Les rideaux de perles balancent lentement, poussés par le souffle de l’atterrissage sino-grenoblois, dans l’Ombre et le Brouillard pour le Kesp’, surfant sur le tsunami et profitant du Flight Plan pour présenter son rap authentique, façon «Week-end en famille pour les miens ». Linkrust s’amuse et le kung s’en fout. Introduisant délicatement les éléments, à la manière d’un maçon Portugais amoureux du travail bien fait mais souffrant du Complexe du Castor. Ça paraît évident dès l’ouverture, les mecs ne sont pas là pour blaguer.
La petite enveloppe dans le boite à lettre qui fait sonner les trompettes en grandes pompes pour un Long Dimanche de Fiançailles. Rien n’est moins sûr qu’un lendemain qui chante. Toutes les craintes de la faucheuse à l’instant T, faisant passer de vie à trépas, mais il faut bien qu’existence se passe. L’Homme n’étant pas à un paradoxe prêt, c’est cycliquement que la maussaderie se traverse. L’armurerie psychiatrique exhortée des tréfonds vocaux pour des combats de classe anthropophage ; le coin n’est pas propice à la ballade. Expansion urbaine pour minimisation de cage à poule endoctrinée. Un combat engagé par notre protagoniste à l’élévation spirituel d’un auditoire captivé, qui aura pour deadline civilisationnelle une surprise explosive ! Urticant les tranchées ennemies et le visage étendard, a contre courant de la pensée illogique ayant pour somme que travail plus effort vaut récompense à hauteur. Sans vraiment trop y croire, le minimum dignité est exigé. Linkrust en fournisseur de calibres, Kespar se verra l’ouvrir sous couverture. La suite sur les décombres du précédent, les honneurs d’avance seront faits en un lieu paradisiaque, quand il reviendra par la petite porte et sur la pointe des pieds. Pas d’accords avec le malin, ce sont les notes qui voleront le souffle spirituel. Roules en un pour commencer, le quotidiens des autres ne sera pas notre, quoi qu’il en soit, c’est l’ignorance voulue.
Chercher à déverrouiller le système en se brûlant les doigts, quoi de plus digne ? Lapalisse pointera le bout de son museau, sortant de math spé, option philo vétérinaire. La grande farce des réseaux à sa longueur d’avance et les marionnettes sont prêtes à être fistées, bourrées façon sofa. La création musicale noctambule amène son lot de grandes énergies et de petites misères. La chute en est bientôt à sa conclusion et les apparences continuent de tromper face à un monde Tartufferie. Peu importe le flacon, pourvu qu’on puisse se bourrer la gueule, le doigt sur la gâchette ne sera pas retenu longtemps. Organes vitaux touchées à répétition par le sujet développé, c’est pour vous qu’il fait ça. T’entends ? La colère n’est pas bonne conseillère et enfle sans fin, s’infiltrant partout par réseau micellaire végétale. Se trouver touché par la grâce, gardant la tête sur les épaules, il faudra suivre la mouvance, même en dessous de tes capacités. Vide comme un morceau de plastique allume vite, ça sera le plein de nouveautés qui sera fait, jusqu’au fond.
Coup de kick, Contact ! Les moteurs se mettent en branle et le Taxi Driver démarre. Le tout fort bien huilé. La décoration valdingue pour recommencer propret. Construction des acquis. Trop peu, parait-il, mais la vérité, je vous le dit, c’est un plan fixe au poil de fion. Ça va trop vite pour nos petites têtes, ne reste que des crabes. Y’aura toujours un trou du cul pour te donner une leçon de voyance voyeuriste à l’œil. Et pourtant, voyez comme les alternatives pullulent ! Les cerveaux plus gros les uns que les autres se bousculent au portillon des bassesses. Ceux qui se lèveront le feront trop trop tard, et bien au pied d’un mur trop haut. Les jours se suivent et se ressemblent. Cela vaut aussi pour les siècles. Il vous sera expressément demandé de ne pas tout faire foirer, laissez les ingrats s’amuser.
Quand la voix mène sur une voie. Celle du silence parlant. Ça dépasse dans les rangs, avec une odeur de pas propre et de mauvaise bière des Five Corners. La carte est défaite pour les invités, mais la table est mise. Sélection psychopathique sur pistes. Grands biens nous fassent que les calculs ne tombent pas justes. Les pierres se posent avec le gant de velours, sans la main de ferraille. Vos avenirs ont une date limite de consommation et c’est aisément que l’on pratique notre art sur bpm, sans qu’aucun ne puisse personnifier l’État maître. Ceux qui auront fait leur beurre auront quitté le navire en premier, exfiltrés en priorité de la Panic Room. Mais qui peut s’en plaindre quand ils sont les seuls enviés ? Marqué au fer rougeoyant dans le tronc génétique, la saloperie a de beaux jours devant elle. Grimpette d’altitude, toujours plus haut dans la voyoucratie des Hommes de l’Intérieur. Les petits, quand à eux, ne distinguent plus rien comme des bigleux sans lunettes, qui ne pourront, bien malgré nous, ne compter que sur eux même.
Comment tracer la frontière entre la peur des autres et le simple fait de ne pas pouvoir les blairer ? C’est là que Kespar fait son entrée. Par la petite porte des Accusés du grand monde du rap. Inutile pour les autres de prendre leurs gardes. Le combat est déjà plié et ça sera un Carnage. Le tas de merde dans lequel ils sont laissés est un subtil mélange de sang et d’autre sécrétions corporelles. Aval d’outre atlantique, sous égide du berceau. On enchaînera avec quelques notes de légèreté, et de quoi se mettre bien. Sucre et citron parfaitement dosés, c’est un truc qui se fait un l’œil après quelques années d’entraînement. Véritable hommage à la vie et à son quotidien, déclaration d’amour à la vie d’ici bas. Tout en survolant facilement les soucis, avec le sourire, l’ambré dans le gosier, la fumée lourde dans les poumons mais la tête légère, se payant même le luxe de terminer sur de la funk sonnante et parfaitement smooth. Comme une fin de soirée agréable qui aura pris un virage inattendu.
Mais Le Petit Homme reprend la mer direction L’Île de Nim, au risquer de se planter, mais c’est le vent qui pousse ses voiles et l’océan qui le porte. Il a admis que ce n’est pas le trésor qu’il irait chercher. Juste les yeux à l’horizon, en attendant le far. A bord, c’est le Silence des Agneaux. La bonne voie, pour sûr. Tout arrondi comme une piécette recrachée par un Money Monster toujours en retard, malgré les efforts, il est des choses qui ne sont pas pour tout le monde. Continuer et se casser le nez sur la porte de l’Hotel New Hampshire. Retourner le truc dans tous les sens pour en arriver aux mêmes conclusions : De la confiture pour des cochons mal-élevés et A Vifs qui plus est.
VOIE OFF est sans doute le projet le plus abouti de Kespar. Toujours épaulé par son poto Linkrust, ils nous livrent un album qui, en plus d’être agréable à l’écoute, possède plusieurs niveaux de lecture. C’est ce genre d’initiative qui ravira les amateurs de rap un peu blasés par une nouvelle vague rappant bien, mais de manière trop plate.Pour les featuring, tous aussi marquant que qualitatifs de l’album, on retrouvera le mystérieux Apprenti qui fera preuve d’un groove implacable pour « Ti Punch Kana », DF et Géabé rouleront sur le titre « Les Sphères » et Kercla, rappant la rage au fond de la gorge, sur le morceau « Les Derniers Mots ». Également bien entouré côté comm’ et réalisation; C’est KAM Production qu’on retrouvera pour le clip « Jodie Foster », le soutient marquant de la galerie Grenobloise Black & White Zulus pour l’artwork, et Contratak Prod aidera à rassembler les fonds communs pour une sortie digitales et vinyle du projet. Actions menée à son terme avec brio, qui démontre parfaitement qu’aujourd’hui, pour avancer, il faut que le public valide.
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