Niro – Si je me souviens

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Date de Sortie : 6 Novembre 2015

Label : Street Lourd

Production : Hopsalaprod, Soulayman FL Beats, Wealstarr, Genius, Chapo & Phenom Da Don, 4093 Euronyme Music, Koudjo & Izo, Therapy, Chapo & DeeMoney

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Au sortir d’une trilogie divinement bien orchestrée, à tous points de vue, c’est le retour de Niro, avec un album lourd comme un mulet cané. Un sens de la formule aiguisé qui vaut ce qu’il vaut, dans le sens ou si Niro n’est pas La Fontaine, il va droit au but, et ça fonctionne très bien. L’album est plein de leçons de vies faites comme de la philosophie de comptoir. Poésie du grand banditisme. Tantôt énervé, tantôt mi-blasé sans jamais se montrer résigné.

Cloud, trap et son calibré pour les boites pleines de têtes cramées, on oscille entre extrême violence et appel au calme pour les frelots. Autoproclamé pionnier de la trap en France, Niro braille, comme à son habitude, et ça rend le truc foutrement efficace. Toute la hargne du ghetto mise en mesures. Explosion de vibes hardcore chantonnant la vulgarité pure, on en attendait pas moins du barbu aux couvres chefs. Les lunettes ici ne sont pas utilisées pour se cacher derrière un personnage. Il y’a une authenticité chez Niro qu’on retrouve chez peu de rappeurs se réclamant d’un tel acabit sur la scène actuelle. Que ça soit vrai ou pas n’est pas le problème. C’est la sincérité qui compte là-dedans. On a aussi droit à quelques taquineries verbales qui régalent. Toujours mettre des coups d’bottes dans la fourmilière, guignol !

L’album est parsemé d’auto-tune, juste ce qu’il faut pour ne pas que ça devienne outrancier ou risible. Il est plaisant de trouver en celui-ci  comme une continuité. Un vrai fil conducteur. Une âme donnée au skeud, qui ne s’éparpille pas. On fonce dans le mur, mais on y va en rigolant. BAWAIMONAMI comme un leitmotiv ensorcelant. Y’a ce petit truc qui fait qu’on a envie de suivre le mouvement. De monter en bagnole et rouler pleine balle sur le périph’, fenêtres ouvertes et Niro à fond. Que des culs d’joints dans l’cendrier.

On retrouve deux feats sur l’album, ça fait poser les potos. Pas d’acoquinage via un DA puant ou une maison d’disques aux oreilles sales mais au larfeuille plein. Koro qui suit parfaitement le tron-pa et qu’on avait déjà pu entendre sur « Rééducation”, puis Monsieur Novae, qui propose un morceau hors de l’espace musical ici présent, quand Niro contrôle parfaitement tout le reste. Comme un coup de fouet bien glacé. L’album d’un artiste qui tient ses promesses, la tête haute et les couilles en place.

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Klement

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