2017 ne s’arrête pas. Le mois de mai a encore été fortement chargé. Albums et clips en pagaille, retours attendus dans tous les styles, anniversaires, voici votre désormais rendez-vous obligatoire de fin de mois, avec le meilleur de ce que l’on n’a pas ou peu traité dans nos colonnes.

LES NEWS

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Hip hop gagnant à Harvard. Harvard et le rap avaient déjà fait connaissance, entre Redman et Methodman qui y ont inauguré une section weed et Booba, invité à y donner une conférence. Mais c’est la première fois qu’un étudiant ose rendre un album hip hop en guise de thèse, dénonce les violences policières et majore sa promo par la même occasion. Ecoutez l’album.

Damso contre les éléments. Après le leak d’Ipséité, c’est au tour de Batterie Faible d’être malmené, supprimé quelques jours des plateformes de streaming puis de nouveau disponible, amputé d’Amnésie, dont le clip a lui aussi été supprimé de sa chaine youtube. L’émotion passée, on attend surtout le très nwar qui se trame surement en studios.

D’auto-production à auto-édition. Ludovic Villard a trouvé pénitence auprès des Gens du Blâme et puisque la vérité est dans l’erreur il peut pour son premier recueil de poésie déclarer « Je demeure paisible au travers de leurs gorges ». De l’auto production à l’auto édition il a vu pousser quelques dents et ça paraît toujours aussi bandant d’être indépendant.

RapWorldMap. Le WebDesigner belge Arnaud Crucifix vient de créer un Hip-HopEdex ultime, la RapWorldMap. Plus ambitieuse que l’humble RapAtlas qui se concentrait uniquement sur les US, cette carte interactive invite le digger à parcourir le monde entier en quête de rappeur et de le faire avec le plus de précision possible. Addictif

LES PROJETS

Kalash Criminel – Oyoki
Kalash Criminel déchaîne les passions. R.A.S, sa première mixtape avait fait office de carte de visite. Oyoki est donc supposé être le projet de la confirmation. Et le résultat est pour le moins intriguant : le rappeur de Sevran trimballe toujours quelques lacunes techniques et une relative lourdeur dans son écriture, mais parvient pourtant à convaincre, grâce à un personnage dense, entre la sauvagerie originelle et un côté plus politisé ; mais aussi grâce à un excellent travail de production et de mixage. Oyoki remplit finalement bien sa mission, puisque la musique de Kalash Criminel y est poussée à son paroxysme, pour le meilleur et pour le pire. Nadsat. 


MISTER V – Double V
« T’inquiètes pas, c’est pas Fatal Bazooka » ; pour Double V, le youtubeur n’est plus et laisse place au rappeur, qui parle meufs, concu et ter-ter. De la trap à la sauce grenobloise, on sent le poto Tortoz pas loin au stud’ mais le pari est réussi, maitrisé et assez loin des a prioiri dubitatifs inévitables. Alors oui, c’est vrai que garder le même blaze n’aide pas, mais pour une fois on va éviter de jouer aux puristes et jeter une oreille. Allez, écoute pour voir, si jamais tu kiffes tu pourras toujours mentir en disant que tu touches pas à ce genre de conneries. Maëlle


DOLFA – Dolfa is the New Black
Dans le sillage de Damso arrive en balle tonton Dolpha, membre et co-créateur d’OPG avec Dems. Dans ce nouvel EP de 5 tracks, le rappeur/producteur bruxellois propose une trap sombre et énervée. On croirait entendre un Future francophone par moment, comme dans Tmwyw, Ride ou Coule et Flex. Le projet est également marqué par les skits de Lama Puntso, enseignant et moine bouddhiste de BX, qui parle de culpabilité et de méditation. Dolpha éclaire son obscurité avec sa spiritualité et signe un projet de haute facture. Arthur


SCH Deo Favente
Lors de la sortie du premier extrait de Deo Favente, dont le nom était encore tu en décembre dernier, le titre faisait débat au sein de la rédaction. Six mois plus tard, l’album n’aidera toujours pas à créer une cohésion. Et pourtant, après le décevant Anarchie, SCH vient de signer la confirmation. Prouvant ainsi qu’A7 n’était pas qu’un coup de maître isolé. Ancrant un peu plus son personnage par les thèmes biens sentis et très bien exploités, il y’a à boire et à manger sur Deo Favente. Passons sur les polémiques n’ayant pas lieu d’être, reste un album d’une puissance rare pour ceux qui sauront écouter et chercher à comprendre. De punchlines assassines aux lieux communs mis en musique, l’album dégage une réelle aura de puissance propre à SCH qui n’a certainement pas fini de nous étonner. Du moins, tant que le rap payera. Clément

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LUCIO BUKOWSKI & LIONEL SOULCHILDREN – Simorgh
Bientôt la quille pour Lucio ? La plume toujours aussi fine, l’homonyme de ce bon vieux Buk ne surprend plus vraiment. Se faisant plus sombre et mélancolique, on sent une certaine lassitude du monde de la musique pour Lucio qui semble peu à peu vouloir délaisser le rap au profit de la vie de famille et surtout de la littérature : ses deux piliers. C’est toujours très bon, plein de saveurs et de musicalités originales signées Soulchildren, aussi auriez vous tord de vous en priver. La chandelle crame et Ludovic reprend le pas. Clément


CABALLERO & JEAN JASS – Double Hélice 2
Après avoir mis tout le monde d’accord avec Double Hélice, le cavalier et le « jeune jénial » confirment la qualité de leur duo avec leur deuxième opus Double Hélice 2. Un album de 16 pistes dans lequel Caba continue de parler de Ralph Lau et JeanJass de cracher des bars à référence footballistique, le tout enfumé de skunk. La nouveauté c’est le chant qui prend plus d’importance, et ce n’est pas pour nous déplaire. On l’a compris, les deux personnages se sont bien trouvés. Ils s’épanouissent et se complètent parfaitement dans ce rap jeu, qui est en quelque sorte leur cour de récré. Arthur


HARTIGAN – Purgatoire
Hartigan rappe entre enfer et paradis, s’habille d’oxymore en endossant le rôle d’un bon flic à demi mort. Une plongée dans son Purgatoire, celui d’une SinSociety qu’il repent de ses péchés en les mettant à nu, les rappant après avoir bu. Un album en forme de pénitence sobrement orchestré par le créateur Mani Deïz. Un chemin de croix tracé noir sur blanc d’une sombre technicité, les pas d’un homme guidé par la lumière du salut qui dans l’obscurité permet d’espérer. Théo


JORRDEE Belle de Jour
Un mois après Avant, savoureux premier album qu’on écoute encore avec grande attention, Jorrdee le magnifique nous balance sans prévenir personne un autre album de quinze tracks sur son Bandcamp, Belle de Jour, et annonce sur Facebook que ce sera le dernier. La versatilité du bonhomme fait qu’on y croit moyennement. Bien plus sombre et beaucoup moins accessible que le projet précédent, Belle de Jour contient comme d’habitude son lot d’envolées émotionnelles pures, ses grognements quasi sexuels, et des expérimentations toujours plus audacieuses. Reste ici poto, ou pars pas sans ton sac. Julien


ELOQUENCE & CHAPO – Elo Chapo
Le retour d’Eloquence faisait partie des très bonnes surprises de 2016. Et le rappeur parisien ne semble pas près de s’arrêter, puisque Elo Chapo est déjà son quatrième projet en deux ans. Ici, on a à faire au Eloquence version mixtape : un versant plus brut et plus ouvert à la collaboration, mais à l’écriture tout aussi soignée. Le rappeur parisien use de ses mixtapes comme de véritables laboratoires, et expérimente toutes sortes de mélodies et de gimmicks. Elo Chapo n’échappe pas à la règle et fournit son lot de street bangers dans lesquels se déverse un gros flot d’images. French Beanie Sigel. Nadsat


TENGO JOHN & OCHO N +UV
Quand le ralentisseur en chef du rap français annonce un projet commun avec un rookie plus que prometteur, il y a de quoi être curieux ! N + UV c’est une ambiance poisseuse mais syncopée, où l’on retrouve des storytellings énigmatiques et des égotrips aux références très pointues. Tengo John expérimente toutes sortes de flows, de la délicatesse de Richard Harrow au rap martial de Thomas Price ; tout comme Ocho qui surprend dans la découpe comme dans le choix des samples. Une connexion alléchante et raffinée. Nadsat


GUCCI MANE – DropTopWop
Depuis son retour de prison et son radical changement de mode de vie, on peut apercevoir Guwop en tenue de cycliste, ou posant tout sourire comme s’il s’agissait d’une publicité pour dentifrice. Si les mauvaises émotions conduisent à produire le meilleur art, on pourrait presque dire que l’on trouve ce Gucci Mane-ci bien plus fade qu’auparavant. Mais quand Metro Boomin est dans le corner, la mélancolie s’applique à tous. DropTopWop, 10 titres et quasiment rien à jeter, avec deux ou trois morceaux qui vont même souvent tourner. Julien


FOCUS SUR : 

DI-MEH – Focus Part.1
Porté en grâce par des productions originales et travaillées, toujours très bien entouré, on retrouve Slimka, Népal et Veerus, décidément toujours où il faut, venus soutenir en densifié l’univers du jeune suisse. Énergique, violent et varié, avec Focus Vol.1 Di-Meh se place sans mal parmi les artistes francophones en train d’écrire 2017.

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 SOFIANE – Bandit Saleté
Avec Bandit Saleté, Sofiane continue de délivrer cette énergie qui l’a propulsé jusque là, dans le feu de l’action, « dans l’feu tout court ». « J’rappe la guerre des gangs, j’rappe le flow des meurtres » : plus qu’un égotrip gangsta, Sofiane crie le banditisme de la rue sans démentir ni embellir, et décrit le bandit tiraillé entre la Mecque et le Pactole.

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 THE UNDERACHIEVERS – Renaissance
Depuis 2013, The Underachievers peine à retrouver l’ampleur du succès d’estime qu’avait généré Indigoism. Le duo a pourtant sorti quelques projets de très bonne facture, de Evermore à It Happened in Flatbush, en conservant une grosse cadence de travail. Cette année, les frangins de Brooklyn ont annoncé la sortie de trois projets.

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 JUNIOR MAKHNO – Party Discipline
A la veille d’un week-end qui se finalisera par l’élection d’un nouveau président, les autorités sont à cran, craignant les débordements et la menace d’une action terroriste. Au niveau des renseignements intérieurs, c’est l’ébullition, et toute menace, aussi infime soit-elle, fait l’objet d’une étude approfondie afin de l’écarter sans bavure.

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LIL YACHTY Teenage Emotions
Il est un peu bizarre, ce Yachty, mais vraiment, rares sont ceux qui possèdent un univers aussi barré que le sien, une réflexion aussi tordue que la sienne. On replonge avec ce nouvel album dans ses émotions d’ado, comme son nom l’indique, à travers une poptrap robotique ultra-sucrée, et on y apprécie le soleil disséminé comme son premier coup de foudre. Un disque pour grands enfants, que je ne ferais pas écouter aux miens. Julien


REJJIE SNOW – The Moon & You
« Free mixtape this month. Just for the fans. Everybody else can suck my dick ». Voila comment Rejjie Snow aka Alex sur Twitter a annoncé son EP sur le réseau social au début du mois. The Moon & You est son premier projet depuis le majestueux Rejovich sorti en 2013 (déjà). Mais depuis ce temps là, le prodige dublinois n’a pas glandé et a continué de sortir des sons et d’évoluer dans son art. Ces 13 nouvelles pistes sont douces comme un baiser dans le cou de Luna. La voix smooth de Rejjie en est pour beaucoup, d’autant plus que le chant prend une plus grande importance dans son travail avec l’influence des récentes sorties de Frank Ocean. Avec cette mixtape il prouve qu’il est plus qu’un rappeur et nous montre l’étendue de ses capacités vocales. Un très bel EP en attendant son premier album studio, Dear Annie, qui devrait sortir dans l’année. Arthur


P – Lo – More Than Anything
Membre du Heartbreak gang, P-Lo n’est pas seulement le producteur de quelques hits reconnus, c’est aussi un des rappeurs/producteurs les plus réputés de la Bay. More than anything n’est pas son premier coup d’essai en solo, mais c’est peut être son disque le plus réussi, tant il parvient à trouver un bon balancier entre les bangers hyphy et les morceaux plus sucrés et introspectifs. Au rayon invité, on retrouve toute la famille, de Kool John à Iamsu en passant par E-40. Un disque à ne pas négliger, qui aura définitivement de quoi embrasser les différentes teintes émotionnelles de l’été. Nadsat


Snoop Dogg – Neva Left
Einième retour pour l’original vétéran qui a cumule cette année l’honneur de sortir son 15ème album et de fêter ses 25 ans de carrière. Pour célébrer correctement l’événement, Snoop invente à sa manière le concept de « Best of d’inédits ». Souhaitant retracer toutes les étapes musicales de sa prolifique carrière, le dogg parcours ses différents influences mêlant retour aux sources et fraicheur contemporaine. Alternant entre les featurings old school comme Method Man & Redman ou B-Real, et collaborations nouvelles avec BadBadNotGood ou Kaytranada, Snoop fait ici ce qu’il sait faire de mieux. Faire du neuf avec du vieux. Florian


CONWAY – Reject on Steroids
Après la signature de l’équipe de Buffalo sur Shady Records, certains craignaient que la malédiction ayant frappé Eminem sur sa fin de carrière ne rattrape insidieusement Conway et Westside Gunn. Qu’ils n’aient plus faim. Que le gros contrat fraîchement tombé dans leur besace aie flingué leurs velléités d’impressionner, de se démarquer, qu’il les incite à se reposer sur leurs lauriers, à ne plus innover et à faire du surplace. A ces inquiétudes pour le moins fantaisistes, « Reject On Steroïds » offre la meilleure réponse possible. Un démenti ferme en 12 titres emmenés par la voix éraillée de Conway, toujours parfaitement placée sur un panel instrumental qui est loin d’avoir atteint ses limites. Les prods sont planantes et minimalistes, et les samples originaux. Le hood est comme le terrain de jeux d’une grande partie de paintball entre amis, mais entre gangs rivaux et à balles réelles. On compte scrupuleusement les points marqués dans chaque camp, tandis que la peinture rouge qui gicle d’un bout à l’autre de la map défigure les esprits et les plonge dans une certaine forme de folie meurtrière. Westside Gunn s’invite à la fête pour un résultat enthousiasmant, lequel démontre sans réserve que l’équipe de Buffalo est plus que jamais déterminée à débusquer, outre les soldats ennemis, les voies sonores qui à l’avenir lui permettront de se surpasser encore et encore. Le Scribe


Ho99o9 – The United Sates of Horror
Du rap avec l’énergie destructrice du punk. Du punk avec les sonorités du hip-hop. Faites vous votre propre idée avec ce premier album d’Ho99o9, duo diabolique du New Jersey exilé en Californie. The United States Of Ho99o9 est leur quatrème projet et est dans la lignée des mixtapes qu’ils ont sorties précédemment. Agressifs comme Death Grips ou Bad Brains, theOGM et Eaddy produisent une musique pour exploser vos caissons de basses. En écoutant cet album vous aurez envie de vous secouer la tête à vous en briser la nuque et de tout brûler autour de vous. Arthur


PANAMA BENDE – ADN
Y-a-t-il un peu de 1995 dans le Panama bende ? Les deux crews se rejoignent derrière la bannière parisienne, évidemment. Ils suivent également le même cheminement. Jeunes au talent brut, très émancipés et indépendants, alors que ADN est le premier album de la bande, ils ont tous ou presque déjà sorti un disque solo. Mais ils ne gravissent pas la même voie. Bien que multidisciplinaire, la performance « Bende » est très moderne, s’éloignant un peu plus des racines old school d’1995. Sur des prods éclectiques, Plk, Aladin 135 et les autres posent selon un même schéma, construit pour être efficace. Avec ce premier album, la signature Panama Bende est identifiée, la carrière lancée. Cependant pour former un groupe il ne suffit pas d’une somme d’indivualités, mais d’une vrai ADN collective. Reste à savoir si le mélange va prendre. Antoine


EDDIE HYDE – La Malédiction du Nord
Peut être est ce notre faute. Mais lorsque l’on a vu sortir l’album, on s’est un peu questionné. Eddie Hyde ? C’est un groupe ? Un MC ? La Malédiction du Nord ? C’est le nouvel album de Sinistre ? Quand on a découvert qu’il s’agissait d’un groupe formé autour de 3010, on s’est sentis un peu cons de n’en avoir jamais entendu parler. Comme son nom ne l’indique pas donc, Eddie Hyde réunit Pesoa, OG L’Enf, 8sho, MV, Teddy Redd Houssaw, Take A Mic, KSA et JayJay qui nous offrent avec la Malédiction du Nord, un album concept souhaitant faire cohabiter 10 talents, 10 flows et 10 univers dans une seule et même personnalité. Malheureusement le projet ne convainc pas et se révèle extraordinairement lassant. Florian


RUSS – There’s Really a Wolf
Passer de Soundcloud à Sony Music en moins de deux ans, c’est l’exploit qu’a réussi le jeune phénomène d’Atlanta. Après un succès fulgurant et des compteurs de vues aux chiffres hallucinants, c’est l’heure de vérité pour Russ qui nous livre son premier album. Le bonhomme écrit, compose, enregistre, mixe et masterise, et a son propre label. Russ s’est fait tout seul et sur There’s Really a wolf, le MC nous le prouve. 20 titres pour aucun featuring, le ton est donné. Si la démarche artistique est admirable, c’est ici bel et bien sa musicalité qui impressionne. Parfaite carte de visite d’un artiste multicartes, l’album s’avère comme l’on pouvait s’y attendre, une jolie réussite pour un premier projet. Bien que très hétérogène, l’artiste d’Atlanta y pose son personnage et construit titre après titre son succès. Florian


DTF – Dans tes Rêves
Très annoncé par PNL, le troisième album de DTF ne pouvait pas rêver meilleure pub. RTI et RKM, sans rêves mais pas sans aspirations, rappent QLF. Difficile de ne pas entendre les grands frères, Ademo et N.O.S semblent être derrière chaque rime et chaque modulation au vocoder. Bons élèves de l’école PNL ou inspirations pas encore digérées, la question subsiste mais ce troisième album fait le taff. Désillusion et hass, ambition et spleen de la rue, le teh se consume tranquillement au rythme d’un flow chanté ou rappé, et toujours maitrisé. Maëlle


LES CLIPS DU MOIS

LES ANNIVERSAIRES

Il y a 20 ans

PASSI – Les Tentations (21 Mai 1997)
1.9.9.7, Après avoir attiser les premières braises du hardcore à la Française, l’altesse double S entame sa carrière solo avec Les Tentations. Succès critique et populaire, on retrouve AKH aux manettes qui réalise près la moitié des titres. Disque d’or en trois semaines (le vrai hein, à 100 000 ventes et sans streaming), Passi signe l’un des grands albums de l’année, réussissant sans mal à jongler entre un passé hardcore et son envie de FM. Et si « Il fait chaud » devient tube de l’été en 98, les nostalgiques retiendront surtout « Le monde est à moi », « Les flammes du mal » ou « Le maton me guette ». Florian

Il y a 15 ans

EMINEM – The Eminem Show (21 Mai 2002) Quatrième album solo, The Eminem Show marque un tournant dans la carrière du rappeur et le fait passer sans mal du statut de superstar à celui d’icône populaire. Premier album sorti chez Shady Records, Eminem produit la majorité des titres et nous livre un album au succès colossal. 21 (putain) de millions d’albums vendus dans le monde. Plus accessible, plus pop, tentant de belles ballades et quelques refrains chantés, la provocation pourtant si chère à Eminem semble diluée et l’album se révèle rétrospectivement en dessous de ses précédentes réalisations. Le début de la fin. Florian

Il y a 10 ans

FLYNT – J’éclaire ma Ville (28 Mai 2007)
Après avoir fêté les 10 ans de l’iconique « 1 pour la plume » en Janvier dernier, c’est au tour de l’album entier d’être célébré. Toujours fidèle à son contexte, Flynt nous dévoile en 2007 son premier album : « J’éclaire ma ville ». Réalisation et discours impeccable, Julien réussit son Paris : Tenir la distance, être cohérent, bref faire du lourd sur un LP entier. Le projet devient vite emblématique, madeleine de Proust pour nombreux d’entre nous. Lui qui souhaitait « lui faire un seul album mais qu’on s’en rappelle », a visiblement tout compris. J’éclaire ma ville est certifié classique comme IllmaticFlorian

Il y a 5 ans

L’INDIS – Mon Refuge (28 Mai 2012)
Après avoir de nouveau créé le manque chez les drogués aux multi-syllabiques, avec l’EP « Mes Classiques » en 2011, L’indis, emblématique moitié des 10’, revient titiller les puristes avec « Mon refuge ». Dans la plus pure tradition du rap de Boboche, l’album se révèle incroyablement dense et technique. Véritable exutoire, l’Indis y tue symboliquement son jumeau, et tourne enfin la page des 10’ pour s’imaginer des plaisir rapologiques en solo. Extrêmement sombre, sans Lavo, l’Indis semble entrainer l’auditeur dans un puits sans fonds de regrets, d’amertume et de dépression. Florian

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