L’Omerta, c’est cette fameuse loi du silence, et c’est aussi, paradoxalement peut être, l’écurie du toulousain Fadah, qui lui n’a pas sa langue dans la poche. Du réveil au coucher, il nous conte sa vie, sa routine emplie par une passion qu’il sait destructrice alors « oublie ce qu’on t’a dit du rap [..] quand tu vis pour ta passion, c’est d’abord ta vie qu’tu rates ». Conscient et alerte, il n’en est pas pour autant stoïque, et c’est en s’épanchant ainsi qu’il cherche « The Answer » sur une mélodieuse face B d’Apollo Brown.
Déambulant dans les rues toulousaines, « sa ville muse », il gaspille sa « salive dans les ‘moi je’ pendant qu’à deux rues d’autres vivent dans des conditions moyenâgeuses ». Ce morceau relatant la journée d’un jeune parmi tant d’autres est une introspection remarquable de par sa sincérité et son honnêteté ; de la remise en question aux déboires de l’amitié, tout y passe. Perdu, il prône qu’il « faudrait tout raser pour laisser repousser [mais] ne parle pas de nos cuirs chevelus », alors on devine que c’est au système que cette phrase est dévolue. Rattrapé par ses démons, le rappeur se perd au fond du goulot, et il le sait : « quand le mal empire, bah vaut mieux se barrer de là plutôt que d’virer barge ». C’est pourquoi au bout du tunnel l’immaculée feuille blanche se fait une lumière salvatrice lorsque l’écriture emporte le jeune Fadah vers d’autres lendemains…
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