« Adrénaline » : sur Mars, La Méthode s’élabore

Quoi de neuf sur la cité phocéenne ? A en croire l’actualité, Marseille se résumerait à ses règlements de compte et à l’espoir du retour de l’OM dans la cour des grands clubs. Mais Marseille, c’est aussi une ville capable de se remodeler, de se moderniser tout en gardant son identité propre. Et en terme d’identité, le rap marseillais lui aussi continue sa mutation sous l’œil bienveillant de ses fondateurs. Véritable réserve d’artistes, Marseille se réveille ce jour sous le vacarme de La Méthode. Dernier secret le mieux gardé de la ville, La Méthode a su se constituer un public local par sa présence en première partie des gros concerts dans la région (Method Man & Redman, Tech n9ne, Slum Village, Pete Rock & C.L.Smooth…). A 96% pure, cette nouvelle drogue musicale se veut aussi efficace que la méthamphétamine bleue d’Heisenberg.

La Méthode se dissocie du reste de la scène marseillaise par sa structuration atypique : 2 rappeurs, Mister Bza et K-Meléon, et 3 beatmakers, Pack DJ’Een, Slykast et Labo Klandestino, le tout donnant une couleur musicale complètement hétérogène, sans autant partir dans tous les sens. Clairement inspirés par la discographie des Beasties Boys, La Méthode lâche un rap agressif et sans concession, le tout porté par des instrus imprégnés d’un rock agressif (« Shaquille O’Neal », « Ne Me Parle Pas ») mais pas seulement, on y retrouve aussi une influence g-funk classique comme sur « Tout et N’importe Quoi », une touche d’électro mixée à une dose latino (« Le Produit ») et une vibe plus classique quand le parrain Akhenaton vient donner son approbation au groupe (« LFT »).

Taillé pour être un véritable support de scène, l’album Adrénaline a toutes les qualités pour s’imposer comme un des meilleurs albums de l’année sur Marseille. Un album qui vous sortira de votre léthargie automnale afin de vous mettre le coup de boost nécessaire pour taper un pogo enflammé dans le salon tout en formica défraîchi de mémé.