Après les trois volumes de Freebase et le premier chapitre de Vréel, Kekra termine de baser cette dope, et, étape par étape, s’installe dans le game comme un de ses piliers. Annoncé par les clips de Sans Visage, AWW et 9 Milli, Vréel 2 tranche les crânes et casse les nuques.
« En attendant qu’on m’présente plus, je me présente pas », Kekra fait son chemin et l’arpente seul, en vrai rappeur face aux faux. Sa recette ? Ne pas se mélanger, ne pas se présenter en attendant qu’on ne le présente plus. Et ça marche, le style est singulier, la dégaine givrée et l’univers si particulier qu’on se laisse volontiers bercer sans toujours tout capter. Rimes improbables, gimmicks caractéristiques et entêtants, voix sûre, flow assuré et autotune maîtrisée avec Double X aux platines sur la majorité des morceaux, Kekra « pousse le peura dans l’incendie » et ne s’arrêtera qu’une fois les cendres envolées.
« Mon frérot j’fais comment ? J’voulais percer, pas les niquer » : l’homicide était presque accidentel mais désormais c’est trop tard, Kekra est loin, enfume ses « élève dans c’game », et se sacre professeur de sciences lyriques. Un album qui appelle au dab, un de ces albums gangsta rap comme on les aime, avec maille et Sig-Sauer à foison sans tomber dans le discours creux et l’exagération. Sans visage mais pas sans identité, Kekra confirme les espoirs placés en lui et nous fait comprendre, de manière appliquée et directe, pourquoi autour de lui, y’a walou.
Share this Post
- Avec « Nuit », Jazzy Bazz s’illustre face à l’insomnie - 17 septembre 2018
- « A Vif » : Kery James reste fidèle à lui-même - 30 mars 2018
- De l’afropop à l’afrotrap, l’Afrique à la croisée des genres - 5 mars 2018