Les pirates d’Edelweiss représentaient l’anticonformisme et la résistance juvénile face à la tyrannie nazie. Nos pirates de Fixpen Sill en cueillent un bouquet synonyme de pureté, d’amour et de noblesse pour sacraliser la voie atypique qu’ils entendent bien prendre « préférant de loin le danger à [leur] coin retranché, [puisque] ici rien n’a le moindre sens » ils s’en vont loin, vers d’autres horizons plus propices à leurs envies de grand air pour mettre fin à leur dégoût du quotidien.
Keroué et Vidji nous offrent à voir leur pèlerinage vers « le sommet puisqu’un tour d’avance se rattrape [ayant] fait le crash test, [ils] connaissent ce qu’il en coûte d’attendre que ça passe ». Dépeignant ainsi une jeunesse rêvant d’aventure, loin de la norme et de ceux qui s’y conforment, ils dressent un portrait de leur vie à mi-chemin entre utopie et fatalisme. Conscients que le chemin sera long pour embrasser des rêves à peine esquissés et que le poids de la réalité est toujours là pour les lester.
Des visages disparaissant des photos de famille, de longues journées à trainer sans but avec leurs amis, ghetto blaster en main, à la libération routinière et la liberté offerte par la nature sauvage canadienne il n’y a qu’un pas, oser s’en aller cueillir des fleurs blanches et pures mais « Cherchant l’Eden, [ils] braillent dans cette immense pleine/Pour ne pas troquer les edelweiss contre des chrysanthèmes »…
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