Bavoog Avers : Kalan, Le Voodoo Child

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Annoncé sur les réseaux sociaux il y a quelques jours, la sortie du clip de Magie Noire a fait naître une ébullition conséquente au sein de la marmite-public de la micro troupe lyonnaise. Panel exponentiel s’il en est, de part la contre nature de ces mages sombres, mais acidulés.

Il est des sons dont on sort d’une première écoute un peu sonné. On se demande alors ce qu’il vient de se passer. C’est ce sentiment d’irréalité que génèrent la plupart des morceaux de l’EP Pannacotta, premier bébé des Bavoog Avers, qui posant la patte, laisse une empreinte si singulière dans le ciel étoile-filée de la scène rap. Ce qui expliquerait pas mal de choses quant à l’état dans lequel j’ai pu me retrouver en ayant droit à un show des Bavoog au Cabaret Sauvage alors que j’étais venu voir L’Animalerie. A moins que ça ne soit les quelques litrons de whisky coca… Mais les deux vont merveilleusement de pair.

Quoi qu’il en soit, la nonchalance Kalaniènne est de mise lors de ce rituel célébré par le Voodoo Child. La mutation du petit Kévin, passé par le stade Kalam’s, évolué désormais en Kalan Super Saiyen 2, qui vient vous coller au mur avec son flow de branleur narquois et nous démontre une nouvelle fois l’étendue de son talent d’écriture rythmée et technique de fou. On a cette impression de se retrouver en plein téléphone arabe avec une bande d’académiciens complètements défoncés. Kalan, c’est le Marcel Duchamp du rap, la profondeur actuelle en plus. S’octroyant même le petit plaisir de reprendre un de ses couplets lâché dans un freestyle antécédent, et titillant les grands parleurs en faisant monter les octaves sur les fins de couplets.

Cuicci à la prod, qui n’en finit plus de surprendre dans une conception métaphysique des sons hypnotiques estampillés Rohypnol, jouant d’une flûte de gros paon électronique, repêchée des profondeurs d’un océan rose bonbon. Quant à Nadir, qui du haut de son âge d’homme, nous offre un refrain maîtrisé tout en mélodie, permettant d’atténuer la violence technique du morceau.

Le clip est réalisé par L’Ordre Collectif, fils d’Haneke partouzant avec l’équipe d’American Horror Story. Ambiance froide pour une soirée chaude entre couilles. Le grand prêtre y vomit son encre, pendant que ses acolytes se noient dans une eau noirâtre, s’amusent de clowneries fruitées, et se tapent un plateau télé entre reptiliens de troisième génération. Un p’tit tour de balançoire pour le pantin désarticulé, et patauge étoilée. Les invocation célestes clôturent le tout dans un final qui ravira votre psy quand il facturera vos prochaines séances. A consommer comme des déments immodérés.

Magie Noire, c’est le track que vous ferez tourner en boucle, pensant être passé à côté de quelque chose, sans jamais réentendre le même morceau. La messe est dite, et c’est fantasmagorique.

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Klement

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