Alpha Wann – Alph Lauren II

En retrait sans jamais être dans l’ombre, le discret Philly Flingue continue de prend son temps. Prendre du recul sur l’effervescence, s’extraire du groupe, mener sa barque, créer sa patte. Voila maintenant plus de cinq ans que le Don s’y affaire. Qu’Alpha s’affine, se perfectionne au fil de belles apparitions et de featurings bien sentis, entrecoupés – forcément – de longs séjours dans la salle du temps.

C’est donc deux ans, presque jour pour jour, après Alph Lauren, que Phaal nous gratifie enfin en ce début d’année d’un deuxième volume de haute volée. Huit titres d’une parfaite cohérence, d’une rare homogénéité.

Samples chauds et rythmiques anachroniques, mélange de funk, de douce foncédé et de nappe électronique, Philly Phaal a décidé de camper son univers sur des basses lourdes et des bpm ralentis. D’une voix chaude et charismatique à la diction impeccable, Alpha Wann nous délecte d’un flow caviar avec aisance et nonchalance. Et lorsque le rythme se fait plus soutenu, le rappeur ne faiblit pas, nous offrant quelques belles accélérations et des flows rebondis.

Entertainment assumé, Alpha n’est pas là pour t’éduquer. L’envie de faire les choses bien, de prendre sa part du butin. L’argent, les filles, la réussite et son équipe. Des égotrips classiques pour des thèmes d’une banalité assumée. Oui mais voila, plus il référence ses frères d’armes, plus il culmine, plus il les invites à croiser le fer et plus sa plume s’aiguise. Car Alpha a depuis longtemps ce petit truc en plus que trop n’ont pas. Le sens de la formule. Du style. Multipliant les grosses lignes, comme autant d’images et métaphores, Alpha Wann se révèle comme à son habitude être un technicien hors pair, et confirme avec Alph Lauren II qu’il est définitivement l’un des très gros noms de demain. De la technique, du flow, du style. C’est ce que le peuple demande.

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