Fermez les yeux, attachez votre ceinture et montez à bord de l’Avion Malaisien de sa Majesté Lomepal. Celui-ci nous convie à un périple dans les abysses de son esprit où règne le doute. Dès les premières notes, la crainte d’un crash dans une mer déchaînée s’évanouit, et l’on surplombe une eau d’un azur apaisant. Mais bien vite, les questionnements fleurissent chez celui que la névrose a rendu amer. Des images de parades militaires, de crash d’avion, des extraits de films mais aussi d’autres exacerbant la violence de l’homme défilent pour étayer un propos teinté d’introspection et de remise en cause.
En effet, Lomepal paraît perdu dans un monde qu’il subit et où il se pose, du haut de son hublot, en observateur, certes chez lui sur terre mais que les étoiles et la lune fascinent. Les silences de l’artiste ponctuant le morceau sont quant à eux mis en lumière par des déambulations dans le cosmos qui cristallisent la mélodie de Stwo en une enivrante mélopée. Finalement, on retiendra de ce morceau chanté et du clip atypique qui l’accompagne l’idée d’une berceuse à priori apaisante, mais cachant en son sein les démons d’un homme en proie au doute, entre réalisme glaçant et rêveries utopiques. Alors si « sur le chantier du paradis tous les rêveurs peuvent devenir architecte » le parisien nous livre ici une construction à la beauté envoûtante où résonne une dualité paradoxale qui surprend à l’atterrissage.
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