Date de sortie : 18 septembre 2015
Label : Warner Bros. Records, REMember Music
Production : Tyler The Creator, Thundercat, DJ Dahi, ID Labs, Christian Rich
Featurings : Ab-Soul, Lil B, Miguel, Chief Keef, Little Dragon
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Deux ans après Watching Movies With the Sound Off, Mac Miller est de retour avec un troisième album studio, et visiblement, il va mieux.
A priori, le rapport entre n’importe quelle ex-starlette de Disney et le jeune rappeur de Pittsburgh n’est pas évident. Et pourtant. L’ascension fulgurante d’une bouille si mignonne que l’on tombe des nues dès lors qu’elle commence à fourrer son nez dans la poudre, qui n’a jamais entendu cela ? Et une fois la surprise passée, toujours les mêmes explications brillantes d’un pédopsychiatre super télégénique : « la gloire, l’argent, ça monte vite à la tête, vous savez« . Avec GO:OD AM (entendez Good Morning), le jour ensoleillé des explications semble être arrivé pour Malcolm McCormick, à la seule différence qu’il semble avoir pris assez de recul pour les trouver et faire le bilan lui-même.
Ces deux dernières années, Larry Fisherman (son pseudonyme de producteur) a connu le succès (populaire d’abord, puis critique avec WMWTSO), et celui-ci vient rarement sans son lot de déconvenues : pour Mac Miller, un featuring avec Ariana Grande d’abord, et puis la drogue (peut-être faut-il y voir un lien de causalité, dans un sens ou l’autre). Mais la création étant un processus très mystérieux, être sobre ne suffit pas à faire de belles choses, et l’addiction ne bloque pas les aptitudes, quand au contraire -malheureusement pour les intéressés, elle ne les sublime pas. Avec Faces, mixtape sortie l’an dernier, Mac Miller en donne bonne preuve.
Sur ce premier album signé en major, la qualité reste une constante. Les 17 tracks sont d’une grande musicalité, et si l’on rentient de la première écoute Perfect Circle/God Speed (prod. Frank Dukes) et Ascension (prod. ID Labs), les suivantes révèlent les subtilités du titre d’entrée, Doors (prod. Tyler The Creator), la délicatesse nasillarde de ROS (prod. DJ Dahi), ou encore la légèreté étouffée par le beat de Time Flies (prod. Christian Rich). Et même quand il s’éloigne de ses aisances naturelles en matière de flow (ce qu’il avait amorcé sur l’album de 2013) –In the Bag (prod. Sven Thomas) et surtout When in Rome (prod. ID Labs), ça marche tout aussi bien.
C’est plutôt sur le plan personnel que GO:OD AM marque un changement, une sorte d’épiphanie : « To everyone who sell me drugs / Don’t mix it with that bullshit I’m hoping not to join the 27 club » (Brand Name, prod. ID Labs). L’ensemble est bien plus tourné vers les autres, notamment les amis, la famille, les amoureuses, que les précédents projets. Mais n’allez pas croire à un accès d’humilité du bonhomme; nous, on pense plutôt à un don du Mac Miller d’aujourd’hui au Mac Miller du futur, le premier disant à l’autre « j’ai bien trop de talent pour gâcher tes possibilités avec mes bêtises ».
En vidéo : « 100 Grandkids »
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