Eddy Serra & Anton Woogie, l’écart sans crew des quatre cent coups

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Vous aussi vous vous demandiez ce que devenait L’Animalerie ? Et bien ses meilleurs soldats sont toujours debout, et annoncent un album commun pas piqué des hannetons : Les Quatre Cent Coups, ou la promesse de descendre Croix Rousse en caisse à savon.

 Il y’a quelques années, la scène rap lyonnaise se mit à briller soudainement lorsque L’Animalerie sortit du zoo, mise en lumières par les divers talents de ce bon vieux Oster Lapwass, qui goutte à goutte, distillait sur Youtube les désormais célèbres freestyles numérotés. On vit ainsi naître de véritables artistes, complets et riches en diverses formules et figures de style, étonnants un peu plus à chaque vidéo sortie et creusant le sillon de ce qui porta un peu plus la naissance d’un groupuscule neuf et audacieux. Parmi cette ménagerie foldingue se dessinait déjà le spectre d’associations rapologiques plus outrancières les unes que les autres. Et comme sur un merveilleux Twister musical, tous faisaient, à leur manière, des pieds et des mains, mélangeants styles, flow et personnalité pour des résultats toujours plus travaillés et aboutis.

Après un silence parcimonieux, deux des animaux les plus enragés de L’Animalerie se décident aujourd’hui à annoncer la sortie prochaine d’un album commun. Tout d’abord, nous avons Eddy. Ou Dico. Ou Eddy Woogie qui passa encore par Harry avant de devenir aujourd’hui Eddy Jimmy Martin. Au fond, peut être celui qu’il a toujours été. Face à lui, le monstrueux Anton Serra. Tonton du crew à la voix rocailleuse et au flow plus tranchant qu’un coupe-choux de rase campagne, ce dernier retrouvera son patronyme originel pour sans doute se dévoiler un peu plus. Au sens lever le voile, n’est-ce pas. Laissant la part d’attention whore à une partie de la nouvelle scène française.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces deux là se sont bien trouvés. La confrontation de deux générations bercées au rap et au reste, qui loin d’entrer en collision destructrice, se complètent et s’imbriquent parfaitement. L’écoute, chez l’un comme chez l’autre est indéniable et donne un côté rassurant, en réponse à des discours communautaristes qui peuvent tout aussi bien s’appliquer à la musique.

Le morceau est en quelque sorte un constat amer de l’état du rap actuel. Pauvre, empli de faux semblants et d’ultra sentimentalisme de façade, masquant, de part le fait, les réalités sociales. Tout en restant bien conscient des bas instincts désespérément humains de tout un chacun. Comme dirait l’autre, la routourne n’a pas fini de tourner.

Le tout pour annoncer Les Quatre Cent Coups. Album pas encore daté mais qui promet de belles surprises, et sur lequel on devrait retrouver quelques fines plumes. Le tout produit, mixé et arrangé par Eddy lui même, dont les talents de beatmaker ne sont clairement plus à prouver. Pour ce qui est des faire-parts, les lyonnais auront une fois de plus l’exclusivité. C’est le 25 novembre qu’aura lieu la release party au Marché Gare. Les préventes sont d’ailleurs déjà disponibles ici.

Bien qu’aujourd’hui, Oster Lapwass porte plusieurs artistes, notamment le très bon Robse, avec lequel une véritable intelligence artistique se développe, on espère toujours secrètement retomber sur quelques freestyles inédits de la grande époque. Ouais, je sais, ça fait vieux con nostalgique… En attendant, on réécoutera sans lassitude aucune, l’excellent album des Bavoog Avers : Pannacotta.

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Klement

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