Alliance aussi probable qu’efficace, Arm et Tepr ont travaillés ensemble sur un album de grande classe. Une plongée au sein de deux univers s’étant percutés dans un big bang universel et magnifique, poétique et orchestral, enivrant et profond. Installez vous bien confortablement, bienvenue dans la Divine Comédie, le décollage est imminent.
Aux infra-basses cognantes en un coffre de chair et de sang, répond la voix posée et toute en retenue d’Arm, la plume conquérante et la torche en main, sans bousculer le sens commun, toujours en première ligne. Le plan est d’établir une guerre souterraine sans permission. De l’opposition jusqu’au bout des mains afin que se consume la mèche, toujours d’avance seront les temps. Le souffle même est ramené à l’essentiel, ne plus user sa langue à démêler sur la folie du reste, et de la chute exhaustive et perpétuelle. Les attaches se devront d’être solides, que sa face puissance n’ait plus d’échappatoire. Tout sera imprimé à même l’esprit, les notes l’enseigneront. L’ambiance a une drôle d’odeur quand elle nous quitte, encore une de commune. Chacun ses interlocuteurs, ici-bas ou hors du Monde. Les petits points sur les nez ; Désintégrés ! Tout est bousculé, balayé, pour un monde nouveau. Tous dehors, la pierre est transpercée et le dialogue est ouvert, avec les plumés, les cornus, instigateurs de tout faits créatifs. La chronologie qui fût nominative aussi, sera balayée. Les liens vitaux devront être toujours un peu plus serrés.
Les hurlements atténués par le coussin et les repères spatiaux anéantis n’auront rien d’innocents. Tous coupables ! Perquisition du petit jour viendra pousser la lourde, arrachant les enfants songeurs aux regards muets. Encore une fois, ressert un peu, cordelier funambule mystique parlera aux cieux. Chronos est mort, vive Chronos ! Les hommes passent comme les temps. Les souffles s’éteindront comme les heures. Même pour ceux qui se positionneront avec la hargne mensongère. Les balles seront limées au poil pour faire passer le message. Les toiseurs se tairont par la force et redescendrons plus vite qu’ils ne seront montés. Juste retour des choses quant à la manière, fût-elle insufflée par ces sous dignitaires.
Serviette sous le bras, Arm débarque, six pieds sous terre, sur un archétype mélodieux. Posant les briques, assemblées par le ciment des âmes. Toujours bavard sur tout, sur rien, mais rapidement, parlons sérieusement. Masse informe en bordure, composée du grand tout de l’espèce. Les jeux sont faits, tout va bien. Petit à petit, la méthode compte, pas les broutilles. Fermier céleste, libérant les formes d’une existence divine. Ostracisme volontaire et plaisant, les secrets ne sont plus. Le partage est fait, dépecé, marqué, pesé. C’est dans le noir que la route est incertaine. Des hommes la tête haute, brûlante d’audace ! Immobilisme à tester, pour les autres. Les racines sont solides. Pluie battante de claques d’une rare intensité, qu’ils poussent au bout de leurs forces, les ailes grandes ouvertes. La cible est verrouillée, que les oreilles en profitent pour se boucher. A bout de bras, tout contre lui, Arm pour le souffle, remue ménage organique. Les calculs seront vite faits, on ne comptera plus, la victoire au bout. Ratissage large pour ce qui reste.
Tous les soleils gravés dans l’encéphale, tous les souffles expirés au jour le jour, tous les projectiles ayant tué les démons intérieurs, tous les objectifs en vue, tous les butins de guerre, toutes les rondes d’au-delà, toutes les fécondations actives et voulues, toutes les angoisses vaincues, tous les chemins foulés au quotidien, toutes les représentations de cirque, toutes les lunes, fidèles aux creux des bras. Toutes les routes engagées, toutes les fois ou il a fallu quitter, un dernier regard fût jeté, le menton haut et les cordes vocales vibrantes. Tout sur le ciel… Tout sur le ciel… Se lancer dans une courses sans relâche entre les nuages et les étoiles. S’incliner aux pieds de l’existence, humblement.
Toutes les nuits filantes, tous les coups de poing directs, il est temps de faire abstraction des faux, se battant contre des moulins. Il est propre à chacun de porter son fardeau, en solitaire sur la bonne voie. Le décollage est imminent, preuves à l’appui. Arm porte sur son dos la puissance qui fait défaut à son entourage. Il sera celui par qui le renouveau arrivera, ayant percé par les yeux tout ce qui sera utile. Tous les matins sont pour lui comme un radeau sur lequel il parcours les fleuves du paradis. Les pieds bien à plat et l’équilibre stable. Toujours tout sur ciel… Tout sur le ciel…
Le soleil est tombé de ton son poids sur son dos, emmitouflé sous la lune. Bavardages incessants d’autrui, extrémités squelettiques à même l’épiderme, dans de fins mouvements. La destinée faisait sens, après avoir terrifié trop longtemps. Les messages étaient pourtant bien visibles, affichés à dimension de villes. Les murs sur lesquels on déchiffre les beaux sentiments et les blessures. Le temps qui ne passe pas allait rompre son cercle chaotique. Les autres ciraient encore, la langue bien reluisante, chimériques à tâtons ! La trouble oisiveté interrogeait tant que l’être était mis de côté. A cette époque, l’entourage encore bien présent animait trop souvent les tournées éthyliques, soldées par les lendemains d’une tristesse consentie. Les yeux tournés vers le futur, sur les larges plaines balayées par le souffle de Dieu, l’idée de dominer les heures en fuyant le vent terminant sa course dans le regard profond. Aux gracieux physiques les splendides palais, tout en jurant l’avenir tracé, la destinée importe peu quand seul le départ compte. Le temps est venu des faire abstraction des obscurs hurlements d’antan.
La pendule stoppe sa course pour les chefs, ce qui ne saurait trop encourager les autres à en faire de même. Arm ne calibre pas son discours en créant pour lui, s’inspirant du meilleur des autres. A moins que ça ne soit l’inverse… La gravité fera son œuvre sur les cités car il est des issues inévitables. En prenant du recul, moins dure sera la chute charcuterie. La question vient à se poser à titre personnel. Comment voulons nous que cela se finisse ? La perdition totale ou l’impression à même le sol de nos plus belles actions ? La plus personnelle synthèse par Arm, licencié ès écoute. Tout passe trop vite, les heures les premières quand le rubik’s cube de l’existence n’en fini plus de le mélanger. La fuite du grand astre céleste donne vie au noirceurs ombragées, animées comme de fragiles pantins. Les yeux pèsent et pèseront, les mains portant les mizmôr brûlent et brûleront. Des orbites bataillantes à celles emplies de compassion. C’est volontairement qu’Arm ne s’intègre pas. Ne pas hurler avec la meute des bonnes gens mais avec la puissance des bouchers au turbin. Les mots glissent, et se soustraient les sujets. Ravalement du lexique des paroles muettes, s’adapter à l’ère, fusant d’idées de partout. La nuit, l’encre sied à ravir à la plume coquette. Échange de bon procédé pour la suite.
Géants de pierre balayant les rêves inavouables et les blessures assassines du côté facile. Encore un fois, les jeux faits, les visages se dévoilent. Rien de neuf, au fond… Ne pas se pencher trop au risque d’être emporté, les esprits bienveillants font aussi preuve d’indélicatesse. Grand guignol d’une pièce quotidienne écrite par Dieu, les braisent incandesceront longtemps encore… Toujours plus haut, visant la cime de l’être, à se brûler les yeux, le pas chancelant et la tête dans les étoiles. Décollage imminent, mais pour de vrai ! Gratte papier du jour, clignotant, bouchons d’oreilles. Les trop sûrs d’eux seront les derniers de cordée. Demandes à la récurrence incessante, les Moires se pencheront encore sur leurs métiers.
Les univers s’affrontent, pendant qu’Arm modèle ses vieux démons en un phrasé implacable. Il a coffré la mirette et mis un souk sans pareil dans son jus d’utérus. Encore une fois, il conseillera de bien s’accrocher en gardant une bonne défense. Il ravalera sa langue tant bien que mal, mais il ne faudra pas pousser trop loin… Que le grand siècle aille se faire foutre ! La musique sonne toujours. Si les larmes coulent, c’est pour mieux engendrer dans la douleur, il éteindra la foudre de son souffle. Les jours s’amusent de nous, renversant les hommes comme des quilles. Rejeté par là haut, blotti dans une noirceur pleine de l’espoir de rayons salvateurs. Malgré des mots écrits par les nuages, c’est le royaume de Lucifer qui reste imprimé sur la rétine. L’âme des flammes dansantes et les chaussures blanchies par un sol lunaire, les jours sont biturés. L’homme est attendu serein au tournant. Le palpitant tranché dans la longueur, accroché par les veines au bien et au mal. Dans le brouillard, tout à gagner. Le sol est nu et les âmes pleurent.
Le cycle de la ville fait son œuvre, et au crépuscule du soir, la cité s’endort, mais les âmes artistiques s’éveillent pour la réanimer. Les jours chiffonnent, que veux-tu… Les vrais gars du quotidien sont les amis, les voisins. Petits rejets d’une grande jouissance, toujours fatale et grise. La porte a claqué une fois de plus. L’onirisme est verrouillé, seuls les mots pourront le délivrer. Soutient les yeux sans détourner la tête, ou des têtes tomberont, pour de bon ! Que de temps déjà passé… L’encre oppose deux temps, mais il n’est plus l’heure de chercher les réponses. Les vrais penseurs ne s’enferment plus en fermentant. Les lignes sont retracées par dessus les ruines. Le savoir passant au delà du pouvoir, le sommeil vient, et c’est tant mieux.
Tepr démontrera un fois de plus ses talents de compositeur, qui alliés à la plume acide et sombre d’Arm, feront de chaque morceau un instant onirique unique. Difficilement accessible au grand public, les textes seront comme une poésie très visuelle sur laquelle chacun apposera sa marque pour faire enfin sens, à titre personnel, à ce qui aura été dit. En clair : chaque auditeur écoutera un album différent. Le temps, la vie, le jour, la nuit, les âmes, les anges et les démons, autant de thèmes récurrents qui seront exploités en long, en large et de traviole, mais touchant toujours le but sacré d’une œuvre artistique entière et sincère.
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