un talent pour la création originale qui ne saura tarder à être copié, sans bien sûr être jamais égalé. L’esthétique audiovisuelle primant parfois sur le fond, la forme elle, sera toujours à son meilleur. Des jours sombres sont à venir, mais la perspective de les voir éclairés par les néons fluorescents du jeune duo prometteur saura ravir les esthètes et les adeptes d’un son qui chatouille et résonne. Les premiers seront les derniers, et c’est tant mieux.

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Klement

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