Quand la machine sociale se grippe, Obama appelle les MC’s à la rescousse

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Lancé en grande pompe en février 2014 par la Maison Blanche, le programme My Brother Keeper a pour mission d’aider et de s’assurer que les enfants de couleur (ou pauvres, au choix) puissent profiter pleinement de leur potentiel sans être handicapés par les barrières sociales et communautaires de la société américaine.

Tout un programme que l’on n’espère pas du tout inspiré par sa version française et exaspérante, le fameux contrat de génération, symbole de la réforme sociale du quinquennat de notre Président actuel et surtout échec cuisant dans les faits. Mais bon, présenté comme tel, le programme My Brother’s Keeper semble une utopie, une espèce de communication politique dont la ligne budgétaire réelle ne risque pas de faire pâlir les agences de notation. Même les grandes étapes de ce programme semblent être une douce utopie :

  • Obtenir un bon départ et entrer à l’école prêt à apprendre : tous les enfants devraient avoir un bon départ et entrer à l’école prêts – cognitivement, physiquement, socialement et émotionnellement.
  • Lecture au niveau CM1 : tous les enfants devraient savoir lire à l’âge auquel la lecture pour apprendre devient essentielle.
  • Sortir de l’école élémentaire et être prêt pour le collège : tous les jeunes devraient recevoir une éducation de haute qualité avec les compétences et les outils nécessaires pour faire progresser l’éducation.
  • Fin du lycée : chaque américain devrait avoir la possibilité de poursuivre des études universitaires et recevoir l’éducation et la formation nécessaire pour les emplois de qualité d’aujourd’hui et de demain.
  • Entrer avec succès dans la vie active : toute personne qui veut un emploi devrait être en mesure de l’obtenir pour lui permettre de se protéger lui et sa famille.
  • [merci de ne pas rire]  Garder les enfants sur la bonne voie et en leur donnant une seconde chance : tous les jeunes et les jeunes adultes devraient être à l’abri des crimes violents ; et les individus qui sont emprisonnés devraient recevoir l’éducation, la formation, et le traitement dont ils ont besoin pour une seconde chance.

Vous vous demandez si c’est une blague, je vous répondrai : autant que la Déclaration des Droits de l’Homme. Bref, ce qui devrait logiquement être de fait demande tout un programme, mais même avec de bonnes intentions, la barque ne semble pas du tout étanche et un an après, le constat est toujours à l’échec.

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Loin de vouloir lâcher l’affaire, le président Obama a donc décidé non pas de faire un énième tour de table politique pour remobiliser les troupes, mais directement d’aller chercher des symboles forts pour relancer la machine. Et en termes de symbole, c’est encore l’audace et la modernité d’Obama qui arrivent une nouvelle fois à nous étonner : vendredi 15 avril 2016 étaient invités à la maison des acteurs du hip-hop tels que J. Cole, Chance The Rapper, Common, Ludacris, Nicki Minaj, Pusha T, Rick Ross, Busta Rhymes, Wale, Rhapsody, Dj Khaled ( ?), et Talib Kweli. C’est un peu comme si Hollande convoquait Joey Starr, Akhenaton, PNL, Jul, Booba et Kery James pour redynamiser son Contrat de Génération.

Que l’on soit pro ou anti, il faut savoir que tous ces artistes œuvrent via leur propre organisme de bienfaisance, avec en ligne directrice beaucoup de points communs aux ambitions du programme My Brother’s Keeper. Réussir à les convaincre de la bienfaisance du programme, c’est se permettre d’avoir dans sa poche des artistes qui parlent à la jeunesse et qui sont capables, derrière leur organisme, de mieux promouvoir les actions présidentielles directement auprès du public concerné.

Au-delà de cette réunion de personnalités du rap US, qui pour la symbolique, reste tout de même extraordinaire, on se rend compte aussi que le monde du hip-hop peut devenir un acteur majeur des changements politiques, que ce soit dans son aspect contestataire ou non, mais surtout dans sa capacité à pouvoir promouvoir des programmes bénéfiques au plus démunis, même si dans les faits son réel impact reste plus qu’utopique. Obama aura au moins l’audace d’avoir essayé, pendant qu’en France on interroge encore les anciens de SOS Racisme et nouveaux planqués de la politique sur les actions à mener envers les plus défavorisés, ou que l’on se noie dans des débats stériles sur l’institutionnalisation du hip-hop via l’ouverture de La Place à Paris, premier centre culturel hip-hop de France…

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