Avec trois projets sortis en 2014, TripleGo a fait une entrée fracassante dans le milieu du rap français. Arrivée d’autant plus remarquée que le son qu’ils ont choisi de développer est atypique, et vient briser les codes du rap, en mêlant des influences bien spécifiques. Retour sur les débuts du groupe, discussions sur l’indépendance, analyses sonore et lyricale, et prospections futures sont venues agrémenter cette séance de questions-réponses avec le duo le plus aérien du coin. Dans le labo’ avec TripleGo.
ReapHit : Pour commencer, pouvez-vous vous présenter pour ceux qui ne vous connaîtraient pas encore ?
Sanguee : On est TripleGo, groupe de rap de Montreuil. On se connaît depuis plus de dix piges maintenant. On s’est rencontrés en 6ème, on était en cours ensemble. Au fil du temps, on a commencé à pas mal parler de son, puis petit à petit, on s’est mis à en faire. En réalité, on est des amis avant tout.
On vous a donc découvert via vos projets en 2014, mais depuis combien d’années faites vous vraiment de la musique ?
Sanguee : Moi ça fait 10 ans, j’ai commencé dès le collège à rapper avec des potes.
Momo Spazz : Moi ça doit faire 5 ou 6 ans que je fais de la production, depuis le lycée. J’avais aussi commencé avec un pote, puis on a fini par se réunir avec Sanguee et on a crée le groupe.
Du coup, pourquoi avoir attendu 2014 pour commencer à sortir de vrais projets ?
Sanguee : Parce qu’on était pas encore prêts je pense, on se cherchait beaucoup. On a toujours eu dans l’idée de faire un truc original, qui nous ressemble et soit vraiment propre à nous, et de ne pas juste s’aligner sur la tendance actuelle. On a donc préféré travailler sur nous-mêmes et vraiment bosser avant de faire un projet. On ne voulait vraiment pas envoyer n’importe quoi. On voulait un truc de qualité, à la hauteur de nos espérances.
Est-ce que vous gérez votre musique et ce qui l’entoure tout seuls, ou avez-vous des personnes qui vous assistent sur des sujets plus délicats, comme celui de la promotion par exemple ?
Momo Spazz : On a commencé tout seuls, depuis la création du groupe entre 2009 et 2010, jusque là, après la sortie d’Eau Calme. Ensuite quelqu’un nous a repéré sur Internet, et depuis il s’occupe de tout ce qui est promotion, booking, management, etc.
Et du coup, est-ce-que c’est votre volonté de rester en indépendant, ou est-ce que ça vous intéresserait de vous raccrocher à une plus grosse structure ?
Sanguee : Nous, on préfère l’indépendance, on pense que c’est l’avenir. C’est ce qui nous permet d’avoir une liberté, autant dans les textes que dans les productions, au moins on peut se permettre de faire ce qu’on veut, même dans les clips. On a vraiment besoin de cette liberté là, on a pas envie d’avoir un carcan ou des trucs imposés. Ça nous correspond bien pour le moment cette indépendance, et du coup on a même pas essayé de démarcher des maisons de disques. Pas de contraintes en fait !
Toute musique mise à part, est-ce-qu’un mec comme Jul, par rapport à l’explosion qu’il a eu, c’est inspirant pour des gens en indé’ ?
Sanguee : Bien sûr ! C’est un exemple, parce que, qu’on aime ou pas sa musique, sur le plan du business, c’est une réussite. En indépendant, il a montré qu’on pouvait faire des ventes aussi conséquentes que des gens qui sont signés, voir plus d’ailleurs. C’est motivant, ça montre qu’il y a un avenir pour l’indépendance.
Momo Spazz : Ça prouve que c’est pas fermé, et que tu peux quand même faire écouter ta musique au plus grand nombre sans forcément passer par les grands médias.
Comment fonctionnez-vous par rapport à vos méthodes d’enregistrement ?
Sanguee : On a pas vraiment de codes, on fait tout au feeling. Ça peut même arriver qu’on compose des prods dans des voitures. Des fois, on écoute des prods au studio, des fois ça se fait en répétition, … On a pas vraiment de règles.
Momo Spazz : Par rapport à l’enregistrement en lui même, on enregistre tout en studio, par l’intermédiaire de Juxebox, un très bon gars, qui nous a lui aussi découvert après Eau Calme et qui nous a proposé ses services avec une grande générosité. Pour tout ce qui est des morceaux qui atterrissent sur nos projets, on fait donc ça en studio, pour avoir une vraie qualité d’enregistrement, et les services d’un ingénieur du son qualifié.
Et comment fonctionnez vous par rapport au mixage ?
Momo Spazz : En général, je commence par faire un pré-mix pour l’enregistrement. Puis une fois qu’on a fait notre morceau, on envoie les sons séparés à Juxebox, qui s’occupe de mixer la prod’ par rapport à l’acappella de Sanguee.
Vous faites des projets assez courts pour le moment : est-ce volontaire ? Et pensez-vous que c’est un format plus adapté à l’époque ?
Sanguee : Honnêtement c’est pas aussi réfléchi, on le fait vraiment parce qu’on préfère envoyer peu de sons mais de qualité, plutôt qu’envoyer de la quantité mais avec des sons qui n’auront aucune utilité. On préfère envoyer un projet de 6 sons qui en vaille vraiment la peine plutôt que de balancer 18 titres avec plein de déchets.
Peut-être est-ce plus facile de garder une cohérence sur un format court que sur un format long ?
Sanguee : Aussi, c’est vrai. On a pas encore les moyens pour se permettre d’envoyer un projet long et cohérent, on préfère fonctionner comme cela : des projets assez courts, mais cohérents, et avec des sons qui nous ressemblent.
Et du coup, que pensez-vous de ce qui se fait en rap français actuellement ? Est-ce-que vous écoutez du rap français, ou vos influences se trouvent-elles ailleurs ?
Momo Spazz : C’est différent pour nous deux. Moi je n’écoute pas du tout de rap français, à vrai dire, je n’en ai jamais écouté. Ça ne m’attire pas forcément, par rapport à ce qui est dit ou par rapport à la musicalité. Je viens plus de l’electro française et du rap US, pas forcément pour les lyrics, mais plus pour la musique en elle même : pour les prods, pour les flows, …
Sanguee : Moi j’ai écouté du rap français beaucoup, et pas mal d’américain aussi. Après maintenant je te cache pas que je me reconnais pas trop dans ce qui se fait aujourd’hui. Il y a un peu trop de caricatures de rappeurs je trouve. Des fois je sais apprécier un son, mais j’ai le recul dessus, et je sais ce que ça vaut intrinsèquement : c’est des sons qui vont t’amuser une soirée, mais qui ont une durée de vie assez courte. Du coup oui on écoute plus de rap américain, notamment des trucs underground un peu perchés, mais après on écoute vraiment de tout : de l’électro donc, mais aussi des musiques de films, etc.
Justement, par rapport à votre musique, j’ai l’impression que dans le rapport de la voix à la production, les choses sont plus traitées comme de l’electro que comme du rap.
Sanguee : C’est une volonté, on a vraiment envie de se démarquer, que ce soit dans le son ou dans le mix. C’est pour ça qu’on est vraiment reconnaissants envers JuxeBox parce que c’est un mec qui a compris notre délire : c’est pas juste un ingé son, il apporte vraiment sa touche, il a compris qu’on cherchait quelque chose d’assez aérien, et il a réussi à le retranscrire. Il place vraiment la voix au bon endroit, au bon niveau, avec les bonnes réverb’, tout. Ça nous faisait un peu chier avant parce qu’on enregistrait tout le temps avec des mecs qui n’avaient pas vraiment compris notre délire en fait.
Momo Spazz : Effectivement en terme d’ambiance, il a capté où on voulait en venir, et quand tu travailles avec des gens comme ça, c’est vraiment plus facile. Il y a un poids qui est retiré, puisque l’ingé son comprend ton état d’esprit et arrive à le retranscrire.
Est-ce-que ce n’est pas une personne qui vient justement d’un autre milieu que celui du rap ?
Sanguee : C’est un mec ouvert en vérité. Il vient d’une autre école que celle du rap, donc déjà c’est plus simple, parce qu’il n’est pas enfermé dans un carcan. Il sait comment mixer du rock, il sait comment mixer du rap, que ce soit du boom-bap ou de la trap … On a un peu de mal avec ceux qui sont vraiment dans les codes du rap, on se comprend pas forcément.
Votre patte sonore est assez identifiable : productions atmosphériques, flow chuchoté… Est-ce que ce sont des choses qui vous sont venues d’instinct, ou vous-a-t-il fallu du temps avant de trouver la formule ?
Sanguee : Ça, encore une fois, c’est à l’instinct. C’est pas prémédité : c’est aussi les prods qui nous mettent dans ce délire là. On est posés, on fume notre joint, on pose tout doucement parce qu’on a pas envie de crier … C’est du feeling en fait.
Momo Spazz : Effectivement, on pourrait croire que c’est calculé mais ça ne l’est absolument pas. Je fais une prod’, je lui envoie, et je n’ai rien à lui dire : il fait son truc, et en général ça me plaît donc ça fonctionne !
En réalité, c’est peut-être tout votre parcours d’auditeur qui s’est répercuté, et à force, vous avez réussi à trouver une continuité et une cohérence même dans votre instinct.
Sanguee : Exact, et puis en plus de ça, ça fait assez longtemps qu’on se connaît, on a fait des scènes auparavant … C’est l’expérience qui fait qu’il y a des questions qu’on ne se pose plus. C’est le cheminement logique en réalité, c’est juste une évolution.
Votre utilisation de l’auto-tune est assez discrète, qu’est-ce-que vous pensez de l’outil en général ?
Sanguee : Nous on prend ça comme un effet. Ceux qui ont écouté Eau Calme savent qu’on est capables de faire des refrains chantés sans auto-tune, parce que ça fait assez longtemps qu’on pratique un peu le chant. Quand j’utilise l’outil, ce n’est pas pour corriger ma voix, la rendre plus juste : c’est juste un effet synthétique qui nous plaît, qu’on trouve assez planant et qui se marie assez bien avec la réverb’. On ne l’utilise donc pas par défaut, on le fait par choix.
Momo Spazz : Voilà, c’est juste qu’on trouve que l’auto-tune sur sa voix, et par rapport à mes prods passe plutôt bien. Tant que ce n’est pas de l’auto-tune à la T-Pain …
Et qu’est-ce-que vous pensez des gens qui l’utilisent de manière beaucoup plus forte ?
Sanguee : On aime pas vraiment … La plupart du temps les mecs l’utilisent parce qu’ils veulent faire un refrain chanté, mais ils ne veulent inviter personne et ne sont pas capables de le faire sans l’auto-tune.
Momo Spazz : Et puis c’est pas très beau quand c’est forcé.
Sanguee : Quand il y a des grosses corrections de notes, c’est pas franchement agréable. Après il y en a qui le font très bien, mais là on parle plus de la majorité.
Vous travaillez sur une formule un producteur-un rappeur, est-ce-que ça vous paraît essentiel pour aboutir à un produit fini cohérent, ou est-ce que vous pensez qu’on peut aboutir au même résultat en travaillant avec un panel de producteurs plus large ?
Sanguee : En réalité moi aussi je fais des productions, et il y a quelques instrus qui sont de moi sur Eau Calme et Putana. Mais l’avantage de travailler avec Momo Spazz, c’est qu’on a une réelle signature et que les sons sont uniques. C’est pas des sons que tu retrouveras chez d’autres rappeurs, qui vont toujours aller chercher les mêmes beatmakers, que ce soit Kore ou Therapy. Nous on tient à notre signature, qui nous permet d’avoir une identité plus marquée. Sur Putana et Eau Calme, on a des productions qui sont très différentes, mais le tout garde une cohérence parce qu’il y a notre patte sonore dessus.
Momo Spazz : Quand tu sors un projet avec un beatmaker unique, tu sens qu’il y a vraiment un travail commun. C’est pas comme un album sur lequel un rappeur ramène une tonne de beatmakers, et à la fin : le rappeur a son idée, le beatmaker a la sienne et en fin de compte personne ne s’y retrouve.
Avec Putana, vous avez livré un projet qui contient finalement assez peu de paroles. Lorsque l’on regarde les lyrics sur Rap Genius, on se rend compte que les textes sont assez réduits. Quel était l’objectif ? Accorder autant d’importance à la production en elle-même qu’au rap ?
Sanguee : Honnêtement pour moi, le texte, les couplets, le refrain ont autant d’importance que la production, voir même moins des fois. Je préfère qu’un son passe tout seul, avec juste les mots qui suffisent, plutôt que de le charger et qu’à la fin, ça devienne saoulant. J’ai pas envie d’écrire pour écrire. Je commence à écrire, et si je sens que le discours est terminé, je m’arrête là. Si j’ai envie d’écrire trois couplets, je le fais, mais si je n’en sens pas l’utilité, je ne le fais pas. Ça peut paraître un peu allégé, mais si ça se suffit à soi-même …
Ça ne l’est pas tant que ça au regard du morceau fini, mais ça diffère pas mal de ce qui se fait dans le rap, avec des gens qui se sentent parfois obligés de faire trois seize mesures, un refrain, etc.
Sanguee : Oui, ça c’est les codes qui font chier en vérité. C’est de la musique, il n’y a pas de règles.
Momo Spazz : Il n’y a pas un code du rap qui dit « fait ça » ou « ne fait pas ça ». Si t’as envie de faire un son où il y a une minute de rap et sept minutes de prod’, pourquoi pas.
Sanguee : Voilà c’est de la musique, si tu commences à suivre les formats, c’est juste de l’alignement, pas de la création. Nous on veut créer un truc qui nous ressemble, on ne se pose pas de questions.
Justement vous faites une musique qui paraît assez sincère, est-ce que c’est aussi ça qui vous intéresse quand vous écoutez un rappeur : la sincérité ?
Sanguee : Moi ce que j’aime, c’est de ressentir une émotion. Je n’aime pas la punchline pour la punchline, ni les paroles bien tournées pour rien. J’aime les choses vraies, la vérité est souvent difficile, voir crue, donc voilà, nos lyrics sont le reflet de la réalité, tout simplement. Donc quand je ressens un truc, je l’écris tel que je le pense : je capture une pensée en l’écrivant.
Et dernièrement, quels morceaux ou albums vous on fait ressentir cela ?
Sanguee : Bones. Il n’y a pas vraiment de logique : il peut faire de la grosse trap énervée comme des sons vraiment chill, mais en tout cas je trouve qu’il a cette patte là, cette capacité à te faire ressentir une émotion ou à te faire planer. DeadBoy, son dernier projet est vraiment fort.
Momo Spazz : Moi le dernier projet qui m’a fait ressentir de l’émotion …
Sanguee : Lui c’est Jul, Ma paranoïa (rires)
Momo Spazz : Non moi je dirais, My beautiful dark twisted fantasy de Kanye West. Peut-être celui là plus que Yeezus sur l’émotion, parce que Yeezus est un peu moins basé là dessus, même si il a quand même de bonnes ambiances. Après il y a aussi The Weeknd.
J’ai fait écouter Eau calme à une fille, elle m’a dit « ces mecs là sont complètement obsédés par les meufs ». Qu’est-ce que vous en dites ?
Sanguee : (rires) Mais je comprends pas moi ceux qui me disent ça. Il y a pas mal de monde qui me dit que c’est misogyne mais je ne comprends pas pourquoi. On envoie juste des punchlines, des petites figures de style sur les meufs, on est taquins un peu.
Momo Spazz : C’est pas qu’on est obsédés plus que ça, mais, dans la vie d’un homme, la femme ça prend une grand place et on parle de ça parce que c’est vraiment ce qui nous touche. Parce que la femme par rapport à l’homme, c’est quelque chose de spécial. La relation homme-femme c’est la vie… Après on en parle peut être de manière crue, c’est peut-être porté sur le sexe, mais bon c’est un type de relations quoi.
Sanguee : D’ailleurs, sur un son comme « Danse », je ne sais pas si il y en a qui s’en rendent compte mais il y a un message. C’est pas juste des phases sur les meufs pour piquer, après il y a des gens qui ne semblent pas comprendre. Si tu écoutes les paroles, si tu les lis, tu te rend compte que le second couplet est carrément conscient. Même quand on fait des morceaux un peu crus sur les meufs, il y a toujours un message derrière, ça veut toujours dire quelque chose.
Momo Spazz : Il faut pas prendre directement les mots comme ils viennent, il faut fouiller, voir ce qu’il y a derrière. Maintenant c’est la France ça…
Sanguee : Il faut fouiller un peu, se casser la tête. J’aime pas les textes où on dit directement « Je pense ceci… Je pense cela… ». C’est pas intéressant ça. Après celui qui dit que nos projets sont misogynes, c’est parce-qu’ils ne les ont pas écouté en entier : il y a un son comme « Rêve » sur Eau Calme, c’est limite sentimental, en tout cas c’est vraiment intime. Il faut écouter dans la globalité, parce que le message risque d’être biaisé si tu pioches juste des petits morceaux par-ci par-là.
Momo Spazz : On est pas plus obsédés que ça quoi.
Sanguee : Pas plus que la fille qui a écouté (rires).
Dans un morceau vous avez une phase qui dit « Faisons comme si la vie était belle ». Est-ce-que c’est ça votre philosophie de vie, accepter une part de mensonge pour trouver le bonheur ?
Momo Spazz : C’est clairement notre cas oui, faut bien se rattacher à des choses pour se dire que la vie est belle.
Sanguee : Faut parfois savoir être hypocrite avec soi-même. En fait, ce son-là, il parle des gens qui vont en soirée, en boîte, et qui ont plein de problèmes, mais qui le temps d’une soirée, vont retrouver une sorte de bonheur éphémère, malgré les choses difficiles.
Sanguee, tes lyrics sont vraiment en forme de « puzzle de mots et de pensées » comme dirait Booba, et ne suivent pas forcément une ligne directrice : est-ce que vous êtes vraiment là-dedans en terme de rap ?
Sanguee : Ça, c’est encore un truc qui n’est pas vraiment défini. Je peux faire des morceaux sur des thèmes, après dans ces projets-là, on a vraiment voulu créer une ambiance. Là, j’envoie vraiment des bouts de phrases un peu fortes, pour donner des images et installer une atmosphère. Après demain, si j’ai une inspiration sur un thème précis, et que j’ai envie de faire deux ou trois seizes de suite là-dessus, je le ferais. On a commencé par ça au départ. Après je trouve que c’est parfois un peu la facilité, on est pas là pour faire des dissertations non plus.
Personnellement, je trouve aussi plus intéressant l’idée d’installer des atmosphères, qui peuvent te faire passer par différents endroits au cours d’un couplet, plutôt que d’écouter des morceaux scolaires, installés dans des carcans.
Momo Spazz : Voilà. Là comme il n’y a pas de thèmes pré-définis, c’est vraiment de la pensée pure. C’est plus des morceaux de pensées que l’on mélange sur un seul format.
Sanguee : C’est un peu comme lui quand il fait des prods, il ne se dit pas « je vais faire un truc comme-ci ou comme-ça ». Il commence son morceau, il voit où ça l’emmène et il se laisse guider par ça pour faire son truc.
Momo Spazz : Voilà, on travaille jamais dans le calcul. Du feeling de A à Z. Après, bien sûr, on essaye de restructurer ce qui sort de tout cela.
On retrouve très peu de featurings dans vos projets, est-ce-que c’est une volonté, ou comptez-vous faire plus de collaborations à l’avenir ?
Momo Spazz : C’est une volonté… Oui et non… Parce qu’on ne trouve pas vraiment quelqu’un qui puisse bien se marier à notre délire. Le jour où on trouvera, on sera là. Pour l’instant à part Ugly & Dirty, des bons gars de Montpellier, qui ont fait une prod’ sur Putana, on a pas trop collaboré. Mais comme ils étaient dans le même délire que nous, ça s’est fait assez naturellement.
Sanguee : Si il y a une alchimie après on est partants, mais faire des feats pour faire des feats, c’est pas notre truc. Là pour le moment, si on invite des gens, ce serait plus des personnes qui ne sont pas dans le rap, ça pourrait être intéressant.
Momo Spazz : Voilà, des gens qui apporteraient une autre touche, que ne pourraient pas apporter des mecs qui viennent du milieu du rap.
Vous faites aussi assez peu de lives pour le moment, est-ce-que vous préparez des choses ?
Sanguee : La personne qui s’occupe de nous est en train de s’en occuper. On devrait commencer par quelques dates en province normalement. Après comme on fait tout nous-mêmes, ça prend plus de temps, c’est plus difficile, mais ça va se faire. On aime beaucoup le live, c’est un truc qu’on adore faire depuis le temps, et en plus sur Putana, on a des morceaux qui sont faits pour ça. On a hâte.
Avec Putana et Eau Calme, vous avez livré deux projets qui se complètent assez bien en terme de son, et qui semblent presque se rassembler, même si ils sont différents. Quelle est la prochaine étape pour vous ?
Momo Spazz : On a des envies, mais on en est pas encore à cette étape. Pour l’instant, on est plus dans la promo de Putana, on prépare la tournée qui va arriver. Après il y aura un projet en 2015, même si on ne sait pas encore pour quand.
Sanguee : On sait qu’on va essayer encore d’amener un nouveau truc, mais bon, là on est encore dans le laboratoire avec les becs bunsen à faire nos petits mélanges.
Momo Spazz : Mais oui, en 2015, il y aura un projet, même peut être 2 … ou 3, 4, 5 ! (rires).
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