On les a découverts sur Phases B il y a maintenant quelques années. Depuis, la machine s’est accélérée. Un premier album studio, trois mixtapes, et un nombre incalculable de scènes calcinées, auront suffit pour que le gros, le maigre et le chevelu s’imposent auprès des aficionados du genre. Une alchimie évidente entre Cheeko, D’Clik et Volodia pour une combinaison qui fonctionne et envahit doucement les écouteurs de milliers de francophones. Après nous avoir fait patienter l’année dernière avec un Phases B Vol.2 des plus remarqués, Phases Cachées est revenu cette d’année avec un deuxième album studio terriblement efficace : 2T3M.
Revenons tout d’abord sur Boule à facettes et son apport. Le projet est marqué par votre rencontre avec les Danakil, qui vous permettent d’être signé sur leur label et d’avoir accès à des conditions d’enregistrement, de promotion et de distribution plus intéressantes que ce que vous aviez avant.
Cheeko : Plus intéressantes, c’est sûr. En fait avant, on avait rien du tout…
D’Clik : Ce que les Danakil nous ont apporté, c’est surtout le côté scénique. On fait souvent leur première partie, ils nous ont ouvert pas mal de portes, et permis de conquérir un public plus large par la scène. Ils nous également apporté une certaine crédibilité en nous permettant d’être officiellement dans les bacs, d’être distribués, et d’avoir des moyens de communication différents de ceux que l’on a habituellement sur nos réseaux sociaux. Cela ne nous a cependant pas empêché de continuer à faire pas mal de trucs par nous-mêmes, notamment en studio.
Volodia : Les choses se sont faites très naturellement, et dans notre manière de travailler, ça n’a pas changé grand chose. On est arrivés sur la deuxième année d’exercice du label, on avait un album dans les bacs, et on ne savait pas trop comment ça allait se passer. Mais il y a label et label… Baco [Records, ndlr] n’a rien a voir avec une grande maison de disques, ils n’ont pas beaucoup d’artistes, du coup ils les poussent à fond chacun d’eux. Leur catalogue est plutôt reggae, et on représente un peu leur atout hip-hop. Mais au final, sur notre manière de bosser, rien n’a changé.
Donc le changement s’est vraiment opéré en matière de distribution.
D’Clik : Oui, et pour la promo, et même humainement, puisque ça se passe super bien avec eux.
Cheeko : Il y a aussi le fait que quand tu es en train de faire un truc, tu sais qu’il y a d’autres gars qui bossent sur ton projet, qui envoient des mails, etc. Des gens avec de l’expérience qui bossent pour toi, un vrai soutien.
Et ca vous a ouvert les portes de pas mal de premières parties, parce qu’à l’époque, je crois que vous avez fait Oxmo…
D’Clik : Oui, mais ça c’est pas via Baco, mais via Louis, notre manager, gros big up à lui !
Cheeko : On devait faire deux premières parties, sur un week-end, et ça s’est bien passé, donc on en a fait quatre.
Volodia : C’était notre première expérience où on bougeait en Province, avec un van…
D’Clik : Ouais c’était la première fois qu’on jouait avec Le Chat…
Cheeko : C’est vraiment la grosse première ; de toute façon, on a commencé la tournée de Boule à Facettes, la première fois qu’on a joué les morceaux, c’était en première partie d’Oxmo.
D’Click : Donc on n’était pas si au point que ça !
Pour l’appui logistique, ok. Mais vous êtes signés sur un label reggae, est-ce qu’ils ont également joué un rôle de directeur artistique ?
D’Clik : Non, à chaque fois, on est arrivé avec le produit fini.
Volodia : Après, individuellement, en tant que musicien, on a bossé un peu avec eux : le bassiste a posé une ou deux basses sur Boule à Facettes, mais sinon ils ont pris ce qu’on avait à leur donner.
Et justement, au niveau des instruments, la dernière fois qu’on s’est vu, vous racontiez qu’à Emergenza vous aviez fait un truc à l’arrache avec les musiciens, que c’était bien mais très contraignant. Est-ce que l’expérience avec Danakil vous a donné envie de faire les choses bien et de repartir avec un live band ?
Cheeko : C’est différent en fait, parce que là tu apportes les instruments en fonction de tes besoins. Tu reçois une prod, tu entends que le clavier sonne pas exactement comme tu le voudrais, te demandes à un claviériste de faire une session avec toi où il pose le clavier. C’est pas la même problématique que de partir avec un live band.
D’Clik : On part de prods maintenant. Et on peut faire rejouer les productions par le groupe, alors qu’avant, on devait créer avec le groupe, c’était le bordel, parce que tout le monde voulait faire son truc. On obtenait pas forcément le son qu’on voulait.
Volodia : C’est de la co-production, eux ils produisent le son qu’on a fini, ils interviennent pas avant. D’ailleurs, si on est partis avec Danakil, c’est pas du tout pour le côté musical, c’était pour voir comment ils s’étaient développés sur scène au fil des années.
J’ai lu que c’était l’un de vos modèles en matière de développement.
Cheeko : Ouais, aujourd’hui ils font des Zéniths, ils ont monté leur label, tous seuls.
D’Clik : Et puis c’est un groupe qui a soufflé ses dix bougies, même plus, c’est assez rare les groupes qui se sont fait connaître par la scène et qui ont grandi avec leur public, comme eux. Donc dans ce sens là, si on peut tourner et être encore là dans dix ans, bah grave !
Cheeko : Et si un jour on tombe sur un groupe qu’on kiffe bien, et que de notre côté, on est établis, qu’on a un studio à faire tourner, etc, ce serait pas impossible qu’on fasse la même chose ; mais après on n’y pense pas, on est encore les petits, mais peut-être qu’un jour on deviendra vieux, le truc c’est de devenir vieux, parce que dans le musique, tu as des paliers : les trois ans, les huit, les dix… des checkpoints quoi […]. Parce que plein de trucs se passent, les envies personnelles, il y en a un qui a un gamin, ou je sais pas… la vie d’un groupe, ça ne tient pas uniquement à la bonne entente entre les membres.
Il y a aussi le fait de se renouveler.
Cheeko : Ouais, et même le fait de vivre ensemble aussi. On a appris, sur la dernière tournée, à respecter l’espace personnel des autres.
D’Clik : Ouais, on prend nos douches ensemble…
Cheeko : Voilà, D’Clik et moi c’est sexe de ouf, depuis huit ans c’est que du love (rires). Non, au début, quand tu es dans un groupe, tu as tout le temps envie de tout faire avec les autres, maintenant, s’il y en a un qui veut s’isoler parce qu’il doit se reposer ou qu’il a un truc à gérer, on le respecte un peu plus.
C’est aussi lié au rythme de tournée, parce qu’il y a eu une multiplication des dates. D’ailleurs, la stratégie, c’est de conquérir le public par la scène : est-ce qu’à un moment, vous avez vu votre public changer, notamment avec Boule à Facettes ?
D’Click : Déjà, l’idée c’était de faire de la scène parce qu’on kiffait ça. Après scéniquement, il y a eu l’avant et l’après Baco. Faire les premières parties de Danakil, faire en sorte que ça marche, ce n’était pas évident. On savait bien sûr qu’on avait un petit côté reggae grâce à Volo déjà à l’époque, mais si tu écoutes Boule à Facettes, ce n’est pas des morceaux reggae. Depuis, il est indéniable qu’une grosse partie de notre public vient de cette scène. Les connexions avec Naâman ont aussi accentué ça je pense.
Volodia : Et nous on s’y retrouve, ça nous permet d’élargir notre public. Un public plutôt jeune, il faut le reconnaître, qui a entre 15 et 25 ans je dirais. Et un jeune de 16 ans aujourd’hui, il écoute autant de hip-hop que de reggae, ça dépend des moments, de ce qu’il fait, de son entourage.
Cheeko : Mais même vous, vous avez dû remarquer la manière dont le rap a évolué depuis quelques années, maintenant il y a du rap pour tout le monde. Là où avant c’était compliqué de voir des niches, aujourd’hui, quelques uns deviennent un peu plus « big », en indépendant de leur côté, et il y a un public pour ça ; les gens maintenant trouvent leur compte un peu partout. Nous on est peu entre les deux. Mais mine de rien, on voit de plus en plus de groupes, comme le Mer2Crew dans le sud, qui font des trucs hip hop/reggae. Enfin j’imagine qu’ils sont là depuis un petit bail aussi, on ne les a pas lancé !
Juste après Boule à Facettes, vous avez sorti Phases B Volume 2, une mixtape que vous balanciez gratuitement, c’était pour vous affirmer à nouveau auprès de votre public avant l’album ?
Volodia : Ouais, c’est pour se faire plaisir aussi. Un album, ça ne se travaille pas de la même manière qu’une mixtape, là en l’occurrence on a pu inviter plein de potes. C’est un format mixé par DJ Kash sur une heure et quart. On était vraiment « free » de faire ce qu’on voulait, un album c’est plus cadré.
Cheeko : Tu fais ce que tu veux sur un album aussi, qu’on s’entende, mais disons que tu vois les choses d’une manière différente, tu te prends beaucoup moins la tête sur une mixtape.
D’Clik : Et la mixtape c’est un format qu’on a beaucoup écouté à l’ancienne. Moi je me rappelle de mixtapes de l’Skadrille, super longues avec plein de tracks. Et maintenant ça se perd un peu à l’ère de l’EP.
Les américains font beaucoup ça, ils lâchent des mixtapes à tout va.
D’Clik : Ouais enfin ils appellent ça mixtapes mais c’en est pas tout le temps. Le rôle du DJ est vachement minimisé. Nous, on s’est dit qu’il fallait bien le faire taffer celui-là, et voilà !
Vous avez aussi joué sur les visuels pour ce projet. Interagir avec le public, avec des références à De La Soul et aux Fugees, c’était une façon d’assumer l’influence 90’s, de les détourner ?
Cheeko : C’était pas vraiment ça. On s’est dit, quitte à utiliser des faces B, on va prendre les visuels avec, pour faire le truc à 100%, prendre des trucs cramés. Après, la problématique était qu’il fallait reprendre des trucs où ils étaient trois, mais aussi des trucs identifiables, classiques.
D’Clik : Il fallait des trucs qu’on puisse refaire. Parce qu’on s’est pas dit « si on a deux influences à garder, ce serait DLS et les Fugees », même si on kiffe. On s’est dit, on va triper, on va refaire des pochettes, mais dès qu’on a commencé à taffer Les Fugees sont arrivés, forcément.
Cheeko : C’était Phases B Volume 2, 2 pochettes, le volume 3, on fera peut-être trois pochettes, et puis voilà… (ironique) des idées de fous ! (rires)
D’Clik : On feintera peut-être avec quatre pochettes, si vraiment on fait les fous ! Non, plus sérieusement, il y a eu le concept des vidéos aussi et notre rencontre avec Biscuit, nos potes un peu touche-à-tout, qui font des clips, du motion design, etc. Nous on a toujours eu des idées, mais il te faut les mecs qui peuvent te les mettre en place. Dans le cas de la mixtape, c’était un trip, au fur et à mesure on a testé des trucs, et ça a marché.
C’était aussi un petit clin d’œil à ceux qui avaient découvert avec Phases B volume 1 et d’attirer d’autres gens.
Cheeko : Oui, parce qu’à la base, quand on a fait le premier Phases B, on s’est jamais dit qu’il y aurait un deuxième. L’album est quand même venu un certain temps après, le temps de faire des clips, etc. Mais quand est venu l’idée du volume 2, on avait déjà sorti l’album, on savait qu’on voulait en faire un deuxième, donc on s’est dit, si on sort Phases B Volume 2, il faut quand même que ça serve. Alors avec cette mixtape on a donné quelques titres en annonçant que l’album arrivait quelques mois après.
Comment a marché le premier album ?
Volodia : Il a bien marché sur scène, il nous a permis de passer le cap qu’on voulait passer, à savoir s’exporter en province et faire des concerts. Après, en termes de ventes, non, clairement on en est pas là pour l’instant. Mais ça nous a mis un bon pied à l’étrier, ça nous a permis de nous professionnaliser sur les tournées.
D’Clik : Il a marché par rapport aux objectifs qu’on s’était fixés. On n’en serait pas là sans cet album. On aurait mille trucs à redire sur Boule à Facettes, parce qu’on l’a fait comme ça, sans trop savoir comment. Mais si on a justement pu faire un meilleur deuxième album, c’est grâce à ce premier jet, qui nous a permis de sortir la tête de l’eau, de nous montrer un peu.
Cheeko : Maintenant on est tous intermittents, on en vit, et ça c’est une vraie avancée. Si on ne l’avait pas été au moment où on a fait l’album, ça aurait sans doute été plus compliqué.
D’Clik : C’est un énorme plus, on a vraiment pu bosser sur l’album. Tu te lèves le matin, tu vas bosser, c’est ton job.
Après un premier album qui rencontre un certain succès et qui trouve son public, est-ce qu’on enregistre le deuxième album de manière plus détendue ?
D’Clik: On en a pas parlé entre nous de ça je t’avoue, je pense qu’on a chacun vécu différemment le fait d’avoir un petit public. On savait que cet album allait probablement être plus écouté que le précédent, car plus attendu. Moi personnellement, ça ne m’a pas rassuré du tout, j’étais dans une période où je n’avais rien à écrire. Le premier jour de studio, on avait rien écrit, moi j’étais en mode, zéro texte, zéro phase, rien. Au final c’est sorti, et c’est sorti d’une manière différente que d’habitude. Ça a ouvert d’autres trucs, donc je me suis plus amusé à le faire au final, parce que sur le précédent j’étais dans des schémas connus. Là, je suis parti de zéro et j’ai suivi mon instinct.
Volodia: Pour revenir au public, quand tu sais que plus de gens vont t’écouter, tu as une pression supplémentaire : il faut passer le deuxième cap, confirmer, soit ça va dans le bon sens, soit ça marche pas et dans ce cas là faut qu’on révise nos envies à nous.
Ça t’impose inconsciemment des barrières créatives ?
D’Clik : Non justement, mais ce sont des questions qu’on s’est posés. Moi par exemple, je me suis dit que si je commençais à réfléchir à ce que les gens attendaient, ça ne servait plus à rien.
Volodia : L’album est assez représentatif de la période à laquelle on l’a fait. On avait cette envie de raconter nos vies et pas autre chose, si les gens se reconnaissent dedans, tant mieux, sinon tant pis.
D’Clik : Ça a été plus instinctif que sur Boule à Facettes où les textes étaient prêts six mois avant, où on a le temps de peaufiner et faire un truc très scolaire finalement. Là, on écrivait le jour même.
D’où le 2 Temps 3 Mouvements ?
D’Clik : En fait non, parce qu’on avait déjà le titre avant d’attaquer l’enregistrement. Ça nous a peut être conditionnés à faire cet album rapidement. Sans le bâcler bien sûr, mais on l’a fait dans l’instant.
Volodia : On pouvait écrire un morceau le matin et l’enregistrer l’après-midi.
D’Clik : Alors que j’étais incapable de faire ça avant. Il me fallait six mois pour sortir un truc, mais là j’avais pas le choix ! C’était un vrai challenge.
« Je suis pas en train de percer, je prend forme » ?
D’Clik : On est un groupe qui est là depuis un moment, on est arrivé avec un niveau qui était le nôtre, et on progresse au fur et à mesure. On cherche pas à créer le buzz pour demain être en place directement, non, on fait notre trou, et on n’est pas en train de percer parce que des gens nous découvrent encore aujourd’hui alors qu’on est là depuis un moment. Mais on fait notre truc, qu’on soit visible ou pas.
Volodia : Je pense qu’on est à notre place par rapport au travail qu’on a fourni sur ce projet là.
Ce projet n’est-il pas encore plus taillé pour la scène que le précédent ? C’est le fait d’avoir beaucoup tourné qui vous a donné cette envie ?
Volodia : On voulait, dès le départ, avoir des sons adaptés à la scène. Quand on écrit le morceau, on y pense, on veut que ça puisse être bien sur scène.
D’Clik : En plus, on sait qu’on est meilleur en live qu’en studio. Il y a des gens qui achetaient Boule à Facettes après nous avoir vu en live, je veux pas connaître leur tête quand ils l’ont écouté chez eux ! (rires) Il y a une différence ; nous on la voit forcément plus qu’eux mais elle existe. Donc cette fois-ci, on a voulu retranscrire en studio l’énergie qu’on trouve en live. Les instrus jouent beaucoup.
Sur La Vague, ça marche bien, tu entends vraiment le ressac, qui doit emmener le public. Après les flows rapides, les reprises avec la guitare…
D’Clik : C’est vrai qu’on a écouté l’instru et c’est parti direct.
D’accord, donc c’est l’instru qui a donné le thème et le champ lexical de la mer ?
D’Clik : Ouais, c’est Cheeko qui proposé ça, et c’est vrai que quand on a écouté le truc, entre le début, la fin, tu as l’impression qu’il y a quinze sons, enfin il y a trois parties, ou quatre.
Volodia : Et pour info, cette instru et d’autres ont été faites par Blanka et François, notre claviériste, qui nous suit sur scène avec Kash. Et Blanka, de La Fine Equipe, a réalisé l’album, l’a mixé, masterisé, donc ça a été le chef d’orchestre du projet, qui nous a permis de tailler le truc comme on voulait, tout en allant dans notre sens.
D’Clik : C’est ça qui a changé aussi.
La grosse évolution au niveau des instrus, c’est qu’elles sont beaucoup moins binaires que pouvaient l’être celles de Boule à Facettes, et on passe d’ambiances hip-hop, limite cercles de danse, à un truc beaucoup plus reggae. Vous avez voulu le construire comme ça ?
D’Clik : On ne l’a pas construit dans l’ordre, on a enregistré les morceaux et puis on a fait une tracklist. Mais on sait qu’on touche à plusieurs couleurs musicales, on voulait tout retranscrire, on voulait amener plus de reggae, parce qu’on dit qu’on est hip-hop reggae, mais jusque là on avait pas tant de morceaux reggae que ça. Voilà, maintenant l’album il est construit comme ça… en fait ce que j’aime bien avec l’album, c’est sa variété, et je trouve que ça reste finalement homogène et cohérent dans l’ensemble.
Volodia : Nous on a plein d’influences, on a envie de bosser avec plusieurs beatmakers, il y plein de sons qu’on aime faire et c’est vrai que sur une base hip-hop, tu peux faire plein de choses. On est trois, on a tous nos envies et c’est pour ça que ça part dans des sens différents au niveau des instrus.
La différence d’univers entre vous trois se sent d’ailleurs plus qu’avant.
Cheeko : Peut-être qu’on s’est plus trouvés, nous aussi. J’ai l’impression qu’on s’est moins restreints et qu’on s’est plus trouvés personnellement, et donc qu’on s’est chacun plus trouvés une alchimie avec le groupe. Là où Volo faisait des couplets type emceeing, avec sa voix, sa vibe, son flow, sur cet album, il s’est plus lâché, à chanter, il a plus trouvé sa place. Moi aussi j’ai plus trouvé ma place, peut-être que les couplets courts me conviennent mieux.
D’Clik chante aussi.
D’Clik : C’est tous des envies différentes qu’on avait, d’affiner nos styles. En revanche, je pense qu’on a plus cherché le côté rebondissant entre nous. On nous reconnaît mieux dans nos identités, mais on a laissé plus de place dans les couplets pour qu’il y ait un vrai échange.
Sinon, Cheeko, tu t’es fait un titre en espagnol…
Cheeko : La première fois que je l’ai fait, c’était sur Alias. Moi je parle espagnol avec ma mère depuis toujours, mais j’avais jamais osé sauter le pas, à part sur quelques bribes. Mais le truc avec l’espagnol c’est que c’est une langue simple, et ça peut vite sonner simple ; tout sonne en o ou en a. La musique latine je connais un peu, je m’y intéresse un peu, mais j’ai jamais été dans ce trip là, ça m’a jamais paru très chaud. Et dernièrement je me suis un peu plus pris ça, et si je faisais un truc en espagnol, je voulais que ce soit au moins du même niveau que ce que je peux proposer en français. Même si je parle espagnol couramment, je voulais pas utiliser ça comme prétexte pour faire un truc en espagnol, ça servait à rien. Et comme ça a bien marché sur Alias, je me suis dit que j’allais le refaire, et ça me plait. Si on arrive à faire ça, ça fait un nouveau petit truc pour m’amuser un peu.
Volodia : Nous aussi ça nous plait, ça donne un petit côté exotique ! (rires)
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