Tous les passionnés de séries vous le diront : s’il y a une série qu’il faut absolument visionner en 2016, ce serait American Crime Story, la nouvelle série anthologique de FX qui revient avec brio sur le fameux cas d’O.J. Simpson. Pour ceux qui auraient la mémoire défaillante, O.J. Simpson est un fameux joueur de football américain qui a connu la gloire dans les années 80. Adulé et respecté, il le sera jusqu’à cette nuit du 12 juin 1994 où son ex-femme Nicole Brown Simpson et son ami Ronald Goldman sont retrouvés morts dans le jardin de celle-ci.
Les policiers arrivés sur les lieux se rendent ensuite chez O.J. Simpson à quelques blocs du lieu du drame afin de l’alerter. Sur place, ils découvrent certaines preuves qui accableraient la star américaine. S’en suit alors une épique course poursuite de 7 heures dans Los Angeles, retransmise par l’ensemble des médias. Dans un contexte social et racial hyper tendu (les émeutes de Los Angeles suite au passage à tabac de Rodney King se sont produites deux ans avant), le procès d’O.J. Simpson va être le symbole de tous les maux de la société américaine, et particulièrement des problèmes de racisme qui collent à la peau du LAPD, la police de Los Angeles. Dans une Amérique coupée en deux, O.J. Simpson devient un symbole d’une guerre sociale trop longtemps restée sous silence et qui s’achèvera par un « Not Guilty » historique comme une tache indélébile sur le fameux rêve américain.
Le procès O.J. Simpson, ou plutôt celui de l’Amérique, n’a rien réglé, et 24 ans après, les plaies ne sont toujours pas refermées, les tensions restent aussi vivaces dans les communautés, sauf que le sourire angélique de l’Amérique fait tout pour sauver les apparences. Si vous pensez que l’Amérique avait réussi à se débarrasser de la partie pourrie de la pomme, l’histoire de Troy Ave risque de faire revenir le ver.
Roland Collins aka Troy Ave, en référence à l’avenue qui traverse son quartier de Crown Heights à Brooklyn, est un rappeur plutôt intéressant qui sans casser trois pattes à un canard a réussi à se faire une place dans le rap game par des projets qualitatifs avec ses deux premiers albums Nex York City : The Album sorti en 2013 et Major Without a Deal sorti en 2015, complétés une série de mixtapes débutée en 2009. Sans atteindre le haut du panier, Troy Ave peut donc se targuer d’avoir une carrière plutôt lucrative qu’il a su maintenir, par ailleurs, grâce à son diss d’avec Joey Bada$$ et plus particulièrement sur les remarques un poil inappropriées sur le suicide de Capital Steez, proche de Bada$$ et membre de la Pro Era.
Mais la vie tranquille de Troy Ave va prendre un vilain tournant la nuit du 25 mai 2016. Il est environ 22 heures au Irving Plaza, célèbre club de New-York et propriété de Live Nation, la soirée s’annonce lourde avec un cast de qualité (ou pas) : T.I., Anderson Paak, Maino et Uncle Murda sont là pour ambiancer le public dans une atmosphère intimiste et bon enfant. Selon les premières informations qui jaillissent des réseaux sociaux, des coups de feu sont entendus en backstage, le public est immédiatement évacué et la police arrivée dans la foulée commence à boucler la zone autour du club. On apprend que 4 personnes sont blessées et une autre tuée sans détail, et sans qu’un suspect soit arrêté. Ces faits semblent pourtant assez probants pour qu’une partie des médias s’empressent de faire ressortir le passé carcéral de T.I. comme, en France, le figaro, Paris Match ou encore Le Parisien qui se font une joie d’énumérer le casier judiciaire de l’artiste dans l’espoir surement de faire un parallèle graveleux entre la fusillade et le MC.
Les précisions arrivent au compte-goutte dans la soirée du 25 mai, c’est donc bien dans l’espace VIP et plus précisément au 3ème étage du Irving Plaza à 22h15 que les coups de feu ont été tirés selon le chef des enquêteurs du NYPD, alors que Maino et Uncle Murda assuraient le show sur scène. Un homme de 33 ans a été déclaré mort en arrivant à l’hôpital, un homme et une femme ont été blessés à la jambe, et un troisième homme au torse. Les divers coups de feu créent la panique dans l’ensemble de l’établissement, le public se ruant vers les portes de sortie dans un mouvement de foule blessant une femme tombée à terre. 45 minutes après les tirs, le Irving Plaza est complètement évacué et sécurisé par la police sans qu’un seul suspect ne soit appréhendé.
Une vidéo est récupérée par la police qui s’en sert pour diffusion dans le cadre d’un appel à témoin pour identifier le tireur.
La qualité de la vidéo ne permet pas d’identifier l’auteur des coups de feu, on y voit un homme qui semble blessé à la jambe, compte tenu des traces de sang sur son pantalon blanc, rentrer dans une pièce équipé d’un pistolet et suivi calmement par une autre personne. L’angle de la vidéo ne permet pas de voir qui vise l’homme, mais il ne fait aucun doute qu’il tire vers l’angle bas gauche de la vidéo, un homme en t-shirt noir pantalon sorti du même angle semble s’effondrer sans qu’on puisse avoir la certitude qu’il soit touché par le coup de feu.
Le 26 mai 2016, on apprend que le rappeur Troy Ave fait partie des blessés. Il est identifié comme l’homme touché à la jambe, et transporté à l’hôpital pour y être soigné. Par déduction, on comprend donc que l’homme blessé à la jambe dans la vidéo est donc Troy Ave. D’après les premiers témoignages livrés aux médias, une dispute entre le clan de Maino et celui de Troy Ave serait le point de départ de la fusillade. Un témoignage qui semble non fondé et très vite démenti par Maino lui-même sur Instagram :
« Tout d’abord mes plus sincères condoléances à la famille et les amis de Ronald Mcphatter qui a été tragiquement tué la nuit dernière. En plus d’avoir à faire face à un acte de violence insensée, je me suis réveillé avec les mensonges complètement faux et ridicules habituels des médias. Ce qui s’est passé n’est absolument pas de mon ressort ou de celui de mon équipe, de mon entourage ou du staff de quelque manière que ce soit. Nous sommes entrés dans le lieu avec tout le respect possible comme toujours et sommes sortis en état de choc comme tout amateur de concerts.
Durant les 5 dernières années, Troy Ave, son équipe et moi avons une excellente relation de travail. Non seulement nous avons effectué et fait plusieurs chansons ensemble, mais nous avons eu de nombreuses conversations personnelles sur la vie, nos ambitions et efforts en tant que musiciens. Malgré les médias qui souhaitent dire le contraire, il n’y a pas « beefs en cours » ou « des embrouilles dans nos entourages ». Il y a toujours eu et continuera toujours d’avoir de bonnes relations entre moi et mon équipe et Troy Ave et le staff de BSB (label de Troy). Nos plus sincères condoléances à nouveau à la famille de Ronald McPhatter et un prompt rétablissement à Troy Ave ».
Troy Ave est donc arrêté pour tentative de meurtre et possession d’arme à feu. La notion de tentative de meurtre semblant ne pas être très compréhensible par les médias et les réseaux sociaux, tout le monde est tombé dans le piège en pensant que Troy Ave avait tué Ronald « Banga » McPhatter alors qu’au final, aucune charge d’homicide ne fut retenue contre lui. Deux questions donc subsistaient, premièrement, si Troy Ave est le principal suspect arrêté, pourquoi n’est-il pas sous le coup d’une inculpation pour meurtre ? Deuxièmement, si Troy Ave est le seul suspect, comment se fait-il qu’il soit lui-même blessé ?
A la première interrogation, le NYPD répond que les charges retenues pour tentative de meurtre contre Troy Ave ne se fondent que sur la vidéo en leur possession et de ce fait, à aucun moment on y voit Troy Ave tuer McPhatter. Concernant les charges pour possession illégale d’arme à feu, l’arme a été retrouvée sur Troy Ave suite à une fouille opérée dans l’ambulance qui le transportait du club à l’hôpital. A la seconde interrogation, le NYPD écarte la piste d’un second suspect en indiquant que la balle reçue par Troy Ave provenait de son arme et que par conséquent il se serait tiré dessus, pas très gangsta rap comme attitude…
Enquête close pour le NYPD, il ne fait donc aucun doute que Troy Ave est bien le responsable de la fusillade, coupable d’avoir tué une personne et d’en avoir blessé deux autres. Alors pourquoi vouloir en faire un parallèle avec l’affaire O.J. Simpson ?
A l’instar du LAPD, le NYPD n’est pas ce que l’on pourrait appeler un modèle de réussite, surtout en matière raciale. On se rappelle encore des méthodes musclées d’arrestation ayant amené la mort par étranglement d’Eric Garner en 2014, et de cette vidéo où on l’entend agonisant prononcé à plusieurs reprises « I can’t breathe ». On n’oublie pas non plus la violence policière de la Street Crime Unit sous l’ère du maire controversé Giulliani symbolisée par la mort d’Amadou Diallo, tombé sous le coup des 19 balles sur 41 tirées par cette unité policière en 1999. Enfin, dans un passé plus proche, l’usage de la force par 5 policiers pour neutraliser James Blake, ex-n°4 mondial de tennis, alors qu’il se tenait tranquillement devant le Grand Hyatt Hotel à Manhattan pour au final se rendre compte qu’ils s’étaient trompés de suspect. Niveau exemplarité on a vu beaucoup mieux, et on s’attend donc que sur ce type d’affaire médiatisée, la police fasse preuve de retenue et de professionnalisme.
Mais ce genre de délicatesse ne semble pas émouvoir William Bratton, responsable du New York City Police Department, qui le lendemain de la fusillade s’est fendu d’une déclaration de très mauvais goût pour commenter l’affaire :
« Le monde de tarés des soi-disant artistes de rap, qui sont au final des voyous qui célèbrent la violence qu’ils ont vécu toute leur vie, et malheureusement cette violence se manifeste souvent dans leurs concerts comme ce qui s’est passé hier soir. Cette musique fait souvent l’apologie de la violence, du sexisme et de la culture de la drogue. C’est regrettable quand vous pensez qu’avec toute la richesse et la gloire ils auraient pu changer leur mode de vie, mais ils continuent de fréquenter les mêmes personnes qu’avant dans cette vie de désespoir, de pauvreté et de criminalité. »
Il est tout de même incroyable que même pas 24 heures après les faits, alors qu’aucune charge n’ait été retenue ni même aucune personne inculpée, un homme qui représente le plus haut grade de la police de New-York puisse se permettre de prendre une telle position, car derrière ses mots, c’est l’image de la police qui ressort. Une preuve supplémentaire qui démontre une fois de plus le mépris de la police de la grosse pomme envers le mouvement rap alors qu’on se demande toujours qui a tué Big L et Notorious Big.
A cela s’ajoute l’image toujours négative véhiculée dans le cadre des concerts ou manifestations hip-hop. Ne se basant sur aucune statistique pouvant démontrer que ces types de rassemblement sont bien plus violents dans le hip-hop que dans d’autres styles musicaux, ce type de sortie rajoute une couche de stéréotype supplémentaire. Alors qu’aux Etats-Unis comme en France, certaines salles, sans motifs réels, ne souhaitent pas l’organisation de concert rap ou demandent une sécurité renforcée pour ce type d’événements. « Au Summer Jam Festival, qui est sans doute le plus grand festival Hip-Hop du monde, chaque spectateur passe par un détecteur de métaux, les artistes et les membres de leur staff sont également fouillés par la police. On est obligé de prendre ces précautions, sinon le festival ne serait pas autorisé » explique Carl Freed, vétéran dans l’organisation de concert rap. Une attitude qui finit par créer des tensions lourdes et parfois plus, quand à la dernière édition du Summer Jam, les spectateurs excédés par les contrôles rigoureux ont commencé à se plaindre pour finir par l’arrestation sans réel motifs de 61 personnes par la police. A cela se rajoute les politiques des assureurs qui se défaussent directement devant l’appellation « rap » et « hip-hop »
C’est donc le maire de New York, Bill Deblasio, qui a dû recadrer Bratton en déclarant : « Il n’avait pas le droit de mettre dans une case un genre musical entier. Il y a des artistes Hip-Hop et des gens dans le Hip-Hop qui font des choses remarquables pour le monde, et d’autres qui essayent juste d’en vivre. Il y a une glorification de la violence dans la culture américaine. Elle va bien au-delà du Hip-Hop : nos films, nos émissions de télévision. Avouons-le, nous avons un problème culturel à traiter en premier lieu. »
Deblasio aura beau essayer de rattraper les dégâts, il est tout de même dur de donner toute crédibilité au NYPD sur cette enquête. On n’est pas au niveau du flic nazi qui aurait pu truquer les preuves comme dans l’affaire O.J. Simpson, mais le sérieux de l’enquête laissera toujours planer un doute.
Surtout que William Bratton n’est pas connu pour être quelqu’un d’ouvert. En 1994, il est nommé une première fois chef de la police de New York par Rudy Giuliani. Tous les deux grands fans de la théorie Broken Windows, ils vont mettre en place une politique de tolérance zéro. Cette théorie se base sur le principe grosso-merdo qu’un petit délit non réprimandé donne l’accord tacite à un délit plus majeur. Durant plus de quatre ans, tous les délits aussi minimes qu’ils soient (boire de l’alcool sur la voie publique par exemple) seront réprimandés. Entre le moment de la fusillade et le moment où Troy Ave est présenté au tribunal pour une audition le 1er juin, il va se passer 6 jours. Même si tout semble pointer Troy Ave comme l’auteur des coups de feu, l’enquête et le montage du dossier amenant à son inculpation semble assez rapide, alors même que de nouveaux éléments apparaissent venant discréditer le scénario du NYPD. Sur l’inculpation, le motif du procureur adjoint représentant l’Etat de NY semble quand même assez léger : « l’accusé est en vidéo sortant de la salle VIP où les coups de feu ont été tirés. Il avait le pistolet dans les mains et on le voit tirer ».
Il faut aussi se poser la question de qui était Ronald McPhatter, l’homme mort ce soir-là. C’est Scott Leemon, un des avocats de Troy Ave qui lors de l’audition de son client plaidant non coupable aux charges retenues, a éclairci la relation des deux hommes : « Il est mort en héros. Ronald McPhatter était le garde du corps de mon client. Il n’a pas été abattu par Troy Ave. Ce sont des amis de longue date. La vidéo de 11 secondes que le NYPD a diffusé ne dit pas ce qui est arrivé avant ni après. » Se rajoute aux dires de l’avocat, les propos de Shanduke McPhatter, frère de la victime, présent ce soir-là. Celui-ci donne une autre version de l’histoire par rapport à la police : tout à débuté par une altercation entre Troy Ave et un certain Taxstone, surnom utilisé un célèbre podcaster de Twitter. Lors de la sortie de sa mixtape Major Without A deal : Reloaded, Troy Ave avait lâché un morceau « Lower Level NutSax » où il s’en prenait à Taxstone : “Twitter fingers, how many time ya gone tweetin’? / I’m always on the flyer, guess you too scared to meet me,”. / “I’m callin’ you out, but you’ll only answer with Instagramin’ / What do we expect from a low level scammer?”
L’altercation en venant aux mains, toujours selon les dires de Shanduke McPhatter, un proche de Taxstone aurait sorti une arme puis tiré sur Ronald McPhatter, puis sur Troy Ave dans la jambe. Il aurait ensuite lâché l’arme pour s’enfuir. Troy Ave aurait récupéré l’arme et décidé de pourchasser l’individu. Alors que le NYPD annonçait que Troy Ave s’était tiré dessus, il semble que ce témoignage ne corrobore pas du tout cette version, ce que constate Scott Leemon : « Les preuves scientifiques indiquent que Troy Ave ne s’est pas tiré dessus ».
On comprend mieux le communiqué de Maino, qui avait directement stoppé les rumeurs d’une altercation entre lui et Troy Ave. Il est en plus à préciser que la femme victime du coup de feu au fémur est Maggie Carrie Heckstall top model et petite amie de Maino qui affirme ne pas avoir vu d’où venait le coup de feu, ni qui avait tiré. Au journal The Post, elle raconte sa version de l’histoire : « On était en train de faire un Snapchat et c’est à ce moment-là que tout est arrivé. Puis j’ai essayé de marcher en tenant ma jambe mais je n’y suis pas arrivé ». Elle indique qu’elle ne pouvait pas aider la police, elle a entendu la déflagration, senti la balle se logeait dans sa jambe mais n’a pas pu identifier le tireur. Une attitude qui a eu le don de déplaire aux officiers de police, toujours selon sa version. Son avocat explique que les officiers de police se sont acharnés à lui poser des questions alors qu’elle était encore sous le choc, aussi bien dans le club que dans l’ambulance, un acharnement qui va durer jusqu’à son arrivée à l’hôpital, puis dans l’unité traumatologique alors que les médecins l’opéraient. Une attitude qui la pousse aujourd’hui à porter plainte contre le NYPD.
« Ce qui me dérange le plus, c’est la désinformation complète qui est ressorti de cette affaire » analyse Scott Leemon, avocat de Troy, devant les caméras de Fox 5 News. « Le NYPD sait pertinemment que Troy ne s’est pas tiré dessus. Ils savent aussi qu’il n’a pas tiré sur Ronald McPhatter, son bodyguard. Cet homme est mort en héros. Et vouloir faire croire que Troy a voulu tuer son ami d’enfance est complètement fou et irresponsable ».
De son côté, le NYPD indique qu’au final, l’arme n’a pas été retrouvée sur Troy Ave lors de la fouille effectuée dans l’ambulance, mais dans son mini-van par les inspecteurs. Par contre, ni le NYPD ni le procureur n’ont communiqué sur la présence de témoins attestant sans aucun doute possible que Troy Ave est bien l’auteur des coups de feu dans la salle VIP. Partant du principe que les personnes présentes dans cette salle soient peu enclines à vouloir s’épancher dans un commissariat (thug life quoi), Scott Leemon, avocat de Troy Ave, a donc décidé de lancer un appel à témoins pour « les personnes qui auraient un problème pour collaborer et parler au NYPD ».
L’affaire Troy Ave, qui est loin d’être finie, et trouvera certains éléments de réponse après les analyses balistiques, ressemble étrangement au cas O.J. Simpson, risquant de faire ressortir le démon des clivages raciaux. Un service de police dont le responsable a manqué de retenue et d’objectivité, un coupable idéal basé sur une vidéo de 11 secondes sans savoir ce qu’il s’est réellement passé avant, des témoins oculaires inexistants, une affaire de brouille qui n’en était pas une, un traitement policier très loin d’être professionnel, des médias qui diffusent des informations sans en vérifier la teneur, le ver est toujours dans la pomme, continuant à pourrir sa chair. Pendant ce temps, la piste d’un second tireur n’est toujours pas envisagée sérieusement par le NYPD. To be continued.
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