Le déserteur revient en force du haut de son île des Dieux et nous prouve, une fois de plus, qu’il excelle par son renouvellement constant et par son audace qui ne cessent de surprendre. L’annonce de l’album P.O.M, prévu pour octobre, par Cahmo à la prod donne un aperçu de l’approche créative de Grems : prendre le large loin du milieu du rap français pour mieux lui cogner dessus. Double-morceau, double-clip, décompresse autour d’un cocktail Bali Long, Grems s’occupe du reste.
TETANOS
En plein milieu de la douceur de sa vie balinaise se trouvent de la rouille et des seringues dans le sable blanc. Le tétanos c’est la verve saillante et le flow acéré de Grems qui t’attaquent le système nerveux. Même à 12 000 km, que ce soit dans le rap ou dans le graff, il n’a pas troqué sa place de maître en la matière « ils peuvent toujours toyer je vais tous les repeindre »
La puissance élégante du morceau vient également du mariage pleinement maîtrisé du rap et de la house. The Imposture à la prod confirme une fois de plus l’habileté des deux artistes dans le maniement des genres.
DEDEDEDE
Là où le nombrilisme cherche à faire le vide de toute lucidité, Dédédédé appelle à un nouveau régime de perception à l’écoute des nuances qui traversent et animent les situationsplutôt qu’à la rage facile. « J’entends plus «je connais pas »,j’entends « c’est pété » / Donc en fait l’ignorance nous fait détester ».
Redresser la réalité, puis dire et dire encore pour chercher à réordonner l’inconsistance du discours moraliste. Le ton est bien plus irrévérencieux, les couplets sont échafaudés, aiguisés et chargés, tout en formant un ensemble juste et saccagé. Des chatons et des chiens pour illustrer le tout, parce qu’il n’y a rien de tel pour assourdir les enragés.
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