Grand banditisme 2.0, à la Fianso

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Il a écumé les quartiers de France et bloqué une autoroute, on attendait que Sofiane revendique haut et fort le grand banditisme. C’est chose faite avec Bandit Saleté, projet attendu et presque sur-annoncé. L’album, premier depuis sa signature chez Capitol, contient plusieurs titres déjà clippés ou dévoilés en freestyle, et même le cri du cœur du précédent projet, « Tout le monde s’en fout », comme pour réaffirmer que si« eux ils trinquent à la vie, nous on trinque à la mort » ; Fianso.

Avec Bandit Saleté, Sofiane continue de délivrer cette énergie qui l’a propulsé jusque là, dans le feu de l’action, « dans l’feu tout court ». « J’rappe la guerre des gangs, j’rappe le flow des meurtres » : plus qu’un égotrip gangsta, Sofiane crie le banditisme de la rue sans démentir ni embellir, et décrit le bandit tiraillé entre la Mecque et le Pactole. En Kojiro Hyuga ou en Pégase, Fianso survole le terrain, a le Sheitan, ne craint que lui, et ne danse pas, non, ce sont ses djinns qui l’agitent.

Le jus de bagarre et le bruit des blocks se propagent dans les sous-sols, dans les salles et les oreilles ; Sofiane colonise le territoire et travaille sans répit pour construire une majuscule à toutes les lettres de son blase. En grand bandit, il ne délaisse pas ses principes, et encore moins le premier d’entre eux ; la fidélité. Fidélité dans les featuring avec Bakyl ou Hornet la Frappe, et pour Marion Maréchal, sa hlel, qu’il aime « sans pote-ca, même pas une carte d’électeur ».

Et si Fianso appelle à rejoindre le cercle des bandits, de ceux qui n’ont pas de plans B et que des plans C, il continue d’apprivoiser l’émotion en musique, et le réussit. Lui, le grand du tieks, le daron et le poto, à travers cette sincérité forcément touchante et intense comme l’uppercut. Avec « Dis Leur », « Poto », « Tout le Monde s’en Fout », ou «Bois d’Argent », sa voix se fait plus doucement cassée et ses mots plus durement arrachés, pour livrer les démons qui le crèvent et la cruauté des rêves. Bandit Saleté dévoile la crapule et l’homme en Sofiane, et se termine par les larmes, la haine, la poisse et la peine dans un dernier morceau sans refrain.

Bandit Saleté est marqué par la même énergie que #JeSuisPasséChezSo, celle de la sincérité, du vécu et de la bagarre pour la vie. Le propos est appuyé, comme toujours, par les instrus puissantes de L’Adjoint et Fabien Carlin, suppléés de Seezy ou Tarik Azzouz qui ajoutent leur touche à ce projet plutôt ouvert musicalement. Du chant au format freestyle qu’on lui connait bien, en passant par l’auto-tune, Sofiane propose la même recette que précédemment mais explore davantage d’horizons avec ce projet. 14 morceaux et autant de manières de délivrer un seul et même message ; « Quand la vie nous balafre, c’est d’la haute couture ».

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Maëlle

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