Tout va trop vite, et il est de plus en plus difficile pour des auditeurs de rap, même assidus, de réussir à poser une oreille sur toutes les sorties nationales et internationales. Rien que pource mois de mars, pas moins de 53 albums se sont retrouvé dans la pré-sélection de notre bilan mensuel. Albums et clips en pagaille, news, anniversaires, voici votre désormais rendez-vous obligatoire de fin de mois, avec le meilleur de ce que l’on n’a pas ou peu traité dans nos colonnes.

LES NEWS

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M16 MASQUE remet la perf’ au centre du freestyle Si la tendance du masque n’est pas nouvelle dans le hip-hop, elle a récemment retrouvé une seconde jeunesse, grâce à Siboy et Kekra notamment. Conscient du phénomène, Captcha Mag et Tupak TV sortent un nouveau concept de freestyle mettant en avant la performance, et juste la performance
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Damso définitivement écarté de l’hymne belge du mondial Je t’aime, moi non plus. Les rebondissements entourant la sélection de Damso pour composer l’hymne belge de la coupe du monde de football semblent avoir enfin un dénouement. Attaqué par tous les lobbys possibles et imaginables, Damso est définitivement écarté et jette l’éponge. On s’en doutait. Merci quand même.
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Gucci Mane joue les mécènes Telle Catherine de Médicis en son temps, Gucci Mane semble vouloir promouvoir les arts de sa ville et vient de proposer 1M$ pour que naisse une nouvelle collaboration entre Young Thug et Rich Homie Quan. Si ce dernier ne semble pas vouloir cracher dans la soupe, Young Thug s’est montré plus évasif. Affaire à suivre.
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Vince Staples veut ses Millions Si la musique est une passion, elle est surtout un moyen pour tous de faire des sous. Ce but, Vince Staples l’a bien compris et vient de demander à ses haterz de lui verser 2 millions de dollars pour qu’il arrête définitivement la musique. Une stratégie comme une autre, loin d’être inédite, pour se mettre au vert.
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LES PROJETS

REMY – C’est Remy
L’histoire est désormais connue. Fils de concierge originaire d’Aubervilliers, Remy se fait repérer l’année dernière par le général Mac Tyer qui se donne pour mission de l’aider à sortir un disque de rap digne de ce nom. Quelques apparitions, un freestyle mémorable et une pochette réalisée par Fifou plus tard, le rêve devient réalité pour le gosse d’Auber, et C’est Rémy, projet tant attendu du rookie, atterrit dans les bacs aidé par la machine Def Jam. Le contexte posé, que reste-t-il des 17 titres proposés ? Rien. Ou vraiment pas grand chose. Des boucles piano/violon pour un classicisme affiché et revendiqué. Des rimes à faire rougir un troisième segpa, et une profonde lassitude enrubannée d’un fort sentiment de déjà-vu. Entre les hommages répétés à la Madre et les récits d’une vie de quartier, l’album se révèle au final, malgré une réalisation impeccable, d’une banalité presque affligeante. L’un des plus beaux pétards mouillés de ce début d’année. Florian


ISHA – La Vie Augmente Vol.2
Un si petit texte pour décrire un si génial EP… Suite logique et directe de « La Vie Augmente Vol.1 », LVA2 maintient le niveau, et permet à Isha de prendre l’ascendant sur le rap francophone. Sans faute de goût et grâce à une réalisation impeccable, le rappeur bruxellois continue son « mélange de maintenant et des années Get Up », affinant son style, étoffant son univers, avec maîtrise et retenue. Plus sombre, plus thug que le précédent, conscient de sa hype, Isha a souhaité prendre l’auditeur à contre-pied, et loin de tomber dans l’égotrip facile ou la glorifications ses réalisations, le rappeur y dévoile ses peurs et ses craintes face à la possibilité, cette fois bien réelle, de s’en sortir. La ligne « Malgré ça j’ai peur de la belle vie, j’ai peur de m’ennuyer sans ennemis… » pourrait ainsi résumer la quasi intégralité du projet. Florian


PLK – Platinium
Annoncé par certains media spécialisés comme une future tête d’affiche, profitant d’une hype solide, notamment chez les plus jeunes et cela même avant l’apparition de Mister V sur l’un de ses freestyles Booska P, la mixtape du jeune rappeur signé par Fonky Flav (1995) sort alors que les fondations de sa carrière n’ont jamais été aussi solides et marketées. Platinium est marqué par une certaine ambiguïté déjà présente sur son ancien projet. Le plus insolent de la mafia Panama Bende est aussi le plus touchant et parfois le plus sincère, et on retrouve cette alchimie dans l’ambiance sonore qui se veut en majorité légère, dansante et ego trip, mais qui laisse aussi place a un peu plus de storytelling. Par son statut, sa popularité émergente, son entourage et sa couleur de peau, PLK illustre a merveille cette nouvelle expression a la mode : « rap de iencli ». Mais à l’écoute de Platinium, on devine que l’artiste, qui a un background beaucoup moins aisé que les rappeurs mis dans cette catégorie, est quand même plus complet, varié et complexe, alternant technique, écriture et refrain ultra vendeurs, productions brutes ou au contraire léchées et surprenantes, avec un style electro lounge qui revient souvent , peut être un clin d’œil a Krisy avec lequel il apparaît en featuring. Antoine


SWIFT GUAD Vice & Vertu Vol.3
Annoncé depuis le début de l’année dernière, Vice & Vertu Vol.3, le nouveau double album du Sieur Guad est finalement sorti, trois ans après Masterpiece, en ce très chargé mois de mars. 24 titres très hétéroclites, pour presque autant d’ambiances et de prises de risques. Après tout, cela fait déjà bien longtemps que Swift Guad a abandonné les codes classiques du rappeur indé pour s’autoriser une liberté totale de création et de collaboration en fonction de la hype et du son du moment. En résulte cet album fourre-tout, ou chaque auditeur est en mesure de trouver le son qui lui correspond parmi la très dense tracklist. Florian.



HIPPOCAMPE FOU – Terminus
Après avoir fait trempette dans Aquatrip (2013) puis visé les étoiles dans Céleste (2015), Hippocampe Fou nous entraîne cette fois avec Terminus au fin fond de son terrier et nous invite à partager son nid. Entre le blues de l’expatrié et le rire amer du quadragénaire à qui on ne la fait plus, Hippo ose le mélange des genres et s’éloigne encore un peu plus du carcan stylistique de la rap musique. Aucune recherche de street crédibilité ici, vous l’aurez compris, mais une prise de conscience brutale, presque cruelle, d’une certaine réalité qu’il s’efforçait jusqu’alors de dissimuler. Introspectif et triste, Hippo se livre avant de retourner se nicher, sans déranger, dans son terrier familial. Florian


ASSY – Kinto
Qui aurait pensé que les rappeurs sous lean pourraient un jour faire du rap cocainé, énergique, ensoleillé ou tout simplement faire autre chose que du mumble rap ? Youv Dee proposait du rap ultra agressif et rapide aux ambiances rock et jeux vidéo, Assy, un autre membre de L’Ordre du Périph’, sort de son coté Kinto, aux sonorités tout aussi spéciales et futuristes, mais en plus mélodieux et posé. Vocabulaire de geek entre manga et technologie, flow et production osées, Kinto s’écoute à plusieurs heures de la journée. Au petit matin pour une activation du système nerveux en douceur, en fin d’après midi pour une pause revigorante et déstressante, et aux heures les plus sombres de la nuit, où la douceur laisse place a la mélancolie, la folie et la violence. Kinto est osé, et mesure la progression, en solitaire cette fois-ci du jeune rappeur. A suivre. Nadsat


ZIPPO – Zippo Contre les Robots
Depuis Bûcheron, les rapports de force se sont complexifiés. Fini la fin du monde, place à une mort lente, enchaînés par les ondes. Un thème central, celui d’une domination quasi-invisible, et acceptée de tous. Zippo ne laisse aucun angle mort. Zippo a l’art d’aller au bout de son sujet. La diction est propre, découpée mais laisse aussi place à quelques ouvertures, à l’instar du morceau « La mer monte ». Tout cela se déroule sur une production homogène et variée qui nous plonge pleinement dans un univers terriblement numérisé. Zippo contre les robots est un album carré et abouti, sans failles apparentes, et à l’ambiance parfaitement maîtrisée. Une nouvelle preuve que les disques les plus cohérents sont maintenant à chercher du côté de l’underground pur.  Nadsat


ZEU – Trash Talking
Encore un projet affilié Panama Bende, Trash Talking fait paradoxalement beaucoup moins de bruit que le projet de PLK, mais le discret Zeu n’en est pas moins talentueux. Court, frais, énergique, sombre, maîtrisé, le rap de Zeurti est une perle dans la mer de projets des petits trappeurs sous lean auxquels on pourrait facilement l’associer au vu des sonorités qu’il explore. Sans faire état de sa consommation ou non de la boisson violette, Trashing Talking tape fort de technicité, d’efficacité et d’authenticité. Ce dernier qualificatif se justifie dans la couleur de la majorité des sons, qui lui va à merveille. Mélancoliques, sombres, classiques (s/o « Boom-Bap 2000 » qui glisse très subtilement dans le conduit auditif des fans de la vague new old school porté par 1995 dont le Panama descend) ou transportantes, les ambiances ne sont jamais artificielles ou surfaites mais toujours précises et techniques. Une perle noire, corrosive, mais toutefois profonde et captivante qui fait du bien dans le paysage des très jeunes rappeurs actuels. Antoine

 


FOCUS SUR : 

 MAES – Vie Réelle 2.0
Repéré par Mercury, soutenu par Booba, quasi inconnu il y a un an, avec son deuxième projet « Réelle Vie 2.0 », Maes est en passe de devenir la nouvelle sensation de 2018. Retour sur le parcours de la mauvaise graine du 93, devenu jeune pousse du rap français.

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 MOÏSE THE DUDE – Keudar
Je jette mon mégot en entendant le moteur de la Mercedes avant d’en voir les phares qui descendent tranquillement la rue de la Cour des Noues. Il s’arrête à mon niveau et je monte. C’est parti pour une journée en compagnie de Moïse the Dude et le planning est chargé.

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 C-SEN – Vertiges
Rappeur discret par excellence, plume fine et timbre de voix singulier, le C-sen nous avait manqué.De l’impact du Tunnel, aux nouveautés de Vertiges, en passant par son amour du voyage et du Brésil, rencontre quelques minutes avant de monter sur scène, avec le grand Pierre Cesseine.

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OBOY – Southside
Parfois languissant avec Nuit, parfois percutant avec Cobra, toujours nonchalant et vaporeux, le rap d’O’boy est tout droit sorti d’un aquarium de fumée, tant le débit de parole et lent et les mots glissants. Un mumble rap dont en France on n’a pas vraiment l’habitude, mais qui se développe comme le cloud rap il y a quelques années. Golden boy à la Hamza, lent et sombre à la Freeze Corleone, le parisien sait transformer ses influences et les tendances pour sortir des bangers dans un univers très opaque compilé sur southside. Son deuxième EP surprend par sa cohérence dans le style et dans l’esprit. O’boy distille rimes et références et trace son chemin sans véritable coup d’éclat mais en construisant son mumble à la française.  Antoine


USKY – Porte Dorée 
Libéré de son engagement chez Elektra, Usky s’offre un nouveau départ avec Porte Dorée, qui devrait donner suite à d’autres projets en 2018. L’artiste s’extirpe des carcans rap et délivre une musique hybride, flirtant avec le r’n’b, tout en amenant des éléments électro-pop dans sa production. Les morceaux apparaissent parfois comme surchargés, et la direction artistique n’est pas toujours de notre goût, mais le personnage, par sa manière d’aborder ses thèmes et par l’imagerie léchée qu’il développe, a de quoi séduire. Nul doute que son public va continuer à s’élargir. Nadsat.


LIL YACHTY – Lil Boat 2
Deux années après son explosion et la sortie de Lil Boat, les tresses rouges les plus célèbres d’Atlanta s’agitent de nouveau pour le deuxième volume du petit bateau. Toujours dans le brut et l’expérimentation, l’egotrip exagéré et les refrains faciles, Yachty amuse mais agace, car il ne prend pas vraiment la dimension qui pourrait être la sienne, celle d’une superstar. On a un peu l’impression d’une trop grande facilité dans les flows, l’écriture et le choix des productions, facilité générique qui fait parfois perdre pied aux auditeurs acharnés que nous sommes. Mais n’oublions pas qu’il n’est encore qu’au tout début de sa carrière, petit bateau deviendra encore plus grand. Julien


FRANCIS TRASH Francis Tape
En 2016, le charismatique Luni Sacks plaçait Annecy sur la map du rap et élevait sur le devant de la scène souterraine son gang Francis Trash. Un peu plus d’un an plus tard, et après la constitution d’une solide fan base armée de patience, Luni et ses gavas Majdon Co, Karl Ghost et Lucas Oprv ont enfin sorti leur tape. Romantisme à base de « tchaga sur mes couilles » et de « pussy juice sur mon pull », soirées foireuses qui se terminent à l’aube ou ride nocturne avec substances dans le sang, voilà le style-vie de l’équipe. Entre violents bangers et doux tracks chantonnés, le nonchalant Francis montre l’étendue de ses capacités sur les instrus signées Izen, Oprv ou encore Dmi Lune. Un flegme insolent que chaque membre cultive et maximise à travers son univers singulier, je-m’en-branlisme comme horizon commun. Une tape parfaite pour oublier ses problèmes et exhiber son majeur à toutes et tous. Arthur


DOC OVG 667 – Trap Luxe
La Secte commence 2018 comme un Goebbels au ministère de l’Information en 1933. Compliquée comme les pyramides de Gizeh, elle écoule ses écrits codés et renforce sa propagande. Tout se passe comme prévu. Après Dubble G et Slim C, c’est au tour du Doc OVG de rentrer dans les têtes comme les bastos de Chris Kyle. L’endoctrinement commence par la douce mélodie du thème  »Ten et Tiwa Dorment » d’Alain Goraguer dans la Planète Sauvage, ingénieusement samplé par TheLazzyProject. Sur cette intro envoûtante, Doc OVG balance ses bars intelligents et donne le ton de la mixtape. Suivent ensuite une pluie de bangers qui frappe tes tympans comme la grêle de Yahvé le sol d’Egypte. Yeux de lynx rivés sur les lovés, le Doc des Ombres rappelle à tous et à toutes l’influence de la Secte dans ce jeu empli de fugazis : « Pourquoi ils agissent comme nos fils alors qu’il y a pas d’lien d’parenté? / Que des sosies, que des parodies, on dirait un bêtisier » dans Mbala Mbala. Pour remettre tout le monde à sa place, il invite son compère Slim C sur Félin, G67 et Kilualife. Le duo est expérimenté, puissant et donne de plus en plus envie de voir un projet commun à l’image d’un CFR. Le Council est d’ailleurs bien représenté dans la tracklist, avec Osirus et Norsacce qui participent à cette série de coups de fouet orchestrée par l’OV. Arthur.


RISKI – 26 / TERCIAN (EP’s)
Depuis la sortie de Matière Noire en mars 2015, Riski se fait discret, mais continue à produire dans l’ombre. Un certain nombre de morceaux ont en effet fait surface sur son bandcamp ou son soundcloud lors des dernières années. Riski a eu la bonne idée de regrouper certains de ces titres sur deux EP afin de leur donner un peu de visibilité, et de nous rappeler au bon souvenir de sa plume. Son écriture éclatée est toujours aussi forte pour condenser de belles idées lunaires qui viennent se mêler aux images de son quotidien. On ne fait toujours pas mieux comme créateur d’ambiance. Et paradoxalement, la sortie de ces EP’s nous rappelle à quel point chacune des chansons de Riski a une empreinte unique, et parvient à se suffire à elle même. Nadsat



XXXTENTACION – ?
Personnage ignoble dans la mise en scène comme sous le masque, éternel adolescent en quête d’attention, de sensations, d’extrême, et de rédemption, le public de XXXtentacion commençait a s’habituer au spectacle un peu macabre de l’artiste, à ses frasques et surtout a son inspiration cauchemardesque, faite d’envie de meurtres et de suicide. On connaissait un peu moins le XXX incarcéré, se lançant sur Youtube dans une carrière comique geek un peu ridicule, en marge avec sa dureté proclamée mais si peu surprenante au vu de la schizophrénie du jeune homme. « ? » prolonge guitare en main l’incursion commencé pour « 17 », dans l’univers grunge, spécialement triste et complexe qui l’anime. Difficile de passer de la surprise à l’émoi devant son projet à la satisfaction de quelque chose de nouveau et dans le même esprit. La transition est pourtant logique et la créativité certaine, tout comme la mélodie. « ? » sort bien du même ventre que l’ancien projet, reprenant le même adn , en plus versatile comme annoncé en intro. Mais le doute s’installe. A force d’actes incohérents, à force d’annoncer son authenticité, sa particularité, le XXX perd en crédibilité. « Si vous n’êtes pas ouvert d’esprit, si vous n’avez jamais écouté de son alternatif, ouvrez vous » a force d’appeler a la guérison, a la compréhension, XXX questionne : et si il n’était en réalité qu’un ado comme les autres, un microphone et quelques notes en plus ? Antoine


ROC MARCIANO – Rosebudd’s Revenge 2
S’il y avait un disque attendu par toute la France qui galère à sortir de cette vague de froid, c’est évidemment celui-ci. Les lacets des Timberland sont défaits pour laisser passer la brise, les sacs sont chargés, les coins de rues toujours occupés, et le Roc délivre toujours autant de flow nonchalant sur des instrumentales crades et classieuses comme il sait les magnifier. Le vieux New York est toujours fluide, et Marci le raconte encore à sa façon, comme un fantôme planant au-dessus de ces rues désormais trop colorées pour lui. Du pur rap de vendeur de poudre, excellent comme le premier volume, à écouter la fenêtre ouverte les yeux rivés vers la lune. Julien


LES CLIPS DU MOIS

LES ANNIVERSAIRES

Il y a 25 ans

NTM – J’appuie sur la Gâchette (15 Mars 1993) Classique parmi les classiques, le Suprême sort en 1993 l’un de ses albums les plus sombres et les plus prenants de son histoire. Profondément nihiliste, révolté, sans être dépressif, l’album ne bénéficiera d’aucun relais médiatique ou presque (malgré la grosse machine Sony se cachant derrière le label Epic) et n’obtenant le statut de disque d’Or qu’en 1997 seulement. Une pochette sublime, un Joey Starr au firmament, deux ans plus tard, NTM livrera « Paris sous les Bombes » et deviendra le mythe que l’on connait. Un album à réécouter, encore et encore, et encore et encore …. Florian

Il y a 20 ans

EXPRESSION DIREKT – Le Bout du Monde (?? Mars 1998) En 1998, le premier album d’Expression Direkt, réalisé par Rudlion, sort chez Island Records et bénéficie dès lors d’une exposition médiatique importante et d’une solide aide financière et technique pour sa réalisation. Moyens malheureusement gâchés par de nombreuses embrouilles et rumeurs qui mèneront le groupe au boycott médiatique. Avec cet album, le groupe souhaite nous emmener dans leur quartier, leur département, le 78, « le bout du monde » pour les auditeurs d’un rap qui explose alors. Un premier album profond et différent qui fait aujourd’hui figure de pièce maîtresse dans leur carrière et dans le rap de rue en général. Florian

Il y a 10 ans

SALIF – Prolongations (17 Mars 2008) En Mars 2008, Kery James s’époumone à nous faire croire que « C’est le retour du rap français », tandis que dans l’indifférence presque général, LE rap français personnifié lui, nous livre l’un de ses meilleurs albums, de ses derniers projets. Entre la compilation, la mixtape et le street album, « Prolongations » regroupe parmi les meilleures apparitions et couplets du Dieu Salif. 10 ans plus tard, c’est le rap de rue à son meilleur que l’on réécoute sur « Prolongations ». Ça n’a pas pris une ride, ça casse encore grave des gueules. C’est beau, c’est grand. C’est pas loin de la perfection. Prenez Kery, mais rendez nous Salif. Florian

Il y a 5 ans

ROCé – Gunz N’ Rocé (4 Mars 2013) Après les albums très conceptuels « L’identité en Crescendo » et « L’Etre Humain et le Réverbère », Rocé est de retour en 2013 avec « Gunz N’ Rocé » un album plus rap, plus direct aussi. Déroulant des thèmes divers et variés, un peu amer, Rocé s’attelle à démonter sur onze titres le jeunisme latent de la musique rap, son traitement médiatique déplorable, le formatage culturel ou encore l’habitus attaché au langage des jeunes de banlieue. Une écriture plus dépouillée pour un album entre philosophie et analyse sociologique. Plus que jamais actuel, mais toujours pas à la mode. Florian

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