SCH – A7

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Date de sortie : 13 novembre 2015

Label : Def Jam France

Production : DJ Kore, Katrina Squad

Featurings : Lacrim, Sadek, Lapso

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En France, il est rare qu’une attente énorme précède la sortie du disque d’un nouveau venu. Et pourtant, A7 de SCH nous fait saliver depuis déjà plusieurs mois… Il est vrai que le rappeur avait déjà sorti plusieurs mixtapes sous le nom de Schneider, des projets qui ont tous disparus d’internet. Peu importe. Entre temps, le rappeur d’Aubagne a fait une mue totale, réutilisé son ancienne peau pour se fabriquer des pompes en croco, troqué le costume de rappeur sudiste pour celui de mafiosi transalpin.

Encadré par Kore et Katrina Squad, SCH profite ainsi de A7 pour délivrer sa première véritable carte de visite, sans tomber dans le piège des tentatives factices d’adoubement : son pote Lacrim, Sadek avec qui on l’avait déjà entendu à plusieurs reprises, et Lapso sont les seuls featurings présents. On a donc à faire un disque très personnel sur lequel SCH peut tranquillement dérouler son univers, mélangeant des visions de rues à la fois terre à terre et abstraites, et une vision mafieuse plus classieuse. Plus Le Parrain que Les Affranchis.

Le rappeur chevelu n’a pas peur. Pas peur de pousser certains titres jusqu’à l’étirement, pas peur de chantonner sous autotune sur la moitié de l’album. A7, c’est un disque qui risque d’avoir de quoi désarçonner pour ces mêmes raisons… Mais aussi parce que SCH n’hésite pas à laisser l’auditeur dans le flou : son écriture a quelque chose de très impressionniste, quitte à parfois nous faire miroiter la véritable signification de certains lyrics. Peu importe, on se laisse porter par la vibe globale, et on laisse les sentiments déchiffrer à la place de la tête.

Une autre question peut venir en tête à l’écoute de A7. La signature chez Def Jam France a-t’elle eu un impact sur la musique de SCH ? Nombreux sont ceux qui soulignent déjà une certaine cassure au milieu du disque, comme si un surplus d’âme s’était perdu en route. On ressent en effet une certaine différence de vibe entre la première et la seconde moitié. Pour autant, tout n’est pas décevant sur cette fin de disque… Certains morceaux paraissent peut être un peu plus pré-fabriqués, mais d’autres touchent parfaitement à leur cible, à l’image de « Fusil », qui vient parfaitement conclure le disque sur une note douce-amère.

Reste qu’A7 comprend un paquet de matière à déchiffrer, qu’elle soit textuelle ou sonore. Une matière qu’il est encore trop tôt pour traiter, mais qu’on sent bien présente. SCH possède ce qu’il manque a pas mal de monde en France : une personnalité marquée, une interprétation unique, et surtout une compréhension profonde de la musique qui lui permet de s’adapter à toutes sortes d’univers sonores.

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